Trois coureurs ont été les grands bénéficiaires de la huitième étape du Tour de France et Thibaut Pinot est l’un d’eux. La victoire est revenu au Belge De Gendt (Lotto-Soudal) échappé de bout en bout, le maillot jaune est retombé sur les épaules d’Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) auteur d’une attaque au sommet de la dernière difficulté que seul le leader de l’équipe Groupama-FDJ a pu suivre. Les deux Français ont allié leur force et ont franchi la ligne d’arrivée avec vingt secondes d’avance sur les costauds. Ce soir, Thibaut est troisième du Tour de France.
Cette étape a été terrible ! L’enchaînement des côtes du départ à l’arrivée, le rythme très élevé et la chaleur l’ont rendue très éprouvante et comme le disait Philippe Mauduit vendredi soir, cette journée va marquer les organismes.
L’échappée du jour n’était pas d’une grande densité en nombre de coureurs, mais elle l’était en nombre de watts additionnées. De Gendt a longtemps été accompagné de Terpstra (Total-Direct Energie), Ben King (Dimension Data) et De Marchi (CCC Team) mais leur avance n’a que rarement dépasse les quatre minutes, plusieurs équipes se relayant pour ne pas leur laisser trop de champ.
L’accumulation des côtes, les efforts consentis pour un bon placement a laminé les énergies et pour finir, 40 coureurs composaient le premier peloton au pied de la dernière difficulté, la côte de Jalière que le dernier vainqueur du Tour, Geraint Thomas a abordé en queue de peloton en raison d’une chute sans gravité dans la descente précédente. A alors commencé le show du leader de l’équipe Groupama-FDJ !
« En fait, il fallait de très grandes jambes pour le suivre. » T. Pinot
A une quarantaine de secondes du phénomène De Gendt, Alaphilippe a attaqué sèchement et Thibaut a été le seul à pouvoir le suivre. En poursuite, l’implication de ses principaux adversaires n’a pas été suffisante.
« C’était une très dure étape sur un très beau parcours, dit Thibaut. Je m‘étais préparé à l’attaque de Julian dans la côte de Jalière depuis hier soir. J’avais de bonnes jambes, j’étais prêt à me faire mal dans sa roue. En fait, il fallait de très grandes jambes pour le suivre. J’étais à fond. Il prenait des virages trop vite pour moi, il en a même loupé un et s’est fait peur mais tous les deux, on avait intérêt à collaborer, il ne nous a pas manqué grand chose pour reprendre De Gendt et c’est dommage. En fait, c’est presque une victoire d’avoir suivi Julian ! Auparavant, tous les coureurs le diront, c’était très très dur, tout le monde était au rupteur, ca montait et ça descendait sans cesse. C’est l’une des plus dures étapes de ce Tour !
« Il y a un an, j’étais devant ma télé et j’ai compris l’importance du Tour pour un coureur français »
Je me sens en très grande forme, il reste deux semaines, j’avance petit à petit. Il y a de la pression mais la plus importante et celle que je me mets. Je n’ai pas envie de décevoir mon équipe, ils sont tous là pour moi. Elle est magnifique et dorénavant, compte tenu du travail de mes équipiers, même sur le plat on est respecté et en montagne on est là où on voulait être. David Gaudu est très fort. Pour moi, ç’a été très frustrant de mettre une croix sur les courses d’avril mais je savais que ce serait payant. Depuis décembre, on connaissait la composition de l’équipe et c’est mieux. Par chance les coureurs désignés alors sont là et au top. Je suis détendu, dans ma carrière, j’ai rempli mes objectifs en gagnant dans les trois Grands Tours et le Tour de Lombardie. Maintenant c’est du bonus et on verra… Il y a un an, j’étais devant ma télé et j’ai compris l’importance du Tour pour un coureur français. J’étais super frustré, je me suis lâché sur la Vuelta et depuis je focalise sur le Tour. Ce soir, ça compte cette troisième place. Je suis dans les temps et c’est parfait !»
David Gaudu et Sébastien Reichenbach ont fini l’étape dans le groupe pointé à vingt secondes de Thibaut. L’équipe Groupama-FDJ occupe toujours la troisième place du classement par équipes.
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