Pour les quelques courageux sprinteurs ayant fait le déplacement sur le Tour du Pays Basque, la première étape en ligne programmée ce mardi constituait la seule opportunité de s’exprimer cette semaine. Il leur était donc impératif de ne pas prendre de risques sur les 186 kilomètres séparant Pampelune à Lodosa, sur un terrain légèrement bosselé. Sans grandes surprises, cela a été parfaitement exécuté puisque cinq coureurs seulement ont animé la journée au sein de l’échappée, et leur avance n’a jamais passé le cap des trois minutes. Au sein du peloton, la nervosité ne s’est manifestée qu’à l’entrée dans les vingt derniers kilomètres, avec l’enchaînement d’une petite bosse et d’une portion exposée au vent. Aucun dommage n’a en revanche été enregistré, puis l’échappée s’est offert un baroud d’honneur dans les dix dernières bornes. Le dernier rescapé à rendu les armes à deux kilomètres du but, moment auquel Clément Braz Afonso et Romain Grégoire ont remonté Thibaud Gruel dans les toutes premières positions. « L’objectif de la journée était de placer Thibaud du mieux possible en vue du rétrécissement à 500 mètres, commentait Benoît Vaugrenard. Les mecs ont fait un beau travail, d’autant que l’on n’avait pas une équipe de spécialistes pour l’emmener ».

À l’amorce du dernier kilomètre, le jeune Tourangeau s’est glissé dans la roue du favori du jour, Caleb Ewan, et s’est battu pour y rester. « On lui avait dit que sa première arrivée était à 500 mètres, reprenait Benoît. Ensuite, c’était surtout du placement jusqu’à 200 mètres, et il n’a fait aucune erreur de ce point de vue ». Sorti en cinquième position de l’ultime courbe, Thibaud Gruel a pris le sillage de Caleb Ewan, sans toutefois pouvoir le concurrencer. Sur la ligne, cela lui a tout de même valu une belle quatrième place. « J’ai manqué un peu de confiance au moment de lancer, mais c’est un détail, disait l’intéressé. J’aurais pu faire un peu mieux, j’aurais aimé terminer sur le podium plutôt que quatrième, mais je suis content ». « Il n’y a pas de déception à avoir, assurait Benoît. C’est une belle performance de sa part. Je suis aussi satisfait du comportement global des mecs. Quatrième, ce n’est évidemment pas la victoire, mais c’est bien pour le moral de tout le monde d’être dans le match. On est désormais tournés vers demain, avec une étape déjà importante pour la victoire d’étape et le classement général ». Pas moins de 3000 mètres de dénivelé seront à avaler mercredi, avec un dernier raidard (1,4 km à 9,7%) situé à six bornes de l’arrivée.