Quatrième manche de la Coupe de France FDJ, La Roue Tourangelle s’annonçait, cette année encore, comme le théâtre d’une bataille entre les puncheurs et les sprinteurs du côté de Tours. Mais d’abord, trois hommes ont pris les rênes en début de course par l’intermédiaire de l’échappée, et c’est un peloton très en contrôle qui a navigué à environ quatre minutes pendant une bonne partie de la journée. Dans la dernière heure, la tension grandissante a progressivement permis à l’écart de se réduire, sans pour autant que de réels mouvements aient lieu. « Beaucoup d’équipes ont essayé de verrouiller pour que ça arrive groupé, expliquait Thierry Bricaud. Ça a roulé relativement vite toute la journée mais il n’y a pas eu trop de course. On espérait qu’il y aurait un peu plus d’action dans les quarante derniers kilomètres, pour ensuite dynamiter la course et être acteurs avec Thibaud. C’est tout de même ce qu’on a fait, mais il y avait encore beaucoup de monde et ça ne s’est jamais décanté comme on l’aurait souhaité ».

Le jeune puncheur français a pourtant été au rendez-vous. Il a d’abord fait partie d’une première offensive dans la côte de Bois Renault, à quinze bornes du terme. Le peloton a opéré la jonction après quelques minutes de chasse, mais le Tourangeau a remis ça dans la côte de l’Opale à cinq kilomètres du but, emmenant avec lui quatre coureurs après une attaque très tranchante. Une petite différence s’est faite sur la meute, mais cela n’a pas été suffisant pour résister aux multiples équipes menant la poursuite. À un peu plus de deux kilomètres de la ligne, l’entreprise de Thibaud Gruel a ainsi été neutralisée. « Il était costaud, assurait Thierry Brieuc. Au-delà du fait qu’il était motivé car il était sur ses routes d’entraînement, ça valide son début de saison. On voit qu’il commence à bien prendre ses marques sur ces épreuves de Coupe de France. Il devrait être en capacité d’en remporter une assez rapidement car ce sont des courses qui lui conviennent ».

L’échappée annihilée, c’est donc un sprint qui s’est profilé. « On jouait d’abord la carte Thibaud, mais on savait que ça pouvait arriver au sprint et on avait dans ce scénario la carte Matthew Walls, expliquait Thierry. Jusqu’à l’avant-dernier virage, c’était très bien, puis ça a beaucoup frotté, et c’est ressorti un peu éparpillé. Eddy a accompagné la première grappe, alors que Lewis Bower et Matthew ont pris les cassures. L’intention était bonne, l’envie était là, le timing n’était peut-être pas parfait mais c’était un sprint assez brouillon ». Eddy Le Huitouze s’est alors arraché pour obtenir la dixième place tandis que Lewis Bower (14e) et Matthew Walls (19e) ont terminé quelques secondes plus tard. « On est frustrés du final, mais c’est peu à l’image de nos dernières courses, concluait Thierry. On sait qu’on est là, mais il manque un petit truc pour que ça tourne du bon côté. On a le potentiel pour faire beaucoup mieux. Ceci étant, il n’y a rien à dire sur l’attitude et l’engagement. Les mecs ont répondu présent, qui plus est pour une équipe aussi jeune ».