À l’instar de Mickäel Delage, Fabian Lienhard et Lewis Askey, Simon Guglielmi participait ce samedi à la première étape du Tour de France virtuel. Nous en avons profité pour prendre des nouvelles du jeune homme de 23 ans – il les a fêtés le 1er juillet -, arrivé cette saison dans l’équipe WorldTour en provenance de la « Conti ».
Simon, comment s’est passé ce retour à la compétition… virtuelle ?
Ce n’était pas évident (sourires). Je suis rentré il y a quatre jours d’un long stage en altitude. Ça faisait longtemps que je n’avais pas produit d’efforts aussi violents. C’était bizarre de revenir sur le home trainer, mais une fois de temps en temps ça ne fait pas de mal. C’était assez ludique, et disons que ça m’a bien remis dedans. C’était aussi plaisant d’avoir un dossard dans le dos, même si ce n’était qu’à l’écran. J’étais bien placé au début, souvent dans les vingt premiers avec Lewis Askey. Au troisième tour, j’ai pris une petite cassure avant la bosse et j’ai fait un bon effort pour recoller, qui m’a un peu mis dans le rouge. J’ai réussi à revenir au pied mais j’ai explosé ensuite.
Retrouver le home trainer avait un petit goût de confinement… Comment as-tu vécu ces quatre derniers mois ?
Plutôt bien. Je suis retourné chez mes parents à la campagne, dans un cadre assez tranquille, avec seulement des champs autour. Je n’ai pas eu l’impression de réellement vivre le confinement, j’étais souvent dans mon jardin. Je ne me suis pas laissé aller pour autant. J’en ai profité pour faire de la musculation, des étirements, travailler mes lacunes sur home trainer. J’ai aussi eu l’opportunité de livrer le pain dans le Canton d’Yenne. Un ami a monté une boulangerie dans un village voisin et il s’est rendu compte que certains clients ne pouvaient pas se déplacer ou avaient un peu peur de venir. Il a alors immédiatement pensé à moi. Ça me permettait de prendre l’air, tourner un peu les jambes, voir d’autres gens que ma famille en plus d’aider la boulangerie. Il y avait un aspect humain. Alors quand il me l’a proposé, j’ai tout de suite accepté.
Depuis, il y a eu le retour sur la route. Comment se déroule ta préparation ?
J’ai repris comme un peu tous les coureurs de l’équipe, à savoir par des semaines relativement légères, en augmentant progressivement les heures. On a rapidement établi mon planning d’entraînement avec mon coach Anthony Bouillod. Je lui ai alors demandé s’il était possible que je parte en stage à la montagne. Vu qu’il n’y avait pas de courses, il m’a dit oui, qu’on pouvait faire l’expérience. J’ai donc fait trois semaines de stage personnel dans les Alpes. La moitié à Tignes, l’autre moitié à Val-Thorens, soit à 2100 et 2300 mètres. Ça m’a permis de faire énormément de dénivelé : environ 50 000 mètres en trois semaines. J’ai monté beaucoup de cols et fait du bon volume en termes d’heures d’entraînement. C’était vraiment bien pour refaire les bases et travailler le coup de pédale. Comme je l’ai dit à mes proches, c’est ma première année en WorldTour. J’étais vraiment motivé et je voulais tout faire pour essayer de revenir en forme dès que les courses reprendraient. Je suis certes resté trois semaines, mais je n’ai pas vu le temps passer. Je savais pourquoi je le faisais. Je me suis fait plaisir à réaliser de longues sorties en montagne et je n’ai pas vu grand monde à l’exception des marmottes qui traversaient la route (rires). Je suis maintenant dans la phase de récupération/assimilation du stage.
La reprise est prévue dans un petit mois. Qu’est-ce qui t’attend ?
Je reprendrai sur les Strade Bianche. C’est une course qui me fait rêver depuis quelques années et que je ne pensais pas forcément faire cette saison. Quand j’ai appris que j’y serai, ça m’a encore davantage motivé. Sur le Baby Giro l’an passé, nous avons fait une étape sur ces chemins blancs et j’ai vraiment beaucoup aimé. Qui plus est, ce sera ma découverte du niveau WorldTour. J’aurai ensuite des courses un peu plus montagneuses avec le Mont Ventoux Dénivelé Challenge et le Tour de l’Ain. Ça me permettra de voir si les stages à la montagne ont été payants. Je suis aussi très content de faire le Tour de l’Ain car il y a une étape similaire à celle que j’avais gagnée en cadets, avec le Col de Menthières et l’arrivée à Lélex. Je ne vais peut-être pas gagner cette année mais ça me fera très plaisir de repasser sur ces routes. J’aurai par la suite le Tour du Limousin, le championnat de France et la Bretagne Classic, une autre belle Classique du WorldTour. Avec ce programme, c’est beaucoup plus simple de se projeter. Je vais d’ailleurs disputer des courses qui correspondent vraiment à mon profil puncheur. Cela m’a permis de bien discuter avec Anthony dans l’optique de retravailler cette qualité que j’ai de base sur les efforts d’une à cinq minutes. Je vais pouvoir me repencher dessus avec, dans un coin de la tête, l’objectif des courses.