Les titres pleuvent du côté de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Après les sacres nationaux d’Arnaud Démare et Kevin Geniets dimanche, Stefan Küng va lui troquer sa tunique de champion de Suisse contre un joli maillot étoilé. Ce lundi, le rouleur helvète s’est en effet octroyé le titre européen du contre-la-montre sur le circuit de Plouay, décrochant ainsi sa toute première médaille d’or dans un championnat international sur la route. Au terme des 25,6 kilomètres du parcours, le coureur de 26 ans a devancé de dix-sept secondes le Français Rémi Cavagna. Son coéquipier Anthony Roux a lui bouclé l’épreuve en dixième position.

Le championnat d’Europe du contre-la-montre n’était initialement pas dans les plans de Stefan Küng dans cette deuxième partie de saison 2020. Le rouleur de 26 ans était davantage, et bien naturellement, focalisé sur les Mondiaux de la discipline qui devaient se tenir chez lui, en terres helvétiques. Mais lorsqu’il a été annoncé que l’événement ne pourrait avoir lieu en Suisse, l’ancien champion du monde la poursuite s’est très vite ajusté. « On était d’abord prêt à sacrifier le championnat d’Europe pour arriver le plus frais possible, physiquement et mentalement, au départ du Tour, confirmait Julien Pinot, son entraîneur. Quand on a appris pendant le Dauphiné que les Mondiaux étaient annulés, on s’est immédiatement tournés vers le championnat d’Europe étant donné que Mondial n’aurait du coup pas lieu le dernier dimanche du Tour. C’était donc moins pénalisant de partir en déplacement une semaine avant. Et puis, la préparation pour le Mondial du chrono s’arrêtait en fait à ce moment-là, et finalement, tout le travail avait déjà été effectué pendant le confinement, en juin, juillet et entre les courses. Stefan a même préféré rentrer entre les Strade Bianche et Milan-San Remo pour faire quelques séances chrono et travailler cette qualité ».

« Une fois que je suis parti, j’ai senti que ça répondait très bien », Stefan Küng

S’il apparaissait comme l’un des favoris au départ du championnat d’Europe ce lundi, Stefan Küng a pourtant connu une approche de l’évènement plutôt inhabituelle. « Le plus difficile pour lui, ça a été dans la continuité du Dauphiné, où il a fait un gros boulot pour Thibaut, poursuivait Julien. Quand il est remonté sur le vélo de chrono en milieu de semaine, ça a été un peu compliqué musculairement. Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter car il fallait d’abord assimiler ce Dauphiné très montagneux et très difficile avant de bien retravailler jeudi et vendredi. C’est en tout cas peut-être la première fois, depuis que je l’entraîne, qu’il avait de mauvaises sensations à l’entraînement. Cela lui a néanmoins permis de se remettre en route et ça lui a incontestablement apporté de la force et de la puissance sur ce chrono ». « Ma dernière course en date était le Critérium du Dauphiné, où ça montait tous les jours, abondait Stefan. Du coup, quand je suis revenu sur mon vélo de chrono la semaine dernière, je n’avais vraiment pas de bonnes sensations. C’est ensuite allé de mieux en mieux, et aujourd’hui j’avais finalement un très bon ressenti sur mon vélo. Une fois que je suis parti, j’ai senti que ça répondait très bien, et ça n’a dès lors été que du plaisir ».

Parti en avant-dernière position ce lundi, deux minutes après l’ancien double champion d’Europe Victor Campenaerts et une minute derrière l’Italien Edoardo Affini, qui l’avait privé du bronze l’an passé pour moins d’une seconde, Stefan Küng a donné le ton dès la première partie du parcours, signant le meilleur temps au pointage intermédiaire après 15 kilomètres, sept secondes devant Rémi Cavagna. « C’était un parcours typique de la Bretagne, avec un revêtement assez rugueux, de nombreux virages et des montées-descentes, détaillait Stefan. Il fallait sans cesse pédaler et rester concentré, et j’aime ça ! J’aime les vrais chrono où il faut être à fond du début à la fin. J’avais un plan en tête et j’ai réussi à le mettre en application parfaitement ». « On se disait ce matin que c’était un chrono qui ressemblait un peu à celui du Tour d’Algarve, qui lui réussit bien car un peu vallonné avec des petites montées, des reprises de vitesse et quelques portions techniques », ajoutait son entraîneur Julien Pinot. Si le champion de France a accéléré dans la deuxième portion, le champion de Suisse l’a fait encore davantage, et a donc accru son avantage pour finalement couper la ligne avec une marque dix-sept secondes inférieure à celle du coureur de la Deceuninck-Quick Step, son plus proche adversaire ce lundi.

« Stefan est encore plus fort depuis cet été », Julien Pinot

« C’était une super journée, j’avais d’excellentes jambes, ajoutait Stefan. Mon vélo était aussi parfaitement réglé, donc merci à mon mécano et à mon équipe de me soutenir comme ils le font ». Accompagné par un autre entraîneur de l’équipe en la personne d’Anthony Bouillod ce lundi, Stefan Küng s’est en tous les cas offert son premier titre international sur la route. « Quand il a fait dixième du Mondial l’an passé, on était certes déçus car on savait qu’il valait mieux que ça, mais d’un autre côté, c’était son premier top 10 dans un championnat du monde. Sa quatrième place au championnat d’Europe la saison dernière était aussi son premier top 5 dans cette compétition, exposait Julien. Il n’avait pas encore pu obtenir de médaille, donc c’est super de pouvoir enfin en ramener une, et un titre qui plus est ! Cela va rester et va marquer sa carrière. Il le mérite amplement, aussi de par l’investissement qu’il met dans la préparation de cette discipline. Depuis qu’il est arrivé chez nous, on mesure objectivement tous les progrès qu’il réalise, tant sur le chrono que sur les courses en ligne. Sa progression est continue et je sens qu’il est encore plus fort depuis cet été qu’il ne l’était en début de saison. Il a passé un palier et vivement la suite ! »

La suite pour lui, dans l’immédiat, c’est un voyage pour Nice. « Demain, je prends la direction du Tour, où m’attendent trois semaines de soutien auprès de Thibaut Pinot, a ajouté Stefan. Nous espérons que ça se finira bien sur les Champs Elysées ».« Stefan est désormais un homme de base du groupe, il est indispensable à Thibaut sur les courses de très haut-niveau, concluait Julien Pinot. Le fait de le voir arriver au top de sa forme et avec un titre, ça donne aussi de la confiance et une bonne dynamique à tout le monde ».

1 commentaire

Denis Billamboz

Denis Billamboz

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Le 26 août 2020 à 11:34

Je ne me souviens pas d’avoir vu l’équipe à un tel niveau même Roux est sur un nuage, Alors tout est possible !