Les opportunités pour les sprinteurs n’étant pas légion dans cette édition 2024 de la Vuelta, il ne faisait aucun doute que la deuxième étape de Cascais à Ourém serait minutieusement contrôlée ce dimanche. Le terrain proposé était pourtant loin d’être plat et rectiligne, mais deux coureurs seulement, Luis Angel Maté et Iban Ruiz, ont bien voulu intégrer l’échappée. « C’était une journée calme dans un premier temps avec le vent de face », ajoutait Stefan Küng, porteur du maillot blanc à pois bleus par défaut suite à sa quatrième place sur le chrono de la veille. « Le plan aujourd’hui était de passer la journée la plus sereine possible, de ne pas prendre de risques inutiles et de rester concentré dans le final », exposait Thierry Bricaud. Le peloton s’est tranquillement chargé de garder le duo de tête à portée de fusil, et l’a récupéré sans même forcer à une cinquantaine de kilomètres de la ligne. S’est alors rapproché le final quelque peu accidenté, et une montée en paliers vers l’Alto de Batalha, situé à vingt bornes du but. « Il y avait un terrain où ça pouvait batailler à l’approche du dernier grand prix de la montagne, et les gars ont été offensifs, relatait Thierry. Les attaques n’étaient pas vraiment préméditées, c’était plutôt une question d’opportunité et du fait qu’il n’y avait pas d’échappée. Stefan et Kevin ont voulu essayer, au cas où ça parte à 8-10 coureurs, ce qui était possible. Ça n’a pas été le cas, mais ils ont profité de l’occasion ».

Sortis dans un second temps derrière un duo d’attaquants, le Luxembourgeois et le Suisse ont insisté quelques instants, mais le peloton, sentant le danger, a fait l’effort immédiatement pour ne pas laisser de marge aux audacieux. « Je me sentais très bien, et quand ça a commencé à bouger un peu sur la fin, j’ai d’abord voulu lancer Kévin, expliquait Stefan. J’ai vu que ça ne suivait pas derrière donc j’ai poursuivi l’effort en me disant « on ne sait jamais ». On voulait être attentifs dans le final, mais ça dépendait aussi des autres équipes, et certains mecs ne voulaient pas collaborer ». Tout est donc rentré dans l’ordre assez rapidement, mais le coureur helvète s’est de nouveau signalé quelques minutes plus tard. « J’ai vu qu’il n’y avait plus d’échappée et grâce à mon bon classement au général, je pouvais prendre le maillot de meilleur grimpeur si je passais en tête de la côte, donc j’en ai profité », glissait-il. « C’est un joli clin d’œil, ajoutait Thierry. Il avait le maillot par procuration, maintenant il l’a vraiment. C’est une bonne entame pour nous, et ça donne le moral à tout le monde ». Au complet, le paquet s’est quant à lui dirigé vers le sprint attendu, et sprint il y a bien eu malgré quelques chutes dans les derniers kilomètres. Kaden Groves a finalement tiré les marrons du feu. « J’ai aussi voulu me mêler au sprint, mais je me suis fait un peu enfermer et j’ai un peu trop attendu, disait Stefan, seizième sur la ligne. Il y avait moyen de mieux faire ».

Le spécialiste du contre-la-montre est quoi qu’il en soit monté sur le podium pour revêtir le maillot blanc à pois bleus, qui sera remis en jeu demain. « Il y a de grandes chances que ce soit de nouveau un sprint, ponctuait Thierry. L’objectif sera le même qu’aujourd’hui : rester attentif, concentré et ne pas se faire piéger ».

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