Deuxième succès en deux jours pour Stefan Küng. Après avoir remporté le contre-la-montre et pris la tête du classement général du Tour du Poitou-Charentes jeudi, le Suisse n’a pas manqué l’occasion de rafler le succès final ce vendredi. Dans une cinquième étape animée dans sa partie initiale, puis dans son final, le rouleur helvète a pu compter sur une solide équipe Groupama-FDJ avant de lui-même répondre aux offensives à l’approche de l’arrivée. Tout s’est finalement joué au sprint, Paul Penhoët a pu se glisser en quatrième positionet Stefan Küng assurer sa place dans le peloton pour clôturer ce beau séjour poitevin. L’équipe totalise désormais quatorze victoires en 2022.
« Soixante kilomètres compliqués », Frédéric Guesdon
C’est avec un capital de vingt-et-une secondes que Stefan Küng a pris le départ de la dernière étape du Tour du Poitou-Charentes ce vendredi. Une petite marge qu’il fallait à tout prix défendre sur les 185 kilomètres en direction du circuit bosselé de Poitiers. Cela commençait par filtrer l’échappée. La tâche s’est avérée très complexe puisque le peloton a lutté pendant près de cinquante kilomètres avant qu’un groupe ne puisse s’extirper. « Beaucoup de monde voulait être dans l’échappée, et le départ a donc été très rapide, témoignait Stefan Küng. Ça a mis pas mal de temps à sortir, mais une fois que ce fût le cas, la composition nous convenait. On a donc pu gérer à peu près tranquillement ». « Il y a eu soixantekilomètres compliqués pour nous, mais on s’y était préparés mentalement, ajoutait Frédéric Guesdon. Le but était surtout de laisser partir un petit groupe, en espérant qu’il n’y ait personne de placé. Dans le cas précis, c’était parfait. On a fait le job dans la première partie, et quand le groupe de six est parti, il n’y avait personne de dangereux pour nous. On a pu souffler et se reconcentrer sur le final où on s’attendait aussi à être attaqués ». Anthony Roux et Tobias Ludvigsson ont d’abord maîtrisé l’échappée, dont le coureur le mieux placé pointait à 3’14 de Stefan Küng ce matin. L’écart a atteint un maximum de 3’45, mais il était déjà réduit à deux minutes à quarante kilomètres du terme, au moment d’approcher le circuit final.
Les premières attaques n’ont pas tardé à émaner au sein du peloton, dès le premier des trois passages sur la montée du circuit (500m à 8%). « La bosse faisait mal, mais il y avait surtout un vent de côté en haut, donc de gros risques que ça casse, précisait Frédéric. Il était vraiment important de placer Stefan au pied de la bosse puis de s’accrocher le plus possible pour tenir et rester auprès de lui. On ne pouvait pas le laisser tout seul, il avait pas mal d’adversaires ». Le peloton a toutefois franchi une première fois la ligne plutôt groupé, à 1’30 de l’échappée. L’écart était similaire une boucle plus loin, à l’entame du dernier tour, et Stefan Küng pouvait encore compter sur quatre équipiers. Mais dans l’ultime difficulté de l’épreuve, à dix bornes du but, le Suisse a lui-même assumé ses responsabilités. « On s’attendait à des attaques dans le final, et c’est ce qu’il s’est produit, relatait l’intéressé. Les gars ont un peu payé les efforts des derniers jours, mais j’avais personnellement de très bonnes jambes, donc j’étais confiant. Mes jambes étaient tellement bonnes que je m’étais dit que j’allais tenter quelque chose si c’était assez dur, sans me faire contrer derrière. C’est toujours un équilibre à trouver quand tu as le maillot de leader. Quand tu es deuxième ou troisième, tu peux tout mettre puisque tu n’as rien à perdre. Quand tu es premier, il faut toujours bien gérer ». « Stefan n’a pas démontré seulement sur le contre-la-montre qu’il était le plus fort, soulignait Frédéric. À chaque fois qu’il y a eu des coups de costauds, il a répondu présent ».Après avoir suivi les offensives dans la côte, puis l’accélération de Benjamin Thomas dans la foulée, le Suisse a donc assuré ses arrières et pu contrôler dans le final.
« Je veux rester sur cette bonne dynamique »,Stefan Küng
Les derniers kilomètres ont vu un mano a mano s’installerentre Erik Fetter, dernier échappé, et le paquet. Ce dernier a finalement eu raison du Hongrois dans l’ultime kilomètre, et Paul Penhoët est parvenu à se faufiler pour obtenir la quatrième place du jour, dans le sillage du vainqueur Lorrenzo Manzin. « Paul était dans le deuxième groupe et il est rentré sur le groupe de Stefan à deux kilomètres, complétait Frédéric. Il a suivi les sprinteurs, et comme il n’y avait plus de risques pour le général, il est allé faire son sprint. Cette semaine, il a fait deuxième, troisième (bien que déclassé) et quatrième. Ça montre qu’il est là. C’est de bon augure ».Stefan Küng a lui poursuivi son effort jusqu’au bout pour prendre la quinzième place de l’étape, confirmant pour de bon son succès au classement général. « On était venus là pour gagner le chrono et le général avec Stefan, et c’est ce qu’on a réussi à faire, ponctuait Frédéric. Paul a aussi démontré de belles choses au sprint. C’est un bilan très positif ». « Même si j’avais réalisé une très bonne saison jusque-là, il me manquait la victoire, donc ça fait plaisir de rentrer de ce Tour du Poitou-Charentes avec deux succès, concluait Stefan. C’est de bon augure pour la suite de la saison. Je veux rester sur cette bonne dynamique. Cette course par étapes m’a fait du bien. J’ai déjà hâte d’être à Plouay ».