C’est une semaine de course éprouvante qui est arrivée à son terme ce dimanche sur le Benelux Tour, à l’occasion d’un ultime acte au parfum de Tour des Flandres. Dans les ascensions répétées du Mur de Grammont et du Bosberg, Stefan Küng a souffert mais s’est battu jusqu’au bout pour conserver sa place dans le top 5 du classement général. Il achève l’épreuve en cinquième position et se projette désormais vers la défense de son maillot de champion d’Europe du contre-la-montre.
« Stefan a bien limité la casse », Jussi Veikkanen
C’est depuis Namur que le peloton du Benelux Tour s’élançait ce dimanche en direction du Mur de Grammont, pour une dernière passe d’armes. Peut-être la plus ardue. La course n’a pourtant pas attendu d’entrer sur le circuit final pour s’enflammer. La première heure de course a ainsi été couverte à plus de 50 km/h sans qu’aucune échappée ne parvienne à s’extraire. « C’était un départ complètement fou, racontait Jussi Veikkanen. Il y a eu énormément de course dès le kilomètre 0. C’était très mouvementé, et sur le plat avec un petit vent 3/4 dos, le peloton était très excité. Beaucoup voulaient avoir un coup d’avance avant l’arrivée sur le circuit ». Ce n’est qu’après une soixantaine de kilomètres de lutte que le paquet s’est résigné à laisser partir onze hommes, dont Philippe Gilbert, Tosh van der Sande, Dries Devenyns, Daniel Oss ou encore Toms Skujins. « Avec quelques équipiers de favoris devant, Bahrain-Victorious et Jumbo-Visma ont roulé gros tempo », ajoutait Jussi. L’écart était donc d’à peine trente secondes au premier passage du Mur de Grammont, à soixante-dix kilomètres du terme, où les grandes manœuvres débutaient déjà. Matej Mohoric, Kasper Asgreen, Victor Campenaerts et Brandon McNulty ont effectué le jump vers la tête de course tandis que les autres prétendants au classement général, dont Stefan Küng, demeuraient dans le peloton.
Un tour plus tard, après l’ascension du Bosberg et du Denderoordberg, le « Muur » s’est de nouveau présenté face aux coureurs, et quelques contres ont émané du peloton. Stefan Küng est parvenu à les accompagner mais la collaboration a tardé à se mettre en place. Le retour des équipiers a finalement permis à la chasse de s’installer derrière le quatuor et la jonction s’est alors effectuée une vingtaine de kilomètres plus tard. Le regroupement a toutefois été bref puisque Matej Mohoric s’est alors envolé en tête et que plusieurs grappes de poursuivants se formaient derrière lui. Stefan Küng était alors relégué à une quarantaine de secondes. « C’était une course très dure et très usante comme d’habitude sur ce circuit, expliquait le Suisse. Je me suis accroché. J’avais des sensations correctes, mais ça s’est aussi fait au placement. Dans le dernier passage complet du Grammont, je n’étais pas super bien placé au pied et je n’ai pas pu rester avec les premiers ». Dans ce dernier tour, un duo de poursuite composé d’Asgreen et Colbrelli a d’abord été avalé par un groupe plus large, et Stefan Küng a lui-même opéré la jonction à environ sept bornes du but. « Stefan a bien limité la casse, confessait Jussi. Ce n’était pas sa meilleure journée et il n’a pas pu suivre les mecs dangereux pour le classement général. On a eu un peu de chance que ça se regroupe. Il aurait sinon perdu plus de places ».
« Cette semaine de course va me faire progresser », Stefan Küng
Le rouleur helvète n’en a finalement concédé qu’une, au profit de Tim Wellens qui a engrangé quelques secondes de bonifications au golden kilometre. Dix-neuvième de l’étape dans le même temps que le quatrième, à vingt-quatre secondes du vainqueur Matej Mohoric, Stefan Küng a donc rétrogradé au cinquième rang à l’issue de cette dernière journée de course. « Je suis content de conserver ma place dans le top 5 du général du Benelux Tour, disait-il. Comme je l’avais dit avant, je ne m’étais pas particulièrement préparé pour cette course. C’était plutôt une course de préparation pour moi. Les gars ont fait du bon boulot et certains, comme Attila, ont beaucoup appris sur des parcours qu’ils ne connaissaient pas. J’ai aussi la conviction que lorsqu’on court pour être devant, on apprend plus. Ils se sont donnés de la peine et cela va leur permettre de progresser ». « On a de nouveau vu les bonnes qualités de Jake, à l’aise quand ça frotte et sur les montées pavées, reprenait Jussi. Il a réussi à accompagner Stefan très longtemps. Les autres ont fait leur travail. C’était aussi important de voir qu’un coureur comme Attila, même s’il n’était pas sur son terrain, avec de l’envie, soit capable de faire de bonnes choses. C’est une expérience qui lui sera utile ».
En termes comptable, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ réalise aussi l’un de ses meilleurs résultats de la saison. « C’est une cinquième place sur une course par étapes du WorldTour, ce n’est pas rien, soulignait Jussi. Cela montre aussi que Stefan a bien géré sa coupure après les Jeux Olympiques ainsi que la reprise de l’entraînement. C’était son retour à la compétition et un gros bloc d’objectifs l’attend désormais. Je pense qu’il pourra monter en puissance au fil des jours ». « Cette semaine de course va me faire progresser, certifiait Stefan. Je vais récupérer un peu et je partirai pour Trento mardi. J’ai déjà regardé le parcours et je pense que ça me convient. L’objectif est clairement de défendre ce maillot. Aujourd’hui, mes jambes sont très fatiguées, mais jeudi ça ira ».
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