C’est à Aire-la-Ville, non loin de la frontière française et à quelques encablures de Genève, que le championnat de Suisse du contre-la-montre prenait ses quartiers ce jeudi. Contraint de déclarer forfait en 2022 et 2023 après cinq titres consécutifs, Stefan Küng était bien présent cette année pour remonter sur le trône helvétique. « Le parcours consistait en deux boucles de 15,4 kilomètres, expliquait Julien Pinot. Il y avait deux montées sur chaque boucle, l’une roulante de deux kilomètres à environ 3% et une autre avant l’arrivée d’un kilomètre à 5,5%. Entre les deux, il y avait des parties bien roulantes et ça donnait donc un chrono un peu vallonné qui correspondait bien à Stefan. Il arrivait néanmoins sans trop de repères, car cela faisait longtemps qu’il n’avait pas fait un vrai chrono de spécialiste sur trente kilomètres. Les sensations allaient en s’améliorant sur le Tour de Suisse, mais ce n’était pas non plus extraordinaire suite à la bronchite qu’il a contractée durant son stage ». L’ancien double champion d’Europe du chrono était attendu sur la rampe de lancement à 15h05, et en qualité d’antépénultième partant. « On était partis sur une stratégie un peu prudente, assurait Julien. Compte tenu du manque de repères, justement, on préférait assurer dans le premier tour. Le but était de partir bien mais ne pas viser la cible la plus haute ».

Pour autant, après 15,4 kilomètres, Stefan Küng était déjà en tête du classement, dix-sept secondes devant Jan Christen et quarante-et-une devant Stefan Bissegger. « S’il était capable d’accélérer sur le deuxième tour, c’était plutôt bon signe, et c’est ce qu’il a réussi à faire, ajoutait Julien. Il a creusé des gros écarts sur un spécialiste comme Bissegger. C’est positif ». À l’arrivée, c’est donc haut la main qu’il s’est octroyé la médaille d’or, pour 1’07 devant Bissegger, et 1’11 sur Christen. « Je n’étais pas à 100% en confiance avant l’épreuve du jour étant donné ma préparation un peu perturbée, confiait Stefan. J’étais encore en recherche des bonnes sensations, donc ça fait plaisir de gagner aujourd’hui, qui plus est avec beaucoup d’avance sur mes adversaires et avec un bon ressenti en général sur le vélo. Je suis très content et ça me met sur la bonne voie en vue des prochaines échéances. Un grand merci aussi à l’équipe de m’avoir mis dans de bonnes dispositions, avec le soutien de tout le monde. Et évidemment, ça fait plaisir de gagner pour la première fois avec le Wilier Supersonica ». « C’était important de débloquer son compteur, et celui du nouveau vélo, souriait Julien. Stefan avait besoin de ça. Il sentait que la condition venait sur le Tour de Suisse, mais aujourd’hui, c’était un vrai test pour savoir s’il était dans la bonne direction en vue de ce pourquoi il travaille depuis des semaines. C’est le cas. C’est un très bon signe ».

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