Le Benelux Tour est entré dans son triptyque final ce vendredi, entre Riemst et Bilzen, et Stefan Küng en a d’ores et déjà profité ! Au terme d’un final animé dans la cinquième étape, le Suisse s’est accroché à un peloton émietté pour franchir la ligne en 17e position, quatre rangs derrière Jake Stewart (13e). Surtout, il s’est porté à la tête du classement général après que ses principaux concurrents ont connu diverses fortunes. Le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ entamera ainsi le week-end décisif avec une marge de deux secondes sur son premier poursuivant.
« Il était primordial d’être placés aujourd’hui », Jussi Veikkanen
Les premiers reliefs faisaient leur apparition sur le Benelux Tour ce vendredi, après trois étapes complètement plates et un contre-la-montre extrêmement roulant. Il s’agissait donc d’un premier test pour les prétendants du classement général à travers des côtes caractéristiques de la Belgique. La première de la quinzaine programmée sur cette cinquième étape était située après environ quarante kilomètres de course, et trois hommes l’ont entamée avec un petit avantage sur le peloton. « Ça a bagarré une bonne vingtaine de kilomètres avant que l’échappée ne se forme, précisait Jussi. Nous avons nous-mêmes suivi 2-3 coups qui étaient plutôt dangereux. C’est finalement parti avant les bosses. Le peloton en avait un peu marre et avait surtout envie que ça sorte avant d’entrer dans les difficultés. Le groupe de trois s’est formé et ça a fait rideau immédiatement dans le peloton ». En tête de course, Casper Pedersen (Team DSM), Jack Bauer (BikeExchange) et Hugo Houle (Astana) ont constamment été maintenus à portée de fusil par la formation du leader Stefan Bissegger (EF Education-Nippo). Au premier passage sur la ligne, à 80 kilomètres du but, leur avantage n’était que de deux minutes. Dans la grande boucle tracée autour de Bilzen, les premières escarmouches ont surgi au sein du peloton, sans toutefois provoquer une réelle décision. Tout était donc en ordre à l’entame des deux tours du petit circuit (20 kilomètres) comprenant les ascensions du Keiberg et du Letenberg.
« Il n’y avait pas de dangers particuliers avec le vent, indiquait Jussi. Il y a eu un petit coup de vis avant le golden kilometre mais l’échappée a résisté et a raflé toutes les bonifications, ce qui était plutôt une bonne chose pour nous. On connaissait également le circuit final pour être souvent passés dans le coin. Le but était d’être placés dans les deux derniers tours, et plus particulièrement à l’entame du dernier. Les gars ont fait l’effort ensemble pour être présents au moment clé. C’était primordial aujourd’hui, car c’est surtout ainsi que s’est fait la décision. Dans le dernier tour, la bosse à dix kilomètres a fait des dégâts. Benjamin et les autres ont fait le boulot pour placer Stefan et Jake dans les meilleures conditions, puis il y a eu des cassures de partout ». Quelques attaques ont de nouveau émergé dans les derniers kilomètres, mais cela n’a pas été suffisant pour créer un groupe d’échappés. La sélection s’est donc principalement faite par l’arrière et a notamment concerné le leader en personne, Stefan Bissegger. Stefan Küng était lui bien présent dans le peloton de tête tandis que Kasper Asgreen était pour sa part victime d’un problème mécanique. Parvenant à rallier la ligne dans le même temps que le vainqueur, en 17e position, le rouleur suisse de la Groupama-FDJ héritait donc du maillot bleu de leader ce vendredi soir.
« Je suis plutôt confiant », Stefan Küng
« Je ne m’y attendais pas, confiait-il. Je pensais que le général bougerait plutôt sur les étapes de samedi et dimanche, mais quand on a fait le briefing aujourd’hui, on savait qu’il fallait toujours rester devant sur ce circuit, avec ces bosses et les nombreux virages. C’est ce que j’ai essayé de faire, tout en évitant les ennuis au maximum. Je suis resté calme toute la journée, je me suis bien placé avec l’aide des gars dans le dernier tour. Ensuite, je me suis juste accroché. Bissegger n’était pas dans un bon jour, Asgreen a eu un problème mécanique, mais j’étais concentré sur mon sujet. L’objectif était de ne pas perdre de temps, de rester devant et c’est seulement en faisant cela que j’ai pris le maillot ». « C’était imprévu, confirmait Jussi Veikkanen. On pensait que ça serait moins décousu ». Sur le faux-plat d’arrivée, Caleb Ewan s’est lui offert la victoire du jour tandis que Jake Stewart, un peu loin au moment de l’emballage, n’a pu faire mieux que treizième ce vendredi. « Le grand objectif du jour était le général avec Stefan, et c’est donc mission accomplie, même si Jake n’a malheureusement pas pu faire son sprint comme il le souhaitait », complétait le directeur sportif finlandais.
Avant le week-end final, c’est donc Stefan Küng qui mène les débats avec deux secondes d’avance sur son dauphin et six sur le troisième. « Nous allons voir comment procéder désormais, commentait Jussi. On saura demain soir si c’était un avantage ou un inconvénient de prendre le maillot. En tout cas, on connait le circuit et les gars sont assurément motivés à l’idée de défendre le maillot ». Le principal concerné en premier lieu. « Ça ne sera pas facile de démarrer l’étape comme leader car tout le monde va vouloir m’attaquer, mais je donnerai mon maximum pour garder le maillot et je sais que toute l’équipe est derrière moi, disait Stefan. Je connais toutes les montées dans les environs de Houffalize. C’est déjà ma septième participation à cette course. J’ai fait cette étape à plusieurs reprises, donc je sais à quoi m’attendre et ça va être très dur ! J’étais devant il y a deux ans, donc je suis plutôt confiant et je me sens bien. Demain, ce sera vraiment difficile contre les purs puncheurs mais je serai davantage sur mon terrain dimanche ».
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