L’ouverture de la saison en Belgique, avec le très attendu Omloop Het Niewsblad, a été des plus mouvementées. Lui-même très actif ce samedi, Stefan Küng est parvenu à s’emparer d’une belle neuvième place pour lancer sa campagne 2020 des Classiques. Le tout au terme d’une course certes animée, mais où la tactique a également eu sa part dans le résultat final.
Comme chaque année à la même époque, c’est une atmosphère palpable qui accompagnait ce samedi matin, sur la Grand-Place de Gand, le départ de la première « Flandrienne » de la saison. D’autant plus pour les néophytes de la Groupama-FDJ, en premier lieu Kevin Geniets et Tobias Ludvigsson, qui relevaient déjà parfaitement ce parfum mêlant excitation et pression. Le coup d’envoi de cet Omloop Het Nieuwsblad fut néanmoins relativement calme compte tenu de la formation assez rapide d’une échappée de cinq hommes devant le peloton. Une échappée comprenant Lluis Mas (Movistar), Matteo Jorgenson (Movistar), Manuele Boaro (Astana), Senne Leysen (Alpecin-Fenix) et Mathijs Paasschens (Bingoal-Wallonie Bruxelles).
« Je ne pouvais pas sauter sur toutes les attaques » Stefan Küng
Mais cette découverte – pour certaines – n’est pas restée amorphe bien longtemps. Après une soixantaine de kilomètres de course, seulement, à la faveur d’une route exposée et d’un vent de côté, les premières bordures s’opéraient, propulsant un groupe de seize costauds en contre. Absent de ce mouvement, Stefan Küng y voyait là heureusement un avertissement sans frais après une chasse de trente kilomètres remportée par le reste du peloton. « C’était vraiment une journée très très dure, surtout parce qu’il y avait beaucoup de vent, confirmait le Suisse à l’arrivée. Il y a eu ces bordures de bonne heure et j’étais un peu derrière. Heureusement mes coéquipiers m’ont donné un coup de main pour me remonter dans la file et à partir de là, je suis tout le temps resté placé, conscient que la sélection pouvait se faire à tout moment ».
Lorsqu’une nouvelle course a démarré, à mi-parcours très exactement, Küng a dès lors été parmi les plus actifs, répondant non seulement présent dans les nouvelles bordures mais en essayant surtout de lancer des coups. « Je me suis glissé dans un groupe avec tous les cadors, rappelait-il. C’était pas mal, mais c’est rentré de derrière et j’étais alors le seul de l’équipe dans le groupe. Je ne pouvais pas sauter sur toutes les attaques et j’ai manqué le wagon quand le groupe qui s’est joué la gagne est sorti ». À cet instant, le champion de Suisse du chrono a en effet été pris tactiquement tandis que Tim Declercq, Yves Lampaert (Deceuninck-Quick Step), Jasper Stuyven (Trek-Segafredo), Frederik Frison (Lotto-Soudal), Matteo Trentin (CCC), Jonas Rutsch (EF Pro Cycling), Mike Teunissen (Jumbo-Visma) et Soren Kragh Andersen (Sunweb) s’en allaient, presque facilement, prendre le large.
« Pas si mal de lancer la saison des Classiques avec un top 10 » Stefan Küng
« Personne n’a roulé car les autres équipes avaient quelqu’un devant, expliquait encore Stefan. Ce n’était vraiment pas facile à gérer pour moi ». Dès lors, il n’a plus eu en ligne de mire qu’un accessit, dont la valeur augmentait d’ailleurs dans les vingt derniers kilomètres grâce au rapproché du peloton. « Dans le final, tout le monde était à l’arrache, poursuivait Stefan. Je me suis moi-même accroché le plus possible. J’étais à la peine dans le Mur de Grammont, mais j’ai pu rester au contact. J’ai tenu à faire une place et ce n’est pas si mal de lancer la saison des classiques avec un top 10 ». Une minute trente derrière le vainqueur Stuyven, Stefan Küng est arrivé pour la cinquième place au sein d’un groupe de quinze, s’octroyant finalement une neuvième position très honorable.
Un résultat final également satisfaisant pour Frédéric Guesdon, en charge des troupes sur ce week-end belge : « C’était une course pas évidente à lire, concluait-il. En plus, la course n’avait pas très bien commencé puisqu’on a perdu Marc Sarreau, malade, de bonne heure. Puis d’autres coureurs n’ont pas réussi à rester avec Stefan. Malgré tout, il va chercher une bonne place : on s’en sort bien. Il marche bien, il s’est bien battu et a essayé des choses. C’est de bon augure pour la suite ».