Une seule et unique difficulté figurait à la carte ce vendredi, dans la septième étape de la Vuelta. Située à environ trente-cinq bornes de la ligne, elle laissait ainsi supposer deux scénarios pour la journée. « C’était soit une bagarre pour l’échappée, soit un sprint en comité réduit, exposait Stefan Küng. Dans ces cas-là, ça dépend toujours de l’attitude du peloton et des équipes. Au départ, je ne voyais pas beaucoup de baroudeurs présents à l’avant, ça n’a effectivement pas du tout bougé, et on s’est donc projetés vers une dernière montée costaude ». Un seul homme a ainsi animé la journée en tête, Xabier Isasa (Euskaltel-Euskadi), et son aventure s’est terminée avant même « l’Alto del 14% » (7,6 km à 5,6%), dans la dernière heure de course. « Le but était que David, Rémy, Quentin et Stefan soient placés, car on savait qu’un petit peloton pouvait basculer en haut, mais c’est monté encore plus vite qu’on ne pouvait le penser, commentait Thierry. Au sommet, il n’y avait pratiquement plus que les coureurs du classement général. David était bien là, mais il devait juste accompagner les grosses vagues. Il y avait encore une descente hyper technique puis dix kilomètres de plat pour rejoindre l’arrivée, et il fallait un groupe bien constitué pour que ça aille loin ».

Marc Soler a finalement entamé la descente avec une petite avance sur une vingtaine d’hommes, dont David Gaudu, alors que Stefan Küng était lancé en poursuite. « C’est monté très très fort, mais j’ai basculé juste derrière le premier groupe, expliquait le Suisse. Ça s’est un peu regardé après la partie raide et une dizaine de mecs est rentrée sur nous. J’étais avec Quentin dans ce petit groupe, mais on a fait une belle descente et on n’était plus que cinq en bas ». Si le premier peloton n’a pas temporisé en raison de l’attaque de Soler, Stefan Küng et Quentin Pacher sont eux parvenus à opérer la jonction à cinq bornes du terme. « On a bien collaboré car on avait tous le même objectif », disait Stefan. « À partir de là, il n’y avait plus vraiment d’équipier pour emmener et préparer le terrain pour le sprint, donc David a été opportuniste, et il a essayé », ajoutait Thierry Bricaud. La tentative du Breton à deux bornes de la ligne a toutefois été rapidement neutralisée, et c’est le fameux sprint en comité réduit qui s’est profilé. « Ce n’était pas évident pour moi de produire une attaque de finisseur car on venait de faire un gros effort, commentait par ailleurs Stefan. Il me fallait retrouver un second souffle afin de jouer le sprint ».

Dans le dernier kilomètre, le coureur helvète et son coéquipier occitan ont pu se replacer dans la première partie du groupe, et si le favori du jour Wout van Aert s’est logiquement imposé, les deux hommes ont pu se faire une place dans le top-10. « J’ai un peu de regrets sur le sprint en lui-même car j’ai l’impression que le podium était jouable, confiait Stefan, quatrième. J’étais bien placé dans la roue de Mathias Vacek quand il a lancé, mais je suis resté dans l’aspiration et j’ai un peu trop attendu alors que Pau Miquel est arrivé avec plus d’élan. Je n’ai pas trop l’habitude des sprints, même si mon apprentissage accéléré va dans le bons sens (sourires). Au final, on était présent, on a tout donné, on s’est bien battu et David n’a pas perdu du temps au général. C’est une journée positive dans l’ensemble ». « Au-delà du résultat, c’est l’état d’esprit qu’il faut retenir, assurait Thierry. Ils ont envie d’aller chercher une étape, et c’est le plus important. Il ne faut rien lâcher et ça passera à un moment ou un autre ». Dès samedi, vers l’arrivée en côte à Cazorla (4,8 km à 7,2%) ? « Il y a une forte chance pour que ça penche pour l’échappée, concluait Thierry. Il faut qu’elle soit bien constituée et bien évidemment qu’on soit présent, mais la victoire est possible ».

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