La cinquième étape de la Vuelta, ce mercredi, représentait potentiellement la dernière opportunité des sprinteurs avant un long moment. Alors, il était évident que la journée n’allait pas leur échapper. L’échappée, d’ailleurs, s’est constituée dès le départ sous l’impulsion de Txomin Juaristi (Euskaltel-Euskadi) et Ibon Ruiz (Equipo Kern Pharma), mais sans réel espoir de la voir aboutir. Leur avance maximale a été enregistrée à quatre minutes, et malgré un rythme très modéré, le peloton n’a eu aucun mal à les tenir en laisse. Comme la veille, ce sont plutôt les conditions climatiques qui ont nécessité l’attention des coureurs. « Ça s’est plutôt bien passé au niveau de la chaleur, on commence à être rodés, souriait Thierry Bricaud. Ce sont des journées compliquées mais ça fait partie du vélo. Ils souffrent forcément un peu de la chaleur, mais ils ont aussi bien intégré qu’on devra y faire face jusqu’à la fin de la semaine ». « On a un peu l’habitude de la chaleur désormais, confirmait Stefan. On utilise de la glace, de l’eau pour s’arroser et on boit beaucoup. On a été bien ravitaillés à la voiture et par les assistants sur le bord de la route ».

Pour ce qui est de la course, le peloton a facilement repris les échappées à trente-huit bornes du terme, et malgré un peu de nervosité dans la dernière heure, s’est dirigé groupé vers Séville pour un sprint massif. « L’objectif ce matin était de passer la journée la plus tranquille possible, confiait Thierry. C’était une journée promise aux sprinteurs, donc il n’y avait pas spécialement quelque chose à espérer de notre côté. Il y a en plus trois journées propices aux échappées derrière, donc on était surtout focalisés là-dessus, mais dans le final, Stefan a eu envie d’y aller. Il s’est vraiment décidé sur la fin, et il s’est lancé dans le sprint ». Non pas sans soutien. « Ce matin, j’avais dit à Sven-Erik que je voulais tenter quelque chose dans le final, disait Stefan. On a vu que c’étaient de longues lignes droites pour finir, on a vite compris que ça n’allait pas le faire vu l’allure, mais j’avais quand même envie de faire un truc. À trois kilomètres de l’arrivée, Kevin m’a vu et il m’a demandé si j’avais encore envie. J’ai dit oui, et on y est allé. Il m’a bien placé, Lorenzo a aidé, et c’était ensuite à moi de me mettre dans les bonnes roues ».

Le Suisse a rempli sa mission à la perfection, se plaçant dans le sillage de Wout van Aert et Kaden Groves, et pouvant donc entamer la dernière ligne droite aux côtés des meilleurs sprinteurs de la Vuelta. Grâce à un bel effort final, il a d’ailleurs fait très bonne figure, en allant couper la ligne en cinquième position. « C’est une belle cinquième place, assurait Thierry. On est un peu surpris, et en même temps qu’à moitié, car il démontre depuis le départ de la Vuelta qu’il a de très bonnes sensations. Un final comme aujourd’hui avec une ligne droite sans danger pouvait l’inspirer ». « Franchement, c’était sympa, glissait Stefan, pas habitué aux joutes des sprinteurs. Ça fait plaisir, et même si ce n’est pas une victoire, ça permet de rester actif dans la course ». Pavel Bittner a remporté l’étape, tandis qu’un sixième acte vallonné avec une nouvelle arrivée au sommet (9km à 4%) se profile jeudi vers Yunquera.