Au lendemain de sa prise de pouvoir sur le Benelux Tour, Stefan Küng a été mis à rude épreuve ce samedi sur le circuit pour puncheurs de Houffalize. Lors de cette sixième étape, le Suisse a d’abord pu compter sur un beau collectif pour assurer ses arrières. Dans le dernier tour, néanmoins, il n’a pu accompagner les principales offensives et notamment celle de Sonny Colbrelli, vainqueur en solitaire et nouveau leader. Le spécialiste du chrono a malgré tout limité la casse et se retrouve au quatrième rang du général, à 1’07 du leader et à seize secondes du deuxième, à la veille d’une dernière étape « flandrienne ».
« J’ai fait le maximum et je me suis battu », Stefan Küng
Ce vendredi matin, c’est bel et bien paré du maillot bleu de leader du classement général du Benelux Tour que Stefan Küng s’est présenté à la signature, du côté d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Face à lui, 207 kilomètres très vallonnés étaient à affronter pour tenter de conserver sa tunique, et les toutes premières minutes n’ont pas été les plus simples à gérer. « On a subi deux crevaisons, avec Miles et Stefan, alors que l’échappée n’était pas encore partie, expliquait Jussi Veikkanen. Ça nous a un peu désorganisé pour contrôler le début de course. Il y avait en plus un léger vent de côté, quelques coureurs ont été distancés, et ça nous a brièvement mis dans le dur. Néanmoins, une fois l’échappée partie, ça a fait rideau derrière et il n’y a pas eu de problème particulier ». Après dix kilomètres de course, seuls Jonas Rickaert (Alpecin-Fenix) et Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) se retrouvaient aux commandes de l’étape. « On voulait leur laisser le plus de champ possible, et ils ont rapidement pris 7-8 minutes d’avance, ajoutait Jussi. Ensuite, on a tranquillement maintenu l’écart mais Lotto-Soudal est venue rouler plus tard puis Bahrain-Victorious a mis un coup de vis à mi-parcours. Ça a lancé la course et ça ne s’est dès lors plus arrêté ». Au moment d’entamer le premier des deux tours du circuit final, l’échappée était même sur le point d’être avalée. Et c’est peu après, dans la côte du Bois des Moines, que tout s’est emballé.
Matej Mohoric, Sonny Colbrelli (Bahrain-Victorious) et Marc Hirschi (UAE Team Emirates) se sont extraits du peloton tandis que Stefan Küng s’est retrouvé à un deuxième échelon avec une dizaine de coureurs. Moins de dix kilomètres plus tard, il retrouvait le soutien de Benjamin Thomas, Attila Valter et Jake Stewart, auteurs d’un gros effort pour venir porter secours au maillot bleu. « Les trois ont été distancés mais se sont arrachés pour rentrer sur le groupe de Stefan à environ quinze kilomètres de l’entame du deuxième circuit, précisait Jussi. Ils se sont mis à rouler avec les Deceuninck-Quick Step pour limiter la casse sur le trio de tête. On est d’ailleurs revenus sur leurs talons au pied de la côte de Saint-Roch, la première bosse du circuit ». Mais les attaques ont repris de plus belle, et après un joli effort groupé, les trois équipiers du Suisse ont dû s’écarter. Sonny Colbrelli s’est alors envolé en tête de course tandis que cinq coureurs opéraient la jonction avec Mohoric et Hirschi en contre. Malheureusement, Stefan Küng n’a pu les accompagner sur les passages à 10%. « L’équipe a bien roulé, ils ont bien fait le travail, assurait le rouleur helvète. Même si j’avais le maillot de leader, je savais que d’autres coureurs seraient plus à l’aise aujourd’hui, car le parcours était très dur. J’ai fait le maximum et je me suis battu. Malheureusement quand ça a accéléré je n’ai pas pu suivre. Derrière, ça ne s’entendait vraiment pas du tout. J’ai dû rouler avec d’autres coureurs mais j’étais à la limite ».
%« On se battra jusqu’au bout », Jussi Veikkanen
Dans le dernier tour, Stefan Küng a ainsi fait tout son possible pour ne pas concéder trop de temps sur Sonny Colbrelli et les sept premiers poursuivants. « On n’avait plus d’équipiers pour faire le boulot, reprenait Jussi. On a essayé de chasser et de limiter la casse, mais ce n’était certainement pas évident. On a quelque part réussi à limiter les dégâts, mais c’était difficile de lutter contre les autres et en particulier contre la Bahrain ». Le champion d’Italie a ainsi raflé la victoire d’étape et le maillot de leader tandis que Stefan Küng a coupé la ligne une minute et deux secondes plus tard, soit vingt secondes après les poursuivants. Ce samedi, il passe ainsi à la quatrième place du classement général, à 1’07 du Transalpin mais à une poignée de secondes du podium. Le tout à la veille de l’ultime étape du Benelux Tour, qui emmènera dimanche les coureurs sur un tracé cette fois-ci flandrien. « On savait que le terrain de jeu n’était pas en notre faveur aujourd’hui, ajoutait Jussi. C’était davantage pour les vrais puncheurs. Il y a une certaine déception de perdre le maillot mais on se battra jusqu’au bout. On va essayer de retourner les choses en notre faveur, faire une belle étape et on verra le résultat final ». « Ce sera encore une dure journée demain, mais ça me convient mieux, concluait Stefan. On va tout donner pour décrocher un bon résultat au classement général ».
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