À l’occasion de sa 79ème édition, le Tour d’Espagne avait donc choisi Lisbonne et le Portugal pour son Grand Départ. Le premier des trois actes lusitaniens consistait ce samedi en une épreuve chronométrée, relativement limpide puisque tracée le long du fleuve Tage, sur douze kilomètres sans réelles difficultés topographiques ni techniques. En revanche, quelques spécificités météorologiques étaient à prendre en compte. « Le vent était un peu plus fort en fin de journée, et on avait justement fait le pari de partir plus tard avec David et Stefan car le vent pouvait les pousser un peu dans les 4-5 derniers kilomètres, expliquait David Han. En revanche, cela donnait aussi lieu à de belles rafales dans la première partie ». Avant leurs leaders, Lorenzo Germani, Sven-Erik Bystrom, Reuben Thompson, Quentin Pacher, Kevin Geniets et Rémy Rochas ont tour à tour bouclé le parcours. À 19h46, David Gaudu s’est attaqué au chrono, et il a plutôt bien limité la casse en franchissant la ligne une quarantaine de secondes derrière le meilleur temps d’alors, détenu par Edoardo Affini. « C’est correct par rapport au profil présenté et à sa forme », commentait l’entraîneur du Breton.

« J’ai eu peur à certains moments », Stefan Küng

Affini a été devancé peu après par Mathias Vacek, et c’est donc le Tchèque que Stefan Küng se devait de battre lorsqu’il s’est élancé à 20h08. Après sept kilomètres, le Suisse comptait néanmoins sept secondes de retard, après un départ mouvementé. « Les rafales de vent étaient vraiment fortes dans la première moitié du parcours, et ça m’a un peu déstabilisé, confiait Stefan. J’avais du mal à rester droit sur le vélo, en position aérodynamique, et c’était difficile de pédaler contre les rafales et de garder le rythme. Honnêtement, j’ai eu peur à certains moments, surtout dans la descente après la petite montée. J’étais à 77 km/h et je priais juste pour que rien n’arrive ». « Les rafales étaient impressionnantes, confirmait David. On a eu très peur derrière Stefan à une occasion. Il a été déstabilisé et je pense que ça l’a un peu perturbé sur la première partie ». Dans les cinq derniers kilomètres, l’ancien double champion d’Europe est parvenu à grappiller quelques secondes, mais pas suffisamment pour prendre place sur le hot-seat. Avec une marque de 12’41, il a établi le deuxième temps provisoire à quatre secondes de Vacek. « J’ai entendu que j’étais en retard à l’intermédiaire, alors j’ai vraiment mis les gaz, disait-il. Je ne voulais pas avoir de regrets, et je n’en ai pas ».

« Ce n’est que le début de la Vuelta », David Han

Au bout du compte, le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a également été devancé par Brandon McNulty, vainqueur en 12’35, et Wout Van Aert, trois secondes plus rapide. « Quand on s’appelle Stefan Küng, on se présente forcément sur un chrono pour le gagner, disait David. Il est dans le match, mais on sait que ça se joue à très peu de choses, surtout sur un tel parcours. Il n’y a aucun regret sur l’approche ou la stratégie de départ, car les quatre premiers sont partis sur la fin. Ce n’est pas la première fois qu’il passe très proche d’une grande performance. Aujourd’hui, il y avait un maillot rouge en jeu, mais ce n’est que le début de la Vuelta ». « C’est frustrant d’être encore battu, concluait Stefan. Je pensais que Tarling était l’homme à battre, je l’ai battu, mais sur un tel chrono tout peut se produire. Certains étaient plus forts et je dois accepter le verdict. J’aimerais vraiment faire tourner la roue. Il reste vingt étapes pour ça, je suis en bonne forme et j’ai retrouvé de bonnes sensations sur le vélo. J’attends avec impatience la suite de La Vuelta ».

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