Le Tour de Slovaquie a démarré en trombe ce mercredi autour de Košice. Alors qu’un sprint était envisagé au terme des 172 kilomètres de course, c’est finalement une échappée de costauds qui a bouleversé tous les plans. Stefan Küng et Bruno Armirail sont parvenus à l’intégrer après vingt kilomètres de course, puis le rouleur suisse s’est retrouvé isolé dans un groupe de six peu après la mi-parcours. En supériorité numérique, la formation Soudal-Quick Step a piégé le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ en envoyant Rémi Cavagna en tête. Le Français n’a plus été revu et s’est imposé avec près de deux minutes d’avance. Stefan Küng a pris la cinquième place sur la ligne, Bruno Armirail la septième, positions qu’ils occupent également au général au terme de cette rentrée dynamique.
Un deuxième front s’ouvrait ce mercredi pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. C’est en Slovaquie, à l’occasion du Tour national, que Thibaut Pinot, David Gaudu, Stefan Küng, Bruno Armirail et Ignatas Konovalovas opéraient, ou poursuivaient, leur reprise. Le tout aux côtés de Brieuc Rolland, pour l’occasion promu de « La Conti », mais pas seulement. « Nous disputons cette course avec une grande partie du staff de La Conti, qui était en République Tchèque la semaine dernière, complétait Jérôme Gannat. C’était la meilleure option logistique ». L’étape d’ouverture, tracée tout autour de Košice, consistait en un tracé relativement vallonné dans sa première partie avant une deuxième moitié de course moins difficile. Si les sprinteurs espéraient un départ calme pour s’assurer un final groupé, ils ont été bien déçus. « C’était assez accidenté au départ, donc il y a eu pas mal d’attaques », confiait Stefan Küng. « Bruno et Olivier étaient chargés d’accompagner, mais Stefan a senti le coup rapidement et a dit à tout le monde de remonter dans l’oreillette car Jumbo-Visma et Soudal-Quick Step bougeaient, expliquait Jérôme. On a compris que Quick Step ne voulait pas contrôler toute la journée ». Plusieurs offensives se sont enchaînées, mais c’est dans une bosse de 4,5 kilomètres à 5%, après vingt kilomètres, que tout s’est éclairci. Quatorze coureurs ont fait la différence sur le peloton, dont Stefan Küng et Bruno Armirail pour la Groupama-FDJ. « Il n’y avait que des hommes forts avec la majorité des grosses équipes représentées, ajoutait Jérôme. Astana a essayé de rouler derrière mais ils ont progressivement perdu du temps ». « On a bien collaboré et on a pu prendre deux minutes avant la deuxième difficulté, après 97 kilomètres », témoignait Stefan.
« Le scénario est un peu frustrant », Stefan Küng
Les coureurs ont alors retrouvé l’ascension précédente, mais via le versant opposé. Et de nouveau, la course s’est décantée. « J’ai attaqué, et on est sortis à six avec notamment les deux Soudal-Quick Step, racontait Stefan. C’est devenu un peu tactique, car le coureur de la Jumbo-Visma ne voulait plus rouler et les Quick Step étaient en surnombre ». Quelques kilomètres plus loin, ils en ont d’ailleurs profité. « Cavagna a surpris Stefan en attaquant de loin, sur un faux-plat, relatait Jérôme. Il est parti, Asgreen ne roulait plus, ça a désorganisé le groupe et Cavagna a progressivement creusé ». En contre, l’ancien double champion d’Europe du contre-la-montre a effectué l’essentiel du travail, mais le Français a continué d’accroître son avance. Elle était ainsi de deux minutes à trente kilomètres du but, moment où le reste de l’échappée s’est regroupée. « Ensuite, ça a flingué de nouveau dans le final, expliquait Jérôme. Stefan a essayé plusieurs fois sur le circuit, mais tout le monde allait le chercher alors que le coureur de la Caja Rural-Seguros RGA a lui pu sortir ». Au terme d’un « final décousu », Stefan Küng a pris la cinquième place du jour, à 2’09 de Rémi Cavagna et dans le même temps que le troisième, Kasper Asgreen. « C’était une course très particulière tactiquement, commentait Stefan. Physiquement ça répondait très bien, mais le scénario est un peu frustrant. Ceci dit, les autres coureurs connaissent mes qualités, et c’est donc un peu normal que j’aie la pancarte. Collectivement, on n’était peut-être pas top mais la course sert aussi de préparation pour certains. Personnellement, je suis content que ça réponde bien. Je ne vais rien lâcher, retenter et essayer de gagner en durcissant la course ».
Également cinquième du classement général, Stefan Küng devance de trente-huit secondes Bruno Armirail, septième de l’étape et du général. « C’était un scénario assez inhabituel pour une course de ce niveau-là, concluait Jérôme Gannat. C’était un peu comme chez les amateurs, quand le général se décide parfois le premier jour. On savait que le général allait se jouer sur une étape, mais on ne pensait pas que ce serait dès la première. On pensait que d’autres étaient plus propices. Stefan est toujours contrarié car il court pour gagner. Il s’est fait surprendre par les deux Soudal-Quick Step alors qu’il avait les moyens d’être avec Cavagna, mais c’est comme ça. C’était une course bizarre et on ne pensait pas forcément voir ce scénario aujourd’hui ». Le peloton, comprenant la plupart des autres coureurs de la Groupama-FDJ, a quant à lui rallié la ligne cinq minutes après le vainqueur ce mercredi. La deuxième étape devrait proposer moins d’action demain. « Je pense qu’on va retrouver un scénario un peu plus classique », ponctuait Jérôme Gannat.
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