Très en vue à l’occasion de l’Omloop Het Nieuwsblad samedi, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pas eu la même réussite lors de la deuxième course du week-end d’ouverture en Belgique. Sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, seul Stefan Küng a ainsi pu participer au final après qu’une partie de l’équipe a été piégée à la suite d’une chute survenue à une trentaine de kilomètres. De retour en tête dans les ultimes instants de la course, le champion de Suisse a bien tenté de tirer son épingle du jeu, mais a dû se contenter de la vingtième place au sprint. C’est quoi qu’il en soit avec un podium en poche que l’équipe repart de ces premières Flandriennes de l’année.
C’est sans son jeune Anglais Jake Stewart, époustouflant deuxième de l’Omloop Het Nieuwsblad, que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris le départ de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Le champion de France Arnaud Démare faisait en revanche son entrée dans le groupe, pour une course traditionnellement avantageuse pour les sprinteurs. Ce dimanche, ce sont d’abord six hommes qui ont pris les commandes après environ quinze minutes de course, sans que le peloton ne s’en soucie réellement. Maciej Bodnar, Patrick Gamper (Bora-hansgrohe), Ludwig De Winter (Intermarché-Wanty Gobert) Jonas Hvideberg (Uno-X), Tom Paquot (Bingoal-Wallonie Bruxelles) et Artyom Zakharov (Astana Premier Tech) ont pu jouir d’une avance maximale de sept minutes. Un écart tombé à moins de cinq minutes une fois la mi-parcours franchie. Le peloton semblait alors se diriger vers une bataille attendue sur les pavés du Vieux Quaremont, mais Mathieu van der Poel en a décidé autrement. Le champion des Pays-Bas a dynamité la course à 83 kilomètres de l’arrivée, dans le Kanarieberg, et la tension est montée d’un cran. En compagnie de Jhonatan Narvaez, van der Poel a entamé une grande poursuite derrière l’échappée, tandis que le peloton initiait sa chasse derrière le prodige batave.
« Il y avait moyen de rectifier le tir », Frédéric Guesdon
À 70 kilomètres, avant l’enchaînement décisif côte du Trieu-Vieux Quaremont-Kluisberg, la Groupama-FDJ a tenté de placer ses pions du mieux possible mais les choses ne se sont pas passées comme prévues. « On s’est perdus un peu à l’approche de la côte du Trieu, racontait Stefan Küng, mais Arnaud et moi-même n’étions pas si mal placés en haut. Sauf qu’un coureur a chuté devant nous et nous avons dû mettre pied à terre. On est repartis quasiment derniers du peloton, avec des cassures à boucher. Ce n’était pas simple de revenir, et derrière, même si tu as les jambes dans le Vieux Quaremont, c’est très compliqué de doubler. J’ai repris plein de mecs mais le groupe des costauds était malheureusement déjà parti ». « On savait que ça allait être un moment stratégique, complétait Frédéric Guesdon. On l’a mal négocié mais il y avait quand même moyen de rectifier le tir ensuite ». Si un groupe de favoris s’est détaché derrière le groupe de tête, alors garni de van der Poel et Narvaez, l’équipe Groupama-FDJ était présente en nombre à un troisième échelon. « Il y avait un gros peloton avec tous nos gars », assurait Frédéric. Un peloton seulement pointé à 1’30 de la tête à l’entame des cinquante derniers kilomètres. La partie était donc loin d’être jouée, mais un nouveau fait de course a bouleversé les plans de l’équipe quinze bornes plus tard.
« On était sur une petite route, resituait Frédéric. Il y a eu un accrochage et ça a cassé ce peloton en trois groupes. Stefan était dans le premier, Ramon et Arnaud dans le deuxième, Kevin et Miles dans le troisième ». « J’étais en train de rouler devant, détaillait Stefan. Il y a eu cette chute, ça a accéléré et ça a créé une sorte de bordure. On part à une vingtaine et les autres sont restés derrière. C’est malheureux ». Son sprinteur piégé, le champion de Suisse a laissé les autres faire à ce troisième échelon, qui a longtemps bataillé pour d’abord revenir sur le groupe des poursuivants. Chose faite à seulement onze kilomètres de la ligne. Il a ensuite fallu établir la jonction avec le groupe van der Poel, ce qui a rendu toute attaque délicate dans le final. « Avant les trois derniers kilomètres, c’était vraiment vent de face, précisait Stefan. Quand on a tourné à gauche, il y a eu des attaques, mais c’est resté en file indienne. La course ne s’est jamais vraiment posée, de sorte qu’il n’y a pas eu un bon moment pour attaquer. On reprend d’ailleurs l’échappée à la flamme rouge ». Tout s’est alors résumé à un sprint à trente. « J’ai essayé de me défendre dans le final, mais ce n’est pas simple quand tu es tout seul et que tu n’es pas sprinteur. Je voulais vraiment prendre le dernier virage bien placé, mais un coureur a laissé un trou, et je me suis retrouvé très tôt devant. Or, une fois que tu es là, si tu te retournes, ça lance et tu es piégé quoiqu’il en soit ».
« Ces courses m’ont fait progresser », Stefan Küng
Le champion d’Europe du contre-la-montre n’a donc pu batailler pour la victoire, décrochée par Mads Pedersen, et s’est doté de la vingtième position ce dimanche. « Je ne suis pas content de mon dernier kilomètre mais ça reflète un peu le reste de la course, disait-il encore. On a toujours été à contretemps. On a bien couru groupé par moments mais on n’était pas là au moment crucial. On ne peut pas être satisfaits aujourd’hui, mais on fera mieux la prochaine fois ». « On sait qu’il peut se passer beaucoup de choses sur ces courses, ajoutait Frédéric. Il ne faut pas dramatiser mais il faut aussi analyser pourquoi on a perdu aujourd’hui. Hier on a fait une super course, aujourd’hui peut-être moins bonne. Le bilan est quand même satisfaisant. On n’était peut-être pas à 100%, plusieurs gars étaient en reprise, mais on va continuer à travailler et revenir encore plus forts dans trois semaines ». Entre-temps, Stefan Küng prendra lui la direction de l’Italie pour les Strade Bianche et Tirreno-Adriatico. « J’ai senti qu’il me manquait un peu de rythme ce week-end, concluait-il. Les bases sont vraiment bonnes, il me manque seulement du punch. Ça ne se retrouve qu’avec la compétition et je suis certain que ces deux courses m’ont bien fait progresser pour la suite ».
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