Les jambes n’étaient malheureusement pas à la hauteur de l’envie pour Valentin Madouas et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ce jeudi sur le Tour du Limousin. Dans une troisième étape très accidentée, le Breton et ses coéquipiers se sont voulus entreprenants pour se donner une chance de renverser le classement général. L’ancien champion de France n’a toutefois pas eu les ressources suffisantes pour attaquer dans le final, devant se satisfaire de la septième place du jour au sein d’un groupe de poursuite, à quatre secondes du vainqueur Jefferson Cepeda. Valentin Madouas demeure septième du général avant le dernier acte à Limoges vendredi.
Avec plus de 3500 mètres de dénivelé au compteur, la troisième étape du Tour du Limousin-Périgord – Nouvelle Aquitaine représentait ce jeudi une réelle opportunité de bouleverser les rapports de force au classement général, dominé depuis la veille par Alex Baudin (Decathlon-AG2R). Si les ascensions répertoriées étaient moins nombreuses que mercredi, elles étaient toutefois plus longues. « On savait que c’était l’étape la plus dure, confirmait Benoît Vaugrenard. Le but n’était pas spécialement de mettre quelqu’un dans l’échappée mais on espérait qu’il y aurait un coureur d’une autre équipe dangereux au général, ce qu’il s’est produit. Cela nous permettait que l’échappée ne prenne pas trop de temps, puis le plan était de durcir à 70 kilomètres de l’arrivée, car on savait que ça pouvait arriver à 40-50 au sprint si on ne le faisait pas. On avait décidé de durcir pour faire bouger les choses car on n’avait rien à perdre aujourd’hui. Cela permettait aussi à l’équipe, aux coureurs, et aux jeunes d’être dans le match. On n’avait pas été très bons collectivement hier, donc il fallait se remettre dans le jeu aujourd’hui ». Après une chasse « tranquille » pendant la moitié de l’étape, Colin Savioz et Thibaud Gruel sont donc entrés en action dans la côte de Bassignac-le-Haut, comme prévu. « Si on n’avait pas durci, il ne se serait pas passé grand-chose, confiait Benoît. Il fallait que l’échappée soit reprise en haut de l’ascension pour remettre les compteurs à zéro. Notre idée était de remettre du mouvement pour faire travailler Decathlon-AG2R et durcir la course ».
« Le but était de ne pas avoir de regrets, et on n’en a pas », Benoît Vaugrenard
Cela a donc été chose faite, notamment par Lenny Martinez qui s’y est repris à deux fois pour lancer une nouvelle échappée. Le jeune grimpeur tricolore s’est finalement enfui avec trois hommes, avec qui il s’est construit un pécule de trente secondes. Le quatuor a passé la ligne d’arrivée à trente-huit kilomètres avant d’aller chercher l’avant-dernière bosse, quelques bornes plus loin. Dans la côte de l’Auzelou (4 km à 6,5%), le peloton s’est émietté tout en revenant sur le groupe de tête, mais Valentin Madouas et Enzo Paleni conservaient leur place parmi les autres prétendants au général. Dans la descente, en revanche, l’ancien pensionnaire de « La Conti » a perdu le contact comme la moitié du peloton restant. Il n’est plus restée qu’une petite vingtaine de coureurs à l’avant au moment d’attaquer la côte de Servières (5 km à 4%). De nouvelles attaques sont survenues, le maillot jaune a pu compter sur ses coéquipiers pour mener la chasse, et Valentin Madouas n’a pu participer activement à la bagarre. « Il était là mais pas assez fort pour être offensif, confiait Benoît. Ça allait pour suivre, mais pas suffisamment pour attaquer. À partir de là, il fallait espérer faire un coup dans le final, mais Cepeda a terminé en solitaire. On voulait essayer de gagner, quitte à tout perdre. Il nous en a manqué dans le final, mais le but était de ne pas avoir de regrets, et on n’en a pas ce soir ».
Sorti peu après le sommet de l’ultime difficulté, à environ dix bornes de la ligne, Jefferson Cepeda (Caja Rural-Seguros RGA) n’a pas été revu dans la descente ni dans la portion de plat menant à l’arrivée. L’Équatorien s’est donc imposé avec quatre secondes d’avance sur un petit groupe de chasse au sein duquel Valentin Madouas a pris la septième place du jour, place qu’il a également conservée au général. « La dernière étape n’est jamais simple à contrôler sur le Tour du Limousin, tout est possible, mais la tendance est quand même à une arrivée au sprint de quarante coureurs, à l’arrachée », concluait Benoît.
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