La troisième étape du Tour de Burgos était synonyme d’apparition des reliefs, et donc d’opportunité pour les grimpeurs. Après la traditionnelle ascension du Picon Blanco, et la moins traditionnelle arrivée au bas de la descente, Sébastien Reichenbach a rejoint la ligne dans un groupe de poursuite à 1’35 du vainqueur Romain Bardet. Le coureur romand en a néanmoins profité pour se replacer au treizième rang du général à deux étapes du terme.
Au sortir de deux étapes réservées aux puncheurs et sprinteurs, le Tour de Burgos s’ouvrait véritablement ce jeudi pour les concurrents du classement général. Néanmoins, et contrairement à l’accoutumée, la première étape de montagne de l’épreuve ne se terminait pas au sommet du Picon Blanco (8 km à 9%) … mais au bas de sa descente, à Espinosa de los Monteros. Et si trois côtes roulantes jalonnaient le parcours jusqu’à cette ascension décisive, tout devait bel et bien se décider dans les trente derniers kilomètres. « Il y avait deux possibilités ce matin, exposait Philippe Mauduit. L’une d’entre elles était que les leaders laissent faire une échappée sans mecs dangereux, car ne voulant pas prendre de risques dans la dernière descente. L’autre était qu’ils filtrent et contrôlent l’échappée, puis se fassent la guerre dans la dernière montée. C’est cette option qui s’est vérifiée. On a tenté de partir dans les coups au départ mais la course a été bien cadenassée et il n’a pas été possible de sortir ». Le peloton a finalement octroyé son billet de sortie à un quatuor inoffensif, après environ trente kilomètres de course : Guy Niv (Israel-Start Up Nation), Oscar Cabedo (Burgos-BH), Oier Lazkano (Caja Rural-Seguros RGA) ainsi que Joan Bou (Euskaltel-Euskadi). L’avantage des attaquants du jour s’est un temps développé jusqu’à sept minutes, mais n’était – naturellement – plus que deux minutes à quelques encablures du pied de la principale ascension du jour.
« Seb n’était pas dans une bonne journée », Philippe Mauduit
« Ça a été une course hyper contrôlée et tout s’est joué dans la montée finale, confirmait Philippe Mauduit. Pour nous, l’objectif était de rester groupé au maximum et d’amener Seb dans les meilleures dispositions au pied. Il n’y a pas eu d’opportunité de tenter aujourd’hui, le rythme a été intense dès les premières pentes et Seb a alors essayé de suivre au maximum les meilleurs grimpeurs du peloton ». Dans un premier temps, la sélection s’est ainsi opérée par l’arrière, avant qu’une poignée d’attaques ne scindent le groupe à la mi-ascension. Le grimpeur helvète a dès lors rétrogradé mais s’est employé sur la vingtaine de kilomètres restants pour conclure l’étape à 1’35 de Romain Bardet, victorieux. « Seb n’était pas très satisfait, indiquait Philippe. Il n’était pas dans une bonne journée. Il s’est accroché, il s’est battu mais ce n’était pas le scénario qu’il espérait aujourd’hui ». Vingt-troisième de l’étape, le Suisse a malgré tout grappillé une dizaine de rangs au général pour se retrouver treizième ce jeudi soir, à 1’54 du nouveau leader français. « Notre objectif n’est pas de finir dans le top-15 ou dans le top-20, reprenait Philippe. On va plutôt continuer à être offensifs, comme on l’a été aujourd’hui au départ. On va rester sur cette dynamique, mise à part peut-être demain, où il y a une grosse probabilité qu’on assiste à une arrivée au sprint ».
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