Sébastien Reichenbach et Rudy Molard tentent à leur tour

Au lendemain de l’échappée de Bruno Armirail vers la Sierra de la Pandera, ce sont Sébastien Reichenbach et Rudy Molard qui ont pris place à l’avant de la course ce dimanche en direction de la Sierra Nevada, pour l’une des étapes reines de la Vuelta. Dans ce quinzième acte, ils n’ont toutefois pu rivaliser pour la victoire dans la longue ascension finale, mais le grimpeur suisse s’est malgré tout battu pour accrocher la vingtième place du jour. Place désormais à une troisième journée de repos avant la dernière ligne droite du Tour d’Espagne.

Ce dimanche, le peloton s’en allait chercher le plus haut sommet de la Vuelta 2022. C’est ainsi à près de 2500 mètres, sur la Sierra Nevada, qu’était attendu le vainqueur du jour, mais aussi l’ensemble des coureurs. Avant toutefois de s’attaquer à cette interminable ascension finale (23 kilomètres à 6,5%), les coureurs devaient couvrir une centaine de kilomètres relativement plats puis arpenter l’Alto del Purche (9 km à 7,5%) en guise d’apéritif. La bataille s’annonçait d’ailleurs rude dès le départ pour intégrer l’échappée, encore très convoitée. « C’est parti tambours battants, comme d’habitude, soulignait d’ailleurs Philippe Mauduit. Ça a été un peu moins long qu’hier avant que l’échappée ne se dessine, aux alentours du trentième kilomètre, mais c’est parti vraiment à bloc. On sentait que le peloton était fatigué, c’est aussi pourquoi c’est parti un peu plus tôt ». Vingt-huit coureurs ont ainsi réussi à ouvrir une brèche sérieuse avant la première bosse du jour, et Sébastien Reichenbach ainsi que Rudy Molard en faisaient partie. « On misait sur Thibaut, Seb, Rudy voire Quentin, expliquait Philippe. Il fallait qu’on ait au moins un ou deux coureurs de cette trempe-là dans l’échappée, et ce fût le cas. C’était important d’avoir des grimpeurs car le profil aujourd’hui était vraiment plus dur que ce qu’on pouvait penser ».

« Je n’ai pas de regrets », Sébastien Reichenbach

À l’avant, les deux hommes de la Groupama-FDJ ont notamment retrouvé les déjà vainqueurs d’étapes Richard Carapaz, Jay Vine, Marc Soler et Louis Meintjes, ou encore le lauréat du Giro Jai Hindley, le Colombien Rigoberto Uran ainsi que le Néerlandais Thymen Arensman. « Il y avait 4-5 coureurs à moins d’un quart d’heure au général, Quick-Step Alpha Vinyl a un peu pris peur et a gardé l’échappée à 4-5 minutes avant qu’AG2R-Citroën ne vienne leur donner un coup de main car craignant pour le classement de O’Connor, expliquait Philippe Mauduit. Jumbo-Visma a ensuite essayé de renouveler l’opération d’hier, et ça a donc donné une course super rapide et super dense, avec un peloton qui a terminé par grappes de 4-5 coureurs ». Au pied de la Sierra Nevada, Sébastien Reichenbach figurait encore dans l’échappée de tête réduite à une dizaine d’unités, mais dont l’avance n’était plus que de 3’30. L’allure s’est donc accélérée pour espérer la victoire d’étape, et le Suisse en a fait les frais. Il a été distancé dans les passages les plus durs et n’a pu se mêler à la bataille pour la gagne, finalement enlevée par Thymen Arensman devant les favoris de la Vuelta. « Je ne me sentais pas trop mal, mais c’était une échappée de costauds et il m’a manqué un peu d’énergie pour basculer avec le groupe de tête sur la grande route de la Sierra Nevada, commentait plus tard Sébastien. Les pourcentages étaient moins importants ensuite et cela m’aurait emmené plus loin. Cela étant, je n’ai pas de regrets… J’ai fait beaucoup d’efforts dans le vide cette semaine et la fatigue se fait sentir ».

Le grimpeur valaisan a tout de même rallié la ligne en vingtième position, à environ sept minutes du vainqueur. « La place est anecdotique, mais il est important de noter l’état d’esprit des coureurs malgré les difficultés, indiquait Philippe. Malgré le fait que la moitié du groupe soit encore patraque, tous essaient d’apporter leur contribution et de faire en sorte qu’on arrive à être dans les échappées pour ambitionner une victoire d’étape. Pour le moment, c’est juste un peu au-dessus de nos forces mais on espère que la journée de repos nous fera du bien. Il ne faut pas baisser les bras et continuer à y croire, car ça a marché pour certains, et je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour nous ».