La première étape de montagne du Tour de Catalogne, au sommet de La Molina, a ce mercredi vu la victoire de Ben O’Connor. Derrière l’Australien, c’est un peloton de favoris encore assez garni qui a terminé à quelques secondes, et Sébastien Reichenbach (26e) était bien de ceux-là. Le Suisse et ses acolytes grimpeurs auront à nouveau l’occasion de trouver un terrain à leur convenance lors de la quatrième étape qui offrira trois cols de première catégorie en direction de Boí Taüll.
Au sortir de deux premières journées mouvementées, notamment de par le vent, le Tour de Catalogne retrouvait ce mercredi une physionomie de course plus traditionnelle à l’occasion de son premier acte montagneux, vers La Molina. Avant d’aborder une série de montées et descentes, c’est un très long faux-plat de plusieurs dizaines de kilomètres qui lançait la journée. « Il y avait deux scénarios possibles ce matin, exposait Philippe Mauduit. Soit il y avait une grosse bagarre pour prendre l’échappée et un bon groupe pouvait se détacher et ambitionner d’aller chercher l’étape. Soit ça bagarrait mais seuls 3-4 coureurs sortaient, auquel cas l’échappée avait très peu de chances d’aller au bout ». C’est finalement la deuxième solution qui a été choisie par le peloton après environ vingt minutes de lutte. Simone Petilli (Intermarché-Wanty Gobert), Casper Pedersen (DSM), Ander Okamika (Burgos-BH) et Mikel Bizkarra (Euskaltel-Euskadi) ont dès lors pris les devants, et si le peloton a laissé l’écart grimpé jusqu’à huit minutes, le rythme est devenu plus sérieux à compter de la montée de Mont-Louis, la première du jour. Une cinquantaine de kilomètres plus loin, au sommet de la deuxième ascension, la Collada de Toses, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ se repositionnait pour entamer correctement la descente vers le pied de La Molina. Là, l’échappée ne disposait plus que d’une petite minute d’avance et c’est bien une bagarre entre favoris qui s’est profilée. « Dans ce scénario, on devait rester au chaud dans le peloton, faire la montée finale et attendre que les leaders soient isolés pour essayer d’attaquer », reprenait Philippe.
« La journée n’est ni bonne ni mauvaise », Philippe Mauduit
En raison d’un gros tempo dans les premiers kilomètres d’ascension, le peloton s’est rapidement résumé à une soixantaine de coureurs, et la Groupama-FDJ y était encore bien représentée. « Même s’il n’y avait plus beaucoup d’équipiers pour les leaders et pas un train d’enfer, il y avait quand même des attaques successives et ça roulait donc très vite, insistait Philippe Mauduit. O’Connor a anticipé à un peu plus de huit kilomètres de l’arrivée, et c’est ce qu’on aurait aimé faire. Malheureusement, on n’était pas en capacité physique de le faire aujourd’hui ». Par la suite, le peloton n’est pas parvenu à réellement s’organiser, et Bruno Armirail a même profité d’un temps de latence pour partir brièvement en contre. « L’attaque de Bruno est à son image : courageuse. Quelles que soient les conditions, il tente son va-tout, enchaînait Philippe. Tu peux toujours espérer qu’un ou deux coureurs t’accompagnent et que ça temporise un peu, mais ça n’a jamais temporisé. Tout le monde voulait essayer de rentrer sur l’homme de tête et il y a eu beaucoup d’attaques, même si c’était un peu désordonné ». Finalement, Ben O’Connor n’a jamais été repris et a franchi la ligne une poignée de secondes devant les favoris. Sébastien Reichenbach a rejoint l’arrivée en vingt-sixième position à neuf secondes, alors que Matteo Badilatti est arrivé trente-troisième à vingt-et-une secondes. « La journée n’est ni bonne ni mauvaise, disait Philippe. Attila n’avait pas les meilleures sensations. Seb et Matteo ont essayé de s’accrocher et ont fait ce qu’ils ont pu ».
Au classement général, Sébastien Reichenbach est désormais le plus haut classé au sein de la Groupama-FDJ (27e). Demain, trois cols et plus de 3500 mètres de dénivelé positif attendent les coureurs pour une nouvelle arrivée au sommet au terme de 13 kilomètres à 6% de pente moyenne. « Il y a de fortes probabilités qu’on vive la même étape qu’aujourd’hui, car le classement général n’est pas joué, et cela pourrait se faire demain, prédisait Philippe Mauduit. Je pense que les gros bras vont contrôler la course, à moins qu’il y ait une grosse bagarre au départ et qu’une échappée de 15-20 se forme sans personne de dangereux à l’intérieur…»
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