À l’occasion de la quatrième étape de son Tour national, ce mercredi, Sébastien Reichenbach s’est mis en avant. Le grimpeur helvète s’est ainsi flanqué d’une petite offensive au sommet de la dernière ascension de la journée, à quinze kilomètres du but. Face à un peloton d’une cinquantaine d’unités, il n’a toutefois pu creuser un écart suffisant et a été repris dans les dix derniers kilomètres. Un sprint a dès lors sacré Daryl Impey, Stefan Küng se dotant lui d’un troisième top-10 (10e) sur ce Tour de Suisse 2022. Le rouleur suisse abordera jeudi une étape typée « ardennaise » en cinquième position du général.
Avant d’aller chercher des terrains bien plus accidentés ces prochains jours, le Tour de Suisse proposait une dernière étape pour puncheurs-sprinteurs ce mercredi, avec une ultime ascension censée établir une sélection en toute fin de tracé. Dans d’autres circonstances, l’échappée aurait pu avoir une chance. Ce n’était pas le cas aujourd’hui. « Il y avait deux scénarios possibles aujourd’hui, glissait Philippe Mauduit. Celui d’une grosse bagarre dans les deux montées du départ et d’une échappée de 8-10 coureurs qui se développe, auquel cas on avait l’ambition d’être devant. La deuxième option était de voir une course contrôlée par les sprinteurs puncheurs, et c’est celle-ci qui s’est confirmée. La course a donc été cadenassée et on s’est dirigé vers un sprint en peloton réduit ». Seuls trois hommes se sont ainsi extirpés après quinze minutes de course, en l’occurrence Matthew Holmes (Lotto-Soudal), Markus Hoelgaard (Trek-Segafredo) et Jimmy Janssens (Alpecin-Fenix), et le peloton n’a donc eu aucun mal à les museler. L’écart est certes monté jusqu’à cinq minutes, mais plusieurs formations se sont par la suite entendues pour mener la poursuite et ainsi permettre un sprint plus moins large à l’arrivée. À l’entame de la dernière heure de course, le trio de tête comptait moins de deux minutes d’avance, et c’est avec à peine quinze secondes qu’il a abordé l’ultime bosse du parcours à Sattel (3 km à 8,5%).
« J’ai pu me rassurer sur la condition », Sébastien Reichenbach
En raison d’un rythme très soutenu, le peloton a perdu de nombreux éléments dont les purs sprinteurs. À l’approche du sommet, seule une trentaine d’unités composait encore le groupe de tête, dont Stefan Küng, Thibaut Pinot et Sébastien Reichenbach. Et c’est ce dernier qui a tenté de déjouer les plans de certaines équipes. « Je ne me sentais pas trop mal au sommet de la bosse, alors j’ai essayé d’y aller, mais j’ai vite compris que c’était peine perdue, indiquait le Suisse. J’aurais aimé que quelques coureurs me suivent, c’était dommage d’être tout seul. La descente ne m’avantageait pas beaucoup car il fallait beaucoup pédaler. Il n’y avait pas grand-chose à faire face au peloton, mais j’ai au moins pu me rassurer sur la condition. Les sensations sont bonnes et il y a encore de belles choses à faire ces prochains jours. La chaleur est quelque chose que j’apprécie plutôt personnellement ». Après avoir porté son estocade à quinze kilomètres de la ligne, Sébastien Reichenbach a demeuré en tête pendant cinq bornes avant de voir un peloton assez étoffé le reprendre. « Les coureurs avaient quartier libre dans le final, mais on savait qu’il fallait sortir à plusieurs car le peloton va toujours plus vite qu’un homme seul dans ce type de descente, ajoutait Philippe. Il a eu l’opportunité d’attaquer, il l’a fait, et ce n’est pas plus mal que de rester dans les roues ».
Sur la ligne, Daryl Impey (Israel-Premier Tech) a finalement réglé un peloton d’une soixantaine d’hommes, tandis que Stefan Küng s’est de nouveau mêlé à l’emballage pour prendre la dixième place, soit son troisième top-10 de la semaine. Le double champion d’Europe du contre-la-montre conserve donc sa cinquième place au général avant trois étapes très escarpées. « Demain, c’est un circuit assez compliqué et usant, prévient Sébastien Reichenbach. Puis, on aura deux grosses étapes de montagnes. Il y aura une bataille tant pour l’échappée que pour le général ».
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