La persévérance a payé. Après de nombreux essais infructueux depuis son passage au sein de l’équipe WorldTour la saison dernière, Sam Watson s’est enfin débarrassé d’un poids. Ce vendredi, en clôture du Tour de Wallonie, le jeune Britannique a fait parler sa force dans l’ascension finale du mur pavé de Thuin pour décrocher son premier succès chez les pros. Parfaitement placé par Lewis Askey au pied, il s’est imposé avec quelques longueurs d’avance sur les favoris de l’épreuve, et a apporté la douzième victoire de l’année à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Rudy Molard a conservé son neuvième rang au général, au terme d’une solide semaine conclue de la plus belle des manières.
Il ne restait que 192 kilomètres à parcourir pour boucler, ce vendredi, l’édition 2024 du Tour de Wallonie. Et au bout de cette cinquième étape, à Thuin, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’avait qu’un seul objectif : gagner. Dans un premier temps, elle a voulu se donner une chance via l’échappée du jour, comme une bonne partie des écuries du peloton. Si bien que c’est un groupe de dix-sept coureurs qui s’est formé avant même le franchissement du Vieux Quaremont au kilomètre 30. « Il était prévu que Thibaud soit présent en cas de grosse échappée, et il a réussi à l’accrocher, initiait William Green. Un coureur était placé au général, donc Tudor a dû mener la poursuite toute la journée. De notre côté, c’était une très bonne situation car on n’avait pas à rouler ». Si l’échappée n’a pu se doter d’un avantage très conséquent, elle a malgré tout abordé le circuit final autour de Thuin, à une trentaine de kilomètres du but, avec un matelas de deux minutes. Mais dès lors, la relative organisation a laissé place à des attaques et contres incessants. Dans le premier passage du Mur de Thuin (400m à 7%), Thibaud Gruel est parvenu à s’extraire avec quatre hommes, mais les cartes ont été redistribuées peu après. « Thibaud a été très actif, il était dans le premier mouvement, malheureusement il a raté le deuxième, mais ça a quand même enlevé un peu de pression à l’équipe, ajoutait William. Il a progressé tout au long de la semaine et il était vraiment fort aujourd’hui. Il s’est fait piéger tactiquement et à l’expérience, mais on est très satisfait de sa performance ».
« On savait à quel point Sam était puissant », William Green
L’ancien pensionnaire de « La Conti », un temps intercalé avec deux hommes à trente secondes d’un quatuor de tête, a finalement été revu par le peloton à moins de dix bornes de l’arrivée. Au sein du paquet, ses coéquipiers ont alors pris le relais. « On avait deux options pour le final, explicitait William. D’abord, Sam devait attaquer et contraindre les autres équipes à la poursuite sur la courte section plate au sommet de la bosse pavée. S’il venait à être repris, on devait emmener Paul au sprint. Mais après son attaque hier, on savait à quel point Sam était puissant, et qu’il allait être difficile de le rattraper ». Aussi fallait-il aborder cette ascension finale du Mur de Thuin de la manière la plus optimale qui soit. « L’idée était que Cyril prenne les commandes dans la descente jusqu’au pied de la bosse, mais il a dû travailler plus tôt, continuait William. On s’est adapté, Lewis a pris sa place, et on a gardé le même plan, à savoir de lancer Sam dès le pied ». « Sur la fin, j’ai tout mis pour Sam, clamait Lewis. Je l’ai placé dans la descente, et quand j’ai vu qu’on allait rattraper les derniers coureurs de l’échappée juste après le virage serré, j’ai dit à Sam de sprinter dès le pied. Après ça, c’était quasiment impossible pour ceux qui n’étaient pas placés de remonter ».
« C’est fou », Sam Watson
Les deux Britanniques ont donc été les premiers coureurs du peloton à reprendre l’échappée, et Sam Watson ne s’est donc pas fait prier. « Le plan était d’être à l’avant pour la dernière montée, et tout ce que j’avais à faire, c’était d’y aller à fond, confiait le principal intéressé. Je dois dire que l’équipe, et surtout Lewis en dernier relais, a fait ce travail à la perfection. Tout ce que j’avais à faire, c’était de tout lâcher ». Et c’est ce qu’il a fait d’emblée, ouvrant immédiatement une brèche de quelques mètres sur la côte pavée. Tout en puissance, l’Anglais de 22 ans a toujours conservé une petite marge sur ses plus proches poursuivants, et une fois le plus dur passé, il a définitivement fait le trou sur le reste du peloton, éclaté. Dans le replat final, Sam Watson a lâché ses dernières forces, et s’est donc offert le luxe de se relever avant la ligne pour célébrer une victoire méritée. « C’est fou, confiait-il quelques instants plus tard. Cela faisait longtemps que j’attendais cette victoire, je suis souvent passé proche, donc je suis extrêmement heureux. D’autant plus par la manière, en solo. Je me suis senti vraiment bien toute la semaine, et avoir pu suivre l’attaque hier m’a donné beaucoup de confiance. Je tiens à remercier Jussi et William, qui m’ont donné leur confiance et ma chance aujourd’hui. Je suis simplement heureux d’avoir concrétisé ».
Au terme d’une semaine qui a vu l’équipe Groupama-FDJ beaucoup tenté, et notamment récolter deux podiums via Paul Penhoët, la roue a enfin tourné du côté de Sam Watson et ses coéquipiers. « Ça fait vraiment plaisir de voir tout notre travail enfin récompensé », disait Lewis. « Tout s’est déroulé comme prévu et tout le monde est aux anges, surtout après une période difficile, et d’autant plus avec un groupe qui a beaucoup couru ensemble, concluait William. On savait que Sam avait les qualités physiques pour gagner dans un final comme celui-ci. Hier soir, on a discuté ensemble et on lui a dit : cette étape est pour toi, c’est ce que tu sais faire. Il a tout donné, et on est vraiment très content. Il faut maintenant continuer sur cette lancée car on a de belles courses devant nous ». Alors que Rudy Molard a conclu l’épreuve en neuvième position du général, la Groupama-FDJ a obtenu son douzième succès de l’année.
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