Au lendemain de sa troisième place sur le prologue, Sam Watson a failli remettre ça ce vendredi lors de la première étape en ligne du Tour de la Provence. À Martigues, au terme d’un final mouvementé sous la pluie, le jeune Britannique s’est mêlé au sprint et a hérité du quatrième rang après photo-finish. Comme la veille, Mads Pedersen s’est imposé alors que les écarts demeurent similaires, compte tenu de l’absence de bonifications et des temps gelés à cinq kilomètres en raison du final périlleux.
D’Aix-en-Provence à Martigues, on ne dénombre qu’une cinquantaine de kilomètres, mais au gré d’un détour dans les terres, le peloton du Tour de la Provence devait en parcourir 157 ce vendredi lors de la première étape en ligne de l’épreuve. Quelques bosses, roulantes, figuraient sur le tracé, mais la vraie difficulté du jour résidait dans les conditions météorologiques. « On s’attendait à un sprint massif et on voulait y prendre part avec Matt Walls, présentait Thierry Bricaud. La journée a été compliquée car il a plu de manière ininterrompue, mais on a pu éviter les ennuis pendant une bonne partie de l’étape ». Une étape animée par l’échappée de Kevin Avoine (Van Rysel-Roubaix), Alexis Gougeard (Cofidis), Thomas Bonnet (TotalEnergies), Alexis Guérin (Philippe Wagner-Bazin), Robin Plamondon (CIC U Nantes Atlantique) et Jonathan Couanon (Nice Métropole Côte d’Azur), dont l’avance en tête n’a jamais dépassé les deux minutes trente. Dans la dernière heure, le peloton s’est progressivement rapproché, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est également repositionnée dans les premiers rangs pour éviter toute mauvaise surprise.
« Matt a crevé à trois kilomètres de l’arrivée », Thierry Bricaud
À vingt kilomètres du terme, un trio de fuite menait encore les débats avec une minute d’avance, mais le paquet a sérieusement accéléré pour opérer la jonction avant les cinq derniers kilomètres, où les temps du jour étaient arrêtés. « Avant même que la décision ne soit prise, on savait que c’était une arrivée très dangereuse, soufflait Thierry. Je pense que quand on a tracé le parcours, on a tenu compte des belles images que ça pouvait donner, mais pas de la sécurité des coureurs. Le final était très limite, d’autant plus sous la pluie. C’était une décision intelligente d’arrêter les temps à cinq kilomètres, mais c’est dommage car ça perturbe aussi le déroulement de la course puisque les bonifications ont également été retirées ». Dans les dix derniers kilomètres, la Groupama-FDJ s’est portée en tête du peloton et a notamment imprimé le tempo dans la dernière bosse non-répertoriée du jour. Au sommet, et avant de plonger sur Martigues, deux hommes ont passé la ligne des cinq kilomètres avec quatre secondes d’avance. « L’idée était de ne pas perdre de temps au général, puis de se mêler au sprint. C’était à 100% pour le sprint aujourd’hui », confiait Thierry.
Malheureusement, les plans établis ont été balayés à l’approche de Martigues. « On a connu un final un peu compliqué avec deux crevaisons en quinze kilomètres, précisait Thierry. D’abord avec Eddy Le Huitouze, qui est rentré in-extremis, puis avec Matt qui a crevé à trois kilomètres de l’arrivée. Ça s’est terminé pour lui à ce moment-là. On jouait sur lui, ils étaient bien ensemble après la bosse, et c’est donc décevant mais ça fait partie du jeu ». La journée ne s’est pas pour autant achevée sur cette frustration. « On sait que Sam aime frotter et apprécie ces conditions climatiques, reprenait Thierry. Il était là pour préparer le terrain à Matt, mais une fois qu’il a su qu’il était tout seul, il a fait son sprint et s’est très bien débrouillé ». Bien placé dans les deux derniers kilomètres, et notamment dans le dernier virage, le jeune Anglais a pu s’exprimer dans les derniers hectomètres et aller chercher la quatrième place du jour derrière Mads Pedersen, Axel Zingle et Riley Pickrell, devant lui à la photo-finish. « C’était très humide aujourd’hui, mais ça a l’air de me plaire, disait Sam. L’objectif était de faire le sprint avec Matt, mais il a crevé et on a dû changer nos plans rapidement. Je suis donc allé sprinter et c’est une bonne quatrième place. On a bien roulé ensemble aujourd’hui, et le fait d’avoir pu changer nos plans aussi vite démontre aussi la belle cohésion du groupe ».
« Ça peut être complètement décousu », Thierry Bricaud
Dû à l’absence de bonifications, Sam Watson demeure troisième du général à dix secondes de Mads Pedersen. L’ensemble de ses coéquipiers a également été crédité du même temps que le Danois ce vendredi. « Demain c’est une journée plus difficile en termes de relief, prévoit Thierry. Avec les descentes humides, ça ne sera pas facile à gérer non plus. On sait que Pedersen est au-dessus du lot si ça arrive groupé et ça va donner des envies à beaucoup de monde de bouger. Ce sera donc à nous d’être opportunistes. Ça peut être complètement décousu ».