La première étape accidentée de ce Tour de Pologne 2020 aura fait légèrement moins de dégâts qu’escompté. Malgré tout, ils n’ont été qu’une quarantaine à se disputer la victoire au sprint, dans une arrivée pour costauds en faux-plat montant. Dans ces circonstances, Rudy Molard a parfaitement su tirer son épingle du jeu en allant arracher une convaincante troisième place sur la ligne, derrière Richard Carapaz et Diego Ulissi. Grâce aux bonifications engrangées, il se replace ainsi au quatrième rang du général à la veille de l’étape reine.
« Une bonne initiative d’Olivier », Jussi Veikkanen
Au départ d’une troisième étape corsée, mais dont les quarante derniers kilomètres étaient dénués de difficultés majeures, ce sont quatre coureurs qui très vite constitué l’échappée du jour. Ils n’ont toutefois pris que très peu d’avance sur un peloton maitrisé par la formation du champion du monde, lauréat la veille. Un peloton pourtant étonnamment secoué au sortir de la première heure de course. « Lorsqu’on est arrivé sur les premières montées raides, au bout de 50 kilomètres, une contre-attaque assez dangereuse est partie avec De Gendt, Fuglsang et d’autres bons coureurs, précisait ainsi Jussi Veikkanen. Ils ont tenté, mais n’ont jamais réussi à reprendre l’échappée, et les Trek les ont laissé mourir entre-deux avant de revenir sur eux ». Dès lors, la suite de l’étape s’est davantage rapprochée du scénario habituel. Malheureusement, après une chute en descente, Mickaël Delage, « sonné », était contraint à l’abandon.
Ainsi, alors que l’expérimenté coureur de Libourne était conduit à l’hôpital pour des examens approfondis (dont les résultats seront communiqués dès que possible), l’échappée restait elle sous la constante menace du peloton où diverses équipes assuraient un bon tempo afin de favoriser une arrivée groupée. « Un petit écrémage a été fait à 35 kilomètres de l’arrivée, dans la dernière montée catégorisée, reprenait Jussi. On avait alors quatre coureurs dans le premier peloton, puis cinq avec Fabian, rentré après une petite cassure ». Tout s’est alors résumé au circuit final, parcouru à trois reprises, et proposant un long faux-plat montant comme théâtre de l’arrivée. Les divers attaquants repris à l’entrée du dernier tour, le peloton s’est alors acheminé vers la ligne sur un gros tempo, qui n’a pas empêché Olivier Le Gac de placer une accélération, à simplement deux kilomètres du but. « Olivier a lancé une belle tentative, estimait Jussi. Cela a aussi permis de durcir au bon moment. Ainsi, les derniers sprinteurs présents dans le groupe n’ont pas pu s’exprimer. C’était une bonne initiative ».
« Tout le monde était un peu cuit et j’en ai profité », Rudy Molard
Rattrapé par le « train » Ineos, le Breton a ensuite laissé place à ses compères Rudy et Anthony, encore présents parmi la cinquantaine d’unités composant le peloton. La victoire n’a néanmoins pas été jugé dans l’emballage puisque Richard Carapaz est parvenu à l’emporter en anticipant à 350 mètres de l’arrivée. Diego Ulissi a lui réglé le peloton devant Rudy Molard, bien revenu de l’arrière. « Rudy n’est pas super bien placé quand il lance, mais il avait de la force et il réussit à prendre la troisième place, confirmait Jussi. C’est un beau résultat ». Le principal intéressé affichait aussi sa satisfaction. « On perd Marc le premier jour et Micka aujourd’hui, mais on a essayé de se remobiliser car l’arrivée pouvait nous correspondre, à Anthony et à moi-même, confiait Rudy. Je suis content d’aller chercher une troisième place sur une étape WorldTour, surtout sur une étape comme celle-ci, sur un sprint long pour costauds, en faux-plat montant. Cela montre que la forme est là, surtout après une journée très usante. Tout le monde était un peu cuit à la fin et j’en ai profité ». La sélection a beau été tardive ce vendredi, elle a tout de même eu lieu. « Ils ne sont plus qu’une trentaine dans le même temps, soulevait Jussi. Avec la chaleur et la distance, ça s’est plutôt fait à l’usure et ça va laisser des traces. Pour nous, en tout cas, ce n’est que du bonus et Rudy marche très bien ».
Grâce justement à quatre secondes de bonifications acquises avec sa troisième place du jour, Rudy Molard remonte à la quatrième place du général (à 6 secondes du leader Richard Carapaz) avant la vraie explication samedi. « Demain, l’arrivée est dans le même esprit que celle du jour, même si ce sera bien plus dur au préalable, ajoutait Jussi. On va affronter des bosses qu’on connaît bien. Il n’y aura pas beaucoup de surprises sur ce circuit qui est très difficile. Avec 3000 mètres de dénivelé sur 150 kilomètres, c’est clairement pour les hommes forts ». « Je vais essayer de bien récupérer, concluait Rudy, car c’est demain que le général se joue ».
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