La troisième étape du Tour de Wallonie était censée faire des dégâts, et ça n’a pas manqué. Ce mercredi, le peloton a volé en éclats sur le circuit final autour de La Roche-en-Ardenne, où deux échappés matinaux se sont finalement joués la victoire devant un groupe d’une quinzaine d’unités. À l’arrachée, Rudy Molard est parvenu à terminer avec les autres prétendants à la victoire finale et s’est octroyé la treizième place de l’étape. Il occupe désormais la neuvième position du classement général.
Les hommes forts devaient naturellement se distinguer ce mercredi dans le troisième acte du Tour de Wallonie. Avec près de 3500 mètres de dénivelé au programme, et sept bosses arpentées coup sur coup dans les 70 kilomètres, le classement général devait nécessairement s’éclaircir. Avant la bataille du final, néanmoins, il y eut celle du départ. « Le début de course a été assez rapide car beaucoup de monde voulait se joindre à l’échappée, et on voulait également participer à la bataille si un groupe de coureurs dangereux se détachait, indiquait Jussi Veikkanen. Mais finalement, c’est un groupe de cinq sans personne de vraiment menaçant au général qui s’est extrait. Israel-Premier Tech et Redbull-Bora hansgrohe ont un peu roulé, mais l’échappée a bien joué avec le peloton ». Au moment d’attaquer les difficultés de la deuxième partie de course, Markus Hoelgaard, Jimmy Janssens, Gilles De Wilde, Johan Jacobs et Thomas Bonnet comptaient ainsi encore environ cinq minutes d’avance, et certains d’entre eux en avaient encore sous la pédale. Le peloton s’est donc rapproché, mais assez timidement, alors que des lâchés étaient déjà à signaler et que la Groupama-FDJ subissait un contre-temps. « Le plan initial était de durcir et de sortir en contre-attaque sur le circuit final, qu’on effectuait deux fois, relatait Jussi. Sauf que Rudy a subi un ennui mécanique dans la première montée du circuit. On a pu changer son vélo, mais il y avait déjà des groupes un peu partout et on a dû griller des équipiers pour qu’il puisse revenir dans le premier groupe. Une partie de nos cartouches de la journée a été utilisée à ce moment-là ».
« C’est dommage qu’il ait lâché des forces pour rien », Jussi Veikkanen
Après une véritable course-poursuite, le puncheur tricolore a pu reprendre sa place dans le peloton. En revanche, lui et ses équipiers n’ont pu participer à la course de mouvements initiée par d’autres formations. « Il était prévu qu’on suive les coups avec Sam et Lewis, comme celui de Juan Pedro Lopez, mais ils étaient en train de s’occuper de Rudy et ils ont utilisé leurs cartouches comme ça, commentait Jussi. C’est pour cette raison qu’on n’était pas aussi présents qu’hier dans le final. C’est comme ça… » Malgré tout, Sam Watson et Thibaud Gruel étaient encore aux côtés de leur aîné à l’entame du dernier tour, à trente bornes du terme, tandis que Janssens et Hoelgaard conservaient un très bel écart, suffisant pour aller se jouer la victoire. Dans les trois dernières côtes de la journée, la bataille a repris de plus belle parmi les favoris, Rudy Molard a serré les dents et n’a jamais été complètement distancé. Après le sommet de la dernière bosse, à sept bornes du but, le Français pointait à dix secondes de ses rivaux, mais il est bien parvenu à combler le trou en redescendant vers La Roche-en-Ardenne. « Il aurait été plus à l’aise sans la cartouche dépensée plus tôt dans l’étape, affirmait Jussi. On a sauvé ce qu’on pouvait mais il était un peu sec dans le final. Il n’empêche, il marchait super bien car il n’y avait que des costauds devant. Il n’y a rien à dire à ce niveau, c’est simplement dommage qu’il ait lâché des forces pour rien. Heureusement, on reste dans le match ».
Au sein d’un groupe de seize coureurs arrivés pour la troisième place, Rudy Molard a hérité de la 13e position du jour et pointe désormais au huitième rang du général, à treize secondes du leader Corbin Strong et à deux du podium. « Le général peut encore bouger ces deux derniers jours, car ça peut se jouer à la place, concluait Jussi. Sur le papier, les deux dernières étapes s’annoncent moins dures qu’aujourd’hui, mais on verra ».
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