Rudy Molard et Olivier Le Gac à l’attaque, Jacopo Guarnieri à bout de forces

La première partie de la Vuelta est ce dimanche arrivée à son terme, à l’occasion d’une neuvième étape vertigineuse dans les massifs andalous. Rudy Molard et Olivier Le Gac ont tenté leur va-tout au sein d’une échappée qui ne s’est constituée qu’après quatre-vingt kilomètres, mais seul Damiano Caruso a finalement pu résister aux grands favoris vers l’Alto de Velefique. En difficulté, Jacopo Guarnieri a lui été contraint à l’abandon. Se présente désormais une journée repos très attendue.

« Soudainement, ça m’a lâché », Rudy Molard

C’est par un sacré morceau, cumulant plus de 4700 mètres de dénivelé positif, que la première semaine de la Vuelta se concluait ce dimanche en direction de l’Alto de Velefique. Le début d’étape n’était en revanche pas si accidenté, et cela a donc donné lieu à une réelle course de mouvements pendant un long moment. « Le but aujourd’hui était d’être dans l’échappée, affirmait Thierry Bricaud. Arnaud a essayé, mais Olivier et Rudy ont surtout fait un super début d’étape. Ça a roulé fort pendant plus de deux heures, et quand c’est enfin sorti, ils étaient dedans. Nous avions deux coureurs de l’équipe sur un groupe de onze coureurs. Malheureusement pour nous, Ineos a relancé la course derrière alors que l’échappée avait déjà pris trois minutes d’avance ». Dans l’interminable ascension (29 km à 4,3 %) de l’Alto Collado Venta Luisa, le peloton s’est rapproché à une petite minute et cela a poussé certains membres de l’échappée à accélérer l’allure. À 70 kilomètres de la ligne, le deuxième du dernier Giro, Damiano Caruso, a ainsi filé seul en tête. « Quand il a attaqué, je n’avais plus de force, expliquait Rudy Molard. J’ai vraiment eu un coup de moins bien à la mi-étape. C’est dommage car on avait fait le plus dur avec Olivier en prenant l’échappée. Mais la bagarre a été si intense qu’on y a laissé beaucoup de forces. Après les efforts des derniers jours, notamment pour Arnaud, je sentais déjà que les jambes étaient un peu dures ce matin et le début d’étape ne m’a pas permis de récupérer. Soudainement, ça m’a lâché puis c’était alors très long jusqu’à l’arrivée. C’est comme ça, mais on va retenter, il y aura d’autres chances. On a quand même bien couru pour la prendre. Malheureusement, ce n’était pas ma meilleure journée ». « C’est dommage pour nous, mais il faut de nouveau retenir l’état d’esprit aujourd’hui », insistait Thierry.

« Une grosse déception », Jacopo Guarnieri

En tête de course, Damiano Caruso est parvenu à conclure son long raid solitaire par une victoire tandis que Primoz Roglic est arrivé deuxième, confortant donc son maillot rouge. Le premier gruppetto comprenant Arnaud Démare en a lui terminé à une trentaine de minutes du vainqueur. « L’étape ayant été très rapide, les délais étaient aussi beaucoup plus longs, et les gars ont plutôt bien géré leur journée, ajoutait Thierry. Ça n’a pas été simple, mais ils ont pu rentrer dans les délais et la journée de repos va faire du bien à tout le monde ». Jacopo Guarnieri ne verra lui malheureusement pas cette journée de repos, ayant été contraint d’abandonner l’étape à mi-parcours ce dimanche. « C’était une journée encore compliquée pour lui, reprenait Thierry. Il n’est pas spécialement au mieux depuis le départ de cette Vuelta. Il est bien, mais pas impérial, et cela se paie cash quand on arrive dans la montagne, qui n’est pas du tout son terrain de jeu ». « Je ne suis pas au niveau de performance que j’attendais, soufflait le poisson-pilote italien. Cette saison, il y a eu des hauts, des bas et des très bas… Aujourd’hui, on a de nouveau atteint des températures très chaudes et mon corps a dit stop. Je suis très déçu car le Tour et la Vuelta étaient les deux courses les plus importantes de ma deuxième partie de saison, et elles se sont mal terminées. Je ne suis pas satisfait et la Vuelta s’arrête malheureusement beaucoup trop tôt. C’est une grosse déception ».  

Sept coureurs de la Groupama-FDJ reprendront donc la route mardi. Avant cela, la journée de repos sera la bienvenue ce lundi. «  La première semaine a quand même été intense pour nous, avec le stress des sprints et des étapes de montagne assez rapides, concluait Rudy Molard. Il va falloir bien récupérer demain ».