L’étape reine du Tour de Pologne a ce samedi été remportée de main de maître par le prodige Remco Evenepoel, sorti en solitaire à cinquante kilomètre du but. Dans une course de fait très débridée, Rudy Molard s’est longtemps accroché au sein d’un groupe de favoris avant de buter dans les ultimes hectomètres. Dix-septième de l’étape, il occupe le même rang au général avant l’ultime étape.
Sur le parcours très escarpé de Bukowina, proposant pas moins de 3000 mètres de dénivelé sur 150 kilomètres de course, le peloton s’est vite réjoui de laisser partir une échappée de six hommes ne présentant aucune menace réelle au classement général. « La course s’est déroulée plus ou moins comme on l’avait imaginé, résumait Jussi Veikkanen. Les Ineos ont laissé un groupe filer et ont ensuite tranquillement contrôlé ». Après une première moitié d’étape relativement calme, les choses se sont toutefois gâtées à l’entame du troisième tour de circuit. « On savait que la course se déclencherait assez tôt, poursuivait Jussi. C’est ce qui s’est passé avec la Mitchelton-Scott. Il y a eu une grosse accélération de leur part et cela a fait de sacrés dégâts. Rudy était encore là bien là. Puis, il y a eu la chute du leader Carapaz et Yates a crevé. Il y a eu un moment de flottement et Evenepoel est parti. On ne l’a jamais revu ».
« Rudy a tout donné », Jussi Veikkanen
Il restait alors cinquante kilomètres à parcourir et la course a explosé de toutes parts. « La chute a fait pas mal de dégâts du côté d’Ineos et ils n’ont plus réussi à contrôler le reste du peloton, ajoutait Jussi. Majka, Fuglsang et Yates en ont profité pour partir à leur tour. Derrière ça ne s’entendait pas et Rudy était isolé, donc on lui a dit de ne pas trop en faire et d’essayer d’en garder pour le final. Ça n’a jamais cessé jusqu’à l’arrivée, et quand on est tout seul ce n’est pas évident ». Alors qu’Evenepoel s’envolait décrocher une victoire en rien contestable – ni contestée -, Rudy Molard coinçait lui quelque peu dans les ultimes hectomètres à un troisième échelon. « Rudy était là jusque dans la dernière montée mais il a fini avec des crampes et il n’a pas pu garder les roues, commentait Jussi. Il n’a pas été en mesure de conserver sa place dans le top 10 mais il a tout donné, il n’a pas beaucoup de regrets à nourrir ce soir. C’est dommage pour lui car le top 10 était envisageable compte tenu de ses bonifications engrangées la veille ».
Désormais pointé à la dix-septième position du classement général, Rudy Molard ne devrait pas en bouger demain lors d’une étape propice aux sprinteurs. « De notre côté, on va essayer d’être actif en début de course, concluait Jussi. Les vingt premiers kilomètres ne seront pas faciles à négocier, l’échappée pourrait partir avec des costauds. On va voir si on peut y prendre part. En tout cas, on sera au départ sans complexe. Puis, si Fabian se sent bien dans le final, il pourra évidemment tenter sa chance ».
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