Le Tour de l’Ain devait en partie se jouer ce dimanche en direction de Lélex Monts-Jura, dans une étape « reine » cumulant 3000 mètres de dénivelé. Tout s’est décanté dans le Col de Menthières, où Jefferson Cepeda s’est montré supérieur au reste de la concurrence. Rudy Molard et Rémy Rochas ont accroché le premier groupe de poursuite, et respectivement obtenu les troisième et huitième places sur la ligne. Le Rhodanien de 34 ans pointe désormais au troisième rang du général.
Trois montées répertoriées figuraient ce dimanche au programme de la deuxième étape du Tour de l’Ain, et la seconde moitié de course n’offrait quasiment aucun répit aux coureurs avec la côte de Giron (11 km à 5%) et le Col de Menthières (10 km à 6%) avant une montée plus roulante vers Lélex-Monts Jura. Le début de journée, en revanche, s’est avéré plutôt calme, avec la formation d’une échappée incluant notamment Robin Plamondon (CIC U Nantes-Atlantique), Andrea Mifsud (Nice Métropole Côte d’Azur), Célestin Guillon (Van Rysel-Roubaix) et Pierre Latour (TotalEnergies). Au sein du peloton, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a elle pris ses responsabilités. « On visait l’étape aujourd’hui, confiait Rudy Molard. On a pris en main une bonne partie de la journée, en particulier dans les parties sinueuses. On voulait durcir ». « Les routes étaient tellement compliquées que le fait de prendre les commandes nous a en réalité protégés dans les descentes, abondait Yvon Caër. Olivier et Laurence ont travaillé en début de course, puis Sam nous a surpris. Il est allé au-delà de ce que je pouvais envisager sur une étape aussi difficile ».
« On a donné le maximum », Rudy Molard
Le Britannique était encore présent après la côte de Giron, à une cinquantaine de kilomètres du but, et a même emmené ses grimpeurs jusqu’au pied du col de Menthières. « On savait qu’il aurait des difficultés dans le dernier col, et c’est toujours mieux de sacrifier un mec pour placer les copains que de jouer petit bras, reprenait Yvon. Tout le monde a fait du bon travail. Rémy et Rudy étaient dans de bonnes dispositions, avec Reuben, dans la dernière ascension ». EF Education-EasyPost, favorite sur le papier, a dès lors pris en main et écrémé petit à petit ce qu’il restait du peloton. À 26 kilomètres du but, l’Équatorien Jefferson Cepeda a allumé la première mèche. « Rémy y est allé mais il a explosé car Cepeda était trop fort », confiait Yvon. « Personne n’a pu le suivre, témoignait Rudy. Derrière EF était surreprésentée, et à chaque fois qu’on attaquait, ils contrôlaient. On n’a pas pu se démarquer et sortir en contre-attaque ». Derrière l’homme de tête, c’est donc une dizaine d’hommes qui s’est regroupée à environ trente secondes. L’ultime montée vers Lélex-Monts Jura n’a pas réellement changé la donne, et Cepeda s’est imposé en solitaire.
Vingt-huit secondes plus tard, Rudy Molard a arraché la troisième place de l’étape, au sprint. « Je suis satisfait de mes jambes, on n’a pas de regrets, tranchait l’intéressé. Je pense que Cepeda était intouchable et on a donné le maximum. Collectivement, on a encore très bien couru, comme hier. Je suis vraiment content de l’équipe ». « Le seul petit regret c’est que Rudy ne fasse pas deux car je pense qu’il en avait les capacités, nuançait Yvon. Sinon, Cepeda était au-dessus du lot ». Au général, Rudy Molard s’est donc glissé en troisième position, à 33 secondes de l’Équatorien, alors que Rémy Rochas siège en quatrième place à 38 secondes. « On va tout faire pour accompagner les meilleurs demain, et on a quand même prouvé qu’on avait de bonnes ressources, glissait Yvon. On va essayer d’être offensifs dans le final, de façon à tenter de renverser la situation. EF Education-EasyPost devra assumer et il peut encore se passer des choses ». « On a fait deuxième hier, troisième aujourd’hui, on est troisième au général, énumérait enfin Rudy. Il reste demain. On essaiera de gagner cette étape qui peut aussi nous convenir ».
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