Avant de se diriger vers la seconde journée de repos, le peloton a de nouveau disputé une étape très intense ce dimanche sur les routes de la Vuelta. Dans un périple montagneux entre Estrémadure et Castille-et-Leon, Rudy Molard est bien parvenu à prendre les devants au terme d’une grosse bagarre en début de course, mais le pensionnaire de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a finalement été repris par le peloton dans la dernière grande ascension de la journée. Il s’est ainsi classé vingt-neuvième de l’étape mais a d’ores et déjà pris rendez-vous pour la semaine prochaine.
Il fallait aux coureurs de la Vuelta boucler 197,5 kilomètres ce dimanche pour venir à bout d’une deuxième semaine de course particulièrement exténuante. De ce point de vue, le départ de la quinzième étape, ce dimanche, n’a pas dû faire que des heureux. Comme cela a souvent été le cas ces derniers jours, l’échappée du jour s’est très difficilement constituée de par les nombreuses velléités au sein du peloton. « Ça a roulé extrêmement vite, témoignait Thierry Bricaud. La moyenne était supérieure à 50 km/h après une heure et demie de course ». « C’était encore une journée de folie, ne serait-ce que pour prendre l’échappée, rapportait également Rudy Molard. Avec le vent au départ, ça a même presque borduré ! Puis ça a roulé à bloc car Kuss avait intégré le premier groupe. La bataille a alors été relancée et ça a vraiment été une grosse bagarre ». À l’apparition de l’Alto de la Centenera, après 70 kilomètres de course, les offensives se sont poursuivies mais se sont aussi avérées plus nettes. Un duo composé de Rafal Majka et Fabio Aru s’est d’abord dégagé avant que pléiade de poursuivants ne s’intercalent entre les deux hommes et le peloton. « Il fallait essayer plusieurs fois, complétait Rudy. Je suis sorti un peu à contretemps, j’ai bouché cinquante secondes pour revenir sur le groupe mais je ne voulais vraiment pas la louper. Je suis content d’avoir été devant, mais c’est tout de même dommage car on ne s’est vraiment pas entendus ».
« C’était attaque sur attaque toute la journée », Rudy Molard
Au sommet de la première grande ascension de la journée, le groupe de poursuivants est ainsi passé avec un débours d’une minute et trente secondes sur les hommes de tête. Dans le col suivant, le Puerto de Pedro Bernardo, Majka s’est débarrassé d’Aru et a encore accru son avantage sur la vingtaine de coureurs intercalés. « Derrière, on n’a fait que de s’attaquer, témoignait Rudy. C’était attaque sur attaque toute la journée. On n’a donc jamais eu l’occasion de revenir sur Majka, ni de prendre du champ sur le peloton. C’était une journée vraiment difficile. Quand tu participes déjà à une grosse bataille pour être dans l’échappée, puis que ça ne s’organise pas une fois devant et que ça continue d’attaquer, ça devient très compliqué ». Le groupe de poursuivants s’est finalement disloqué en plusieurs parties dans la descente menant au Puerto de Mijares (20 km à 5,5 %), dernier grand col du jour. C’est d’ailleurs au sommet de celui-ci que Rudy Molard a été récupéré par le peloton, tandis que Rafal Majka allait conclure un numéro de 80 kilomètres en solitaire. « Je n’ai pas de regrets, assurait le Rhodanien. Majka était vraiment fort, Kruijswijk également, et le peloton a repris quasiment tout le monde. C’était injouable pour l’étape aujourd’hui, mais les sensations étaient correctes. Je retenterai dès que je pourrai la semaine prochaine, mais il est aussi difficile de lutter dans des échappées comme celle-là, et quand les grands noms font des numéros ».
Encore au sein d’un peloton réduit dans la dernière bosse de la journée, le coureur de la Groupama-FDJ a cédé quelques mètres à l’approche du sommet et a finalement passé la ligne en 29e position, à environ quatre minutes du vainqueur. Le gruppetto comprenant Arnaud Démare et Ramon Sinkeldam en a terminé près d’une demi-heure plus tard, et très largement dans les délais. Se profile désormais la deuxième journée de repos, extrêmement attendue. « Elle va faire du bien à tout le monde, assurait Thierry. Il y a une fatigue générale dans le peloton. Cette journée va être bénéfique ». Il faut l’espérer, car l’équipe fera également face à un challenge de taille mardi. « On peut espérer un sprint mais ça ne sera pas simple dans la mesure où il y a plus de 2000 mètres de dénivelé, glissait Thierry. Ceci étant, nous n’allons pas lâcher l’idée que nous avons depuis 15 jours, en espérant que ça passe ».
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