La haute-montagne s’achevait ce jeudi sur le Tour de France, avec une dix-huitième étape aux allures de toboggans entre Méribel et La Roche-sur-Foron. Pour conclure cette séquence alpine de la Grande Boucle, Sébastien Reichenbach et Rudy Molard, qui fêtait ses 31 ans aujourd’hui, ont passé une grande partie de la journée à l’avant. Les deux grimpeurs n’ont certes pu mener leur entreprise à terme, mais ont confirmé le bon comportement affiché par l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ces derniers jours.
« On a donné le meilleur », Rudy Molard
Une étape de montagne, une seule, restait à franchir dans cette 107ème édition du Tour de France. Mais quelle étape. Sur l’ensemble des trois semaines de course, c’est ce dix-huitième acte qui comptait effectivement le plus important dénivelé positif : 4 550 mètres. Le menu était sacrément corsé, mais il n’en était pas moins intéressant pour de nombreuses équipes toujours à la recherche d’une victoire, à l’instar de la formation Groupama-FDJ. « C’était la dernière chance d’avoir à coup sûr une échappée qui se développe, et qui puisse aller au bout de l’aventure », exposait Philippe Mauduit. « On croyait vraiment en l’échappée aujourd’hui, affirmait pour sa part Rudy Molard. On ne voyait pas une équipe de leader contrôler et on voulait se battre pour être devant ». Chose faite pour le coureur de 31 ans après une dizaine de kilomètres, en compagnie du champion de Suisse Sébastien Reichenbach, mais aussi avec une vingtaine d’autres concurrents. « C’est parti dans une bosse, en costaud, et il y avait de très bons coureurs en tête ». Malgré sa forte consistance, l’échappée a dès lors pu prendre le large, du fait de l’absence de coureurs dangereux pour le classement général. Si elle est par la suite restée assez fournie dans la première difficulté du jour, le Cormet de Roselend, elle a ensuite implosé dès le pied du Col des Saisies.
Un quintette s’est alors détaché, tandis que Sébastien Reichenbach et Rudy Molard étaient repoussés dans un groupe de poursuivants. Les hommes de tête n’ont alors cessé d’augmenter leur avantage, tout en avalant le Col des Aravis, puis le duo d’Ineos Michal Kwiatkowski-Richard Carapaz s’est détaché dans la montée du plateau des Glières, dernière difficulté répertoriée de la journée. « C’était dur de rivaliser pour la victoire, mais on a donné le meilleur, on n’a pas de regrets, confiait Rudy à l’arrivée. Cela faisait plusieurs jours que j’étais à l’attaque pour m’échapper, mais ça ne souriait pas. Ça me sourit le jour de mon anniversaire, c’est bien, mais ça n’était pas une journée facile. C’était même l’une des plus dures du Tour, c’était assez terrible ». Repris dans l’ultime ascension par les favoris, Sébastien Reichenbach (22e) et Rudy Molard (30e) n’ont donc pu signer un résultat probant à l’arrivée. « On ne peut pas les blâmer, ils ont crânement tenté leur chance, insistait Philippe Mauduit. De toute façon, ce n’est pas en restant dans le peloton qu’on peut s’offrir la possibilité d’aller chercher une étape. Ils tombent sur plus forts qu’eux aujourd’hui, il n’y a rien à redire. On ne va pas se satisfaire de faire top 30, mais on peut se satisfaire de les avoir vu tenter. C’était encore une étape particulièrement épuisante sur le papier aujourd’hui, et elle a de plus été menée à une allure infernale ».
« Nous n’avons rien à perdre », Philippe Mauduit
Michal Kwiatkowski a finalement obtenu la victoire du jour en franchissant la ligne aux côtés de son coéquipier équatorien. Désormais, le Tour quitte la haute-montagne et s’en ira sillonner les routes de l’Ain et du Jura vendredi en direction de Champagnole, sans qu’il n’y ait toutefois de réelles difficultés sur le parcours. « Pour Sagan, ce sera une nouvelle chance encore de reprendre des points sur Bennett, avançait Philippe. Est-ce que son équipe va être capable de faire ce qu’ils ont fait à 2-3 reprises ? On n’en sait rien. Le peloton est complètement épuisé ce soir. On le saura après une heure de course demain. Pour nous, il n’y a en tout cas rien à perdre. Même s’il y a une très grande probabilité que le peloton arrive groupé, cela ne reste qu’une probabilité. Ça dépendra de plusieurs paramètres, mais le profil n’est pas si simple et il peut y avoir quelque chose à jouer. Selon ce qu’il se passera dans le premier quart d’heure de course, on saura si l’échappée a une chance de se développer ou non ».
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