C’est après cent-soixante-trois kilomètres de course, mais surtout 7600 mètres d’ascension à 8% de pente moyenne que le classement général de Tirreno-Adriatico devait s’établir ce samedi. Et si de nombreuses côtes jalonnaient le parcours entre Cartoceto et Frontignano, c’est bien un peloton quasi-complet qui était attendu au pied de la montée finale pour la grande explication entre les leaders. Huit coureurs ont tout de même tenté d’anticiper dans cette étape « reine », et bien que leur avantage ait atteint cinq minutes, le « paquet » a fait le nécessaire dans le dernier tiers de course pour se rapprocher. Au moment d’attaquer le juge de paix de la journée, il n’y avait ainsi plus qu’une petite minute trente d’écart. « On savait que ça allait se résumer à une montée sèche avec les principaux favoris, et c’est bien ce qu’il s’est produit, indiquait Thierry Bricaud. Le plan était de faire du mieux possible avec Romain. On savait que ça allait être dur, mais tout dépendait de la manière dont ça allait bagarrer entre les principaux favoris. Au final, c’est monté vraiment fort dès le pied et chacun s’est vite retrouvé à sa place ».

Remonté par ses collègues dans les premières pentes, Romain Grégoire a encaissé l’allure soutenue pendant environ trois kilomètres de montée, puis s’est vu contraint de poursuivre à son rythme tandis que Juan Ayuso attaquait en tête. « Il s’est bien accroché, mais à partir du moment où Ayuso s’en va gagner tout seul, c’est que c’était vraiment un terrain de grimpeur », disait Thierry. Au sommet, le Franc-Comtois a coupé la ligne en 22e position, à 1’29 de l’Espagnol, également nouveau leader de l’épreuve. « C’est une grosse déception, confiait l’intéressé. Je sentais bien que je n’avais pas de super jambes ces deux derniers jours, mais j’espérais que ça irait mieux aujourd’hui. Au final, je n’étais pas dans une grande journée, donc j’ai essayé de gérer la montée du mieux possible, mais le résultat n’est pas à la hauteur des espérances de l’équipe et de mes espérances personnelles ». Au général, il a ainsi reculé à la quinzième place ce samedi. « On est déçu pour les coureurs et pour Romain, car on sait qu’il mérite mieux que ça, mais c’est la réponse du terrain et il faut faire avec, concluait Thierry. C’est simplement frustrant car ils ont fait une belle semaine et qu’il n’est pas récompensé à sa juste valeur ».

Dimanche, Tirreno-Adriatico s’achèvera à San Benedetto del Tronto par un très probable sprint.