Au lendemain d’un final cacophonique sur le Tour d’Algarve, le deuxième acte de l’épreuve lusitanienne s’est ce jeudi déroulé sans heurts, de bout en bout. À l’Alto da Foia, seule arrivée au sommet de la semaine – hors contre-la-montre -, les cadors ont donc pu s’expliquer pour la victoire. Après que Rémy Rochas a tenté d’anticiper dans les contreforts de l’ascension, Romain Grégoire a tenu bon jusqu’au dernier kilomètre, avant de s’arracher pour obtenir la onzième place du jour, à seize secondes du vainqueur Jan Christen.
À Lagoa, ville-départ de la deuxième étape du Tour d’Algarve ce jeudi, l’ensemble des coureurs présents s’est élancé sans hiérarchie définie. À la suite d’une erreur de parcours dans le dernier kilomètre de l’acte d’ouverture, à Lagos, les organisateurs avaient en effet pris la décision d’annuler purement et simplement les résultats. Aucun vainqueur n’avait été déclaré, et aucun classement général n’avait été établi. Ceci étant, le final du jour vers l’Alto da Foia aurait, quoi qu’il en soit, largement bouleversé les acquis de la veille. Quarante derniers kilomètres très escarpés se profilaient en effet au-devant du peloton, avec une approche différente des éditions passées. « C’était une découverte, mais on avait reconnu la bosse finale, indiquait Frédéric Guesdon. On savait que ça allait être plus difficile que les années précédentes, mais sur ce genre de profils, Romain doit jouer avec les meilleurs. Le briefing du jour était donc de viser l’étape, et de fait le classement général ». Avant d’arriver dans le dur, le peloton a vécu une journée relativement calme derrière huit échappés, dont certains ont pu entamer le final avec une certaine avance. À quarante kilomètres, le tempo s’est toutefois rapidement et drastiquement élevé dans le peloton, provoquant déjà une certaine sélection.
« C’est encourageant pour Rémy », Frédéric Guesdon
La Groupama-FDJ conservait cinq hommes dans le peloton de tête avant de se diriger vers l’abrupte montée de Pomba, où Stefan Küng a néanmoins dû laisser une trentaine d’hommes filer. « Généralement, Stefan arrive à jouer sur le Tour d’Algarve, mais ça a été plus compliqué cette année, notamment car l’avant-dernière bosse très pentue ne l’avantageait pas, confiait Frédéric. Et puis c’était aussi sa reprise ». Rémy Rochas et Romain Grégoire ont quant à eux tenu leur rang dans le premier groupe, et le grimpeur savoyard s’est même fendu d’une attaque dans la portion de transition avant l’Alto da Foia (8,5 km à 5%). D’abord sorti avec Laurens De Plus, il a été rejoint par quatre autres coureurs, dont Jan Christen, avant d’être distancé à cinq kilomètres du sommet. « C’est forcément dommage car il était dans le bon coup, mais c’est encourageant malgré tout, commentait Frédéric. Il était là dans le final et n’avait pas couru depuis l’Australie ». Dommage, car Jan Christen, issue de cette attaque anticipée, a effectivement résisté jusqu’au bout aux cadors pour s’offrir la victoire au sommet. À un deuxième échelon, Romain Grégoire s’est lui employé pour décrocher le meilleur résultat possible.
« Il y a encore moyen de s’améliorer », Romain Grégoire
« On est tous arrivés bien entamés au pied de la montée finale, expliquait Romain. La première ascension à quarante kilomètres et l’avant-dernière ont vraiment fatigué les organismes. La dernière bosse était plus irrégulière, avec des parties plus raides, une route en mauvais état et des replats où on pouvait souffler un peu. C’était assez tactique au final, et c’est un effort qui me convenait plutôt bien. Je me sentais vraiment bien, jusqu’à ce que ça déclenche à deux kilomètres de l’arrivée ». Jonas Vingegaard et Primoz Roglic ont alors lâché leurs dernières cartouches et le Bisontin a cédé quelques mètres. « Il m’en a manqué un petit peu pour accrocher le premier groupe mais je me suis battu comme je le pouvais jusqu’à la ligne », ajoutait-il. Cela l’a emmené jusqu’à la onzième place du jour, à seize secondes du lauréat. « On n’a pas remporté l’étape mais Romain est dans les billes pour le général, et quand on regarde les mecs devant lui, il n’y a que du haut-niveau, résumait Frédéric. C’est quand même encourageant pour la suite. C’est sa première course de l’année alors que les mecs d’UAE ont déjà couru. Ça fait quand même la différence ».
« Il y a encore moyen de s’améliorer, ponctuait Romain, également onzième du général à vingt-six secondes de Christen. Il n’y a pas de gros écarts, je ne suis pas loin du top-10, donc on va essayer de se satisfaire de ça pour l’heure et attendre dimanche pour essayer de remonter un peu au classement général ».