Les prétendants au classement général étaient encore sur le pont ce mercredi sur le Tour de Pologne. La troisième étape leur réservait en effet une nouvelle arrivée en côte, à Duszniki-Zdrój, mais la journée dans son ensemble s’annonçait exigeante. « C’était une étape difficile avec 3300 mètres de dénivelé sur 150 kilomètres de course », détaillait Yvon Caër. Le début d’étape a néanmoins été relativement classique et calme, puisque seuls Jan Maas, Michal Paluta et Nicolas Debeaumarché ont formé l’échappée, dont le peloton s’est quelque peu désintéressé. En revanche, la situation s’est avérée bien moins confortable quand, au kilomètre 66, sept hommes ont décidé d’initier une contre-attaque. « Il y avait un raidard de deux bornes à près de 10% et certaines grosses équipes se sont activées, dont Visma-Lease a Bike, reprenait Yvon. Sam a eu la bonne idée de les accompagner, ce qui nous a permis d’avoir un petit coup d’avance ». En tête, le Britannique a eu la compagnie de Pello Bilbao, Pepijn Reinderink, Mick van Dijke, Hugo Houle, Andrea Bagioli et Ben Turner, et ce groupe a repris l’échappée puis entretenu un petit bras de fer avec le peloton. L’écart s’est ainsi longtemps maintenu autour d’une minute trente, y compris après la première ascension de Karlów (7km à 5%). Sam Watson s’est par la suite détaché avec Pello Bilbao pendant un temps, mais le peloton s’est rapproché rapidement avant le deuxième passage par Karlów, à vingt-cinq bornes du terme.

« La dernière ascension a été montée très vite et ils se sont retrouvés à quarante mecs au sommet, ajoutait Yvon. Malheureusement, Sam n’a pas pu basculer, et ça nous a un peu manqué car Romain s’est retrouvé seul ». Le Bisontin a en revanche parfaitement répondu à l’accélération de Jonas Vingegaard à l’approche du sommet, puis le peloton réduit s’est dirigé vers la bosse finale de Duszniki-Zdrój, juge de paix de cette troisième étape. « Au pied de la côte d’arrivée, il a manqué un gars pour éviter à Romain de faire un effort de placement », tranchait Yvon. Le coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est donc débrouillé seul pour se repositionner, y compris dans les premières pentes, puis a profité d’une légère ouverture pour remonter au premier rang à 400 mètres de la ligne. Quand le sprint final s’est lancé, quelques instants plus tard, Romain Grégoire a néanmoins perdu quelques longueurs et n’a pu entamer les 200 derniers mètres très tortueux suffisamment en tête. Sur la ligne, il s’est ainsi contenté de la septième place. « Il était bien placé aux 300 mètres, mais il dit avoir manqué de punch, expliquait Yvon. Ce sont les jambes qui ont parlé et on a retrouvé les mêmes coureurs que lors de la première étape. Il a tenu son rang, c’est tout de même un bon résultat, mais j’aurais aimé le voir dans une configuration où il aurait été mieux placé au pied. C’est le seul petit regret qu’on a ».

Comme lundi, Thibau Nys l’a emporté tandis que le général n’a que très peu évolué. Romain Grégoire a ainsi conservé son quatrième rang, et pointe toujours à 33 secondes de Jonas Vingegaard. « C’est satisfaisant dans la mesure où c’est une journée qui ne nous a pas porté préjudice, concluait Yvon. Il restera une étape difficile samedi, peut-être plus dure sur le papier qu’aujourd’hui. Avant ça, deux sprints se présentent à nous. On va essayer de s’engager avec Laurence, mais il y a un très gros plateau de sprinteurs. On est occupés tous les jours mais c’est très bien. On va se mettre en configuration sprint tout en préservant les acquis de Romain ».

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