Trois jours après sa septième place sur l’Amstel Gold Race, et un an après sa septième place sur La Flèche Wallonne, Romain Grégoire a hérité de cette même position ce mercredi, au sommet du Mur de Huy. Au terme d’une course rendue très âpre par la pluie, et après un travail collectif remarquable jusque dans le final, le Bisontin s’est encore mêlé à la bataille entre les cadors pour s’adjuger un nouveau top 10. Également bien en jambes, Guillaume Martin-Guyonnet a lui terminé aux portes de celui-ci, à la onzième place. Les voyants sont au vert avant Liège-Bastogne-Liège, dimanche.
Après l’ouverture de la semaine des puncheurs sur l’Amstel Gold Race dimanche, c’est cette fois-ci bel et bien dans les Ardennes que le peloton avait rendez-vous ce mercredi, à l’occasion de La Flèche Wallonne et de son célèbre et vertigineux Mur de Huy (1,3 km à 9,7%). Trois tours de circuit composaient la deuxième moitié du parcours, soit autant d’ascensions de cette montée mythique, mais aussi de la côte d’Ereffe (2 km à 5,5%) et de la côte de Cherave (1,3 km à 7,6%), réintroduite pour cette édition 2025. Huit coureurs ont abordé la première boucle du circuit, à environ 90 kilomètres du but, avec une marge peu importante sur le peloton, alors que la météo se dégradait progressivement. « Le but était de rester auprès de nos leaders, en l’occurrence Romain et Guillaume, et de les accompagner le plus longtemps possible, exposait Benoît Vaugrenard. Du fait de la pluie, le placement comptait pour beaucoup aujourd’hui. C’était donc la consigne : les replacer constamment ». Si les deux premières ascensions du Mur de Huy ont été effectuées à un tempo solide, aucune attaque n’a secoué le peloton avant l’entame du dernier tour. Pourtant, celui-ci était déjà réduit de moitié à environ trente bornes de la ligne. « On a vu un super collectif, soulignait Benoît. On avait encore nos sept mecs au pied de la dernière ascension de la côte d’Ereffe. Ça les a motivés, ça les a poussés, ils se sont entre-aidés. C’est la grande satisfaction de la journée ».
« Un petit goût d’inachevé », Romain Grégoire
Dans le sillage de leurs coéquipiers, Romain Grégoire et Guillaume Martin-Guyonnet n’ont donc jamais abandonné le premier tiers du peloton. Grâce à un relais de Kevin Geniets, ils ont même pu attaquer l’ultime ascension de la côte de Cherave, à sept kilomètres du but, dans la partie haute du paquet. Ils ont ainsi pu répondre à la franche accélération des coéquipiers de Tadej Pogacar, tout en étant encore accompagné de Valentin Madouas. Au sommet, les trois hommes faisaient même partie d’une grappe de quinze coureurs, qui s’est légèrement étoffée dans la descente menant à Huy. Avant d’attaquer le Mur, l’ancien champion de France a en revanche été contraint de s’infliger un gros effort pour combler une cassure sur une poignée d’hommes détachés. Les rampes finales et infernales se sont très vite présentées, et les deux leaders de la Groupama-FDJ les ont abordés en deuxième rideau. La formation UAE Team Emirates a imprimé un rythme élevé dès le pied, à la suite duquel Tadej Pogacar s’est envolé, à 500 mètres de la ligne. En dixième position environ à cet instant, Romain Grégoire a plus ou moins conservé ce rang dans les derniers hectomètres, puis s’est flanqué d’une ultime accélération dans la dernière ligne droite pour s’adjuger la septième place.« J’ai quand même un peu de regrets, car l’équipe a vraiment été exemplaire aujourd’hui, confiait le Franc-Comtois. Tout le monde a fait un très bon boulot pour me permettre de jouer tout devant. Je sais maintenant que je peux faire top 10 en WorldTour, mais je peux viser plus haut et j’avais envie de viser plus haut. Cette septième place a un petit goût d’inachevé. Je ne sais pas si j’ai manqué d’un peu d’exigence dans le placement ou si je n’ai pas osé trop me mettre dans le rouge au pied, mais j’ai l’impression que j’en avais encore un peu sur le haut. Je pense qu’il y avait quelque chose à faire ». « Il était peut-être un poil loin au pied, un peu timoré, ajoutait Benoît. Il en gardait un petit peu, et il a encore du mal à appréhender ce mur. Je ne sais pas si le top 5 était possible, mais la sixième place était clairement dans ses cordes ». Quelques secondes plus tard, Guillaume Martin-Guyonnet s’est lui doté de la onzième place. « On a montré qu’on était là, et on était dans le match plus que jamais, affirmait Romain. Ça va nous donner la rage et l’envie de taper un grand coup sur Liège ».« On visait le top 5 aujourd’hui, et on n’en est pas très loin, concluait Benoît. C’est de nouveau ce qu’on essaiera d’aller chercher dimanche ».