La dernière répétition avant le Tour de Lombardie s’est ce mardi soldée par une place d’honneur pour Romain Grégoire et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Sur le difficile circuit des Trois Vallées Varésines, le Bisontin et ses coéquipiers n’ont pu accrocher la roue des grands favoris dans le dernier tour, mais le vainqueur des 4 Jours de Dunkerque et du Tour du Limousin s’est malgré tout battu pour arracher la deuxième place du « peloton », soit la treizième du jour, à quarante-cinq secondes du vainqueur Ilan Van Wilder. Cap désormais sur le dernier Monument de l’année.
Avec près de 3500 mètres de dénivelé positif répartis sur 196 kilomètres et une startlist digne d’une Classique WorldTour, c’est un vrai test qui se profilait ce mardi sur les Trois Vallées Varésines, à quatre jours seulement du Tour de Lombardie. Le tracé se décomposait en une partie en ligne de trente kilomètres, avant huit tours d’un petit circuit et deux tours d’une boucle plus longue. Le tout via enchaînement ininterrompu de difficultés. Ce n’est d’ailleurs qu’une fois sur le circuit de Varèse que l’échappée du jour s’est constituée avec Samuele Battistella (Astana), Rémy Rochas (Cofidis), Francesco Busatto (Intermarché-Circus-Wanty), Gonzalo Serrano (Movistar), Erik Fetter (Eolo-Kometa), Alessio Martinelli (Green Project-Bardiani), Gianluca Brambilla et Walter Calzoni (Q36.5). Leur avantage s’est porté jusqu’à cinq minutes, puis le peloton s’est agité aux alentours de la mi-course. « On avait une équipe solide et homogène au départ, indiquait Sébastien Joly. La course a été relativement classique avec les grosses équipes qui ont imprimé un bon tempo ». À près de 80 kilomètres du but, toutefois, les tentatives d’anticipation ont débuté. Julian Alaphilippe, Pavel Sivakov et Aleksandr Vlasov se sont notamment détachés un moment, un gros groupe de poursuite s’est formé devant le peloton, mais tout est plus moins revenu dans l’ordre après trente kilomètres de bataille. À l’entame des quarante derniers kilomètres, soit des deux tours du « grand circuit », l’échappée comptait encore une minute d’avance tandis que Quentin Pacher accompagnait de nouvelles attaques.
« On ne pouvait pas faire beaucoup mieux », Romain Grégoire
Le puncheur occitan s’est retrouvé intercalé avec quelques outsiders pendant quelques kilomètres, et a même été rejoint par Romain Grégoire pendant une poignée de minutes. Lenny Martinez s’est également fait remarquer, mais c’est finalement un duo Barguil-Kelderman qui a d’abord repris l’échappée. Le peloton s’est lui rapproché juste avant l’entrée dans le dernier tour et les montées de Morosolo (1,6 km à 7,8%) et Casciago (1,8 km à 5%). Le regroupement s’est alors opéré, et c’est à cet instant que l’attaque décisive s’est produite, sous l’impulsion de Tadej Pogacar. « On était encore bien présents, mais devant, une petite dizaine de coureurs étaient au-dessus, relatait Sébastien. À la pédale, nos gars n’ont pas réussi à suivre ». Onze coureurs ont ainsi pu ouvrir une brèche qui s’est rapidement avérée impossible à résorber. Ilan Van Wilder a surpris ses concurrents à neuf kilomètres du terme et n’a jamais été revu. Le Belge s’est imposé en solitaire, seize secondes devant le reste des favoris, et quarante-cinq devant un petit peloton, dont Romain Grégoire a pris la deuxième place, soit la treizième sur la ligne. « On était tous dans le match dans le dernier tour, mais il nous a manqué un petit quelque chose pour suivre les onze meilleurs, disait Romain. Je pense qu’on ne peut pas nourrir de regrets, on a fait ce qu’on pouvait et donné notre maximum. Les mecs se sont bien sacrifiés, avec Quentin qui a fait un gros boulot, Rudy et Thibaut qui ont roulé afin que Valentin ou moi puissions faire la meilleure place possible au sprint. Je pense qu’on ne pouvait pas faire beaucoup mieux. Il faut maintenant bien récupérer et se contrer sur le Tour de Lombardie samedi ».
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