Il restait légèrement moins de vingt kilomètres à parcourir pour en terminer avec cette édition 2025 du Tour d’Algarve. Cette saison, la traditionnelle arrivée au sommet de Malhão et le contre-la-montre étaient réunis en une seule et même étape ; soit un effort chronométré avec une côte de deux kilomètres à 9% de moyenne en conclusion. « C’était un chrono tout de même assez spécifique et difficile, pointait Nicolas Boisson, entraîneur de l’équipe. La première partie était bien en prise, avec peu de moments de récupération et pas mal de petites bosses qui faisaient mal aux jambes Puis, le final était pour puncheur-grimpeur. Si on n’était pas à 100%, c’est un chrono où on pouvait très vite perdre du temps. En résumé, c’était un chrono d’hommes forts ». Romain Grégoire, en lice pour un bon classement général, était attendu sur la rampe de départ peu après 17 heures, mais ses coéquipiers rouleurs Rémi Cavagna et Stefan Küng étaient quant à eux en lice une quarantaine de minutes plus tôt. « Ils sont bien partis, puis la bosse a été assez dure pour eux », ajoutait Nicolas. S’ils ont tous les deux intégré le top 10 provisoire à l’arrivée, ils ont progressivement reculé avec le passage des prétendants au classement général.

Romain Grégoire a lui signé des temps honorables lors des deux premières intermédiaires (20e et 15e, ndlr), avant de s’attaquer au véritable juge de paix de la journée. « Au niveau des sensations et de ce que je percevais sur le compteur, je sentais qu’il y avait de la vitesse », confiait le jeune homme. C’est en revanche sans compteur qu’il a effectué les deux derniers kilomètres. « On avait fait le choix de changer de vélo, expliquait Nicolas. On avait déjà fait une simulation à la veille d’Algarve et une autre ce matin. Je pense que c’était un choix judicieux car le changement nous a pris sept secondes, puis il a bien été poussé, donc il n’a quasiment pas perdu du temps ». « Ça ne valait pas le coup pour tout le monde de changer de vélo, mais je me sens personnellement tellement plus à l’aise sur un vélo de route que sur un vélo de chrono que j’ai jugé que c’était important de le faire », soulignait Romain. Bien lui en a pris. En retard sur ses rivaux du classement général au pied, le coureur de la Groupama-FDJ a effectué une montée sensationnelle de l’Alto do Malhão (la deuxième plus rapide, ndlr), au point de signer la troisième marque provisoire.

Après lui, seul Jonas Vingegaard a été capable de faire mieux. Cela lui a donc valu la quatrième place du jour, et surtout, la quatrième du classement général. « Ce matin, tout était possible dans le bon sens comme dans le mauvais, disait Benoît Vaugrenard. Ça ne se jouait pas à grand-chose donc il fallait sortir le meilleur chrono possible. Et Romain a sorti un très grand chrono, surtout avec une ascension finale extraordinaire. Le changement de vélo était la meilleure solution et il l’avait également travaillé en stage avec son entraîneur. Ça a payé et ça fait plaisir ». D’abord dans l’incertitude à son arrivée, Romain Grégoire a finalement pu afficher sa satisfaction après la cérémonie protocolaire, lors de laquelle il a hérité du maillot de meilleur jeune. « Le bilan est très positif, d’un point de vue du résultat et des sensations, confiait-il. Je suis arrivé serein sur cette course, sûr de ce que j’avais fait cet hiver. Il restait à le prouver, ce qui est toujours la partie la plus difficile du travail. C’est super de concrétiser immédiatement avec un top-5 ici, qui plus est au niveau du contre-la-montre qu’on a beaucoup travaillé cet hiver ». Le puncheur tricolore va désormais pouvoir prendre la direction des Boucles Drôme Ardèche, le week-end prochain, avec un moral gonflé à bloc.

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