La distance de la Bretagne Classic, ce dimanche, était sensiblement similaire à celle de l’an passé, sur les routes cabossées autour de Plouay. En revanche, une différence notable était à relever. « Par rapport aux années passées, il n’y avait pas les secteurs ‘’gravel’’ et on se doutait que ça allait être plus groupé et que ça pouvait arriver au sprint », exposait Benoît Vaugrenard. Seuls deux hommes ont d’ailleurs pris part à l’échappée du jour, Silvan Dillier et Christopher Juul-Jensen, et le peloton a laissé l’écart grimper au-delà des dix minutes avant de revenir progressivement dans la deuxième moitié du parcours. « Pour nous, le but était de faire la course d’assez loin, reprenait Benoît. On voulait relancer au km 190 et c’est à peu près le moment où on a subi une chute. On a perdu Sam, et Romain a été retardé pour la deuxième fois ». « J’ai été pris dans deux petites chutes, expliquait le Bisontin. Sur la première, j’ai juste posé pied à terre. Lors de la deuxième, j’ai fait un petit soleil mais sans trop de dégâts car je me suis réceptionné dans l’herbe ». Il a en revanche été contraint à deux poursuites pour rentrer sur un peloton où l’action avait du mal à se concrétiser. « La course était un peu bloquée, ça ne bougeait pas assez, justifiait Benoît. L’échappée a été reprise de bonne heure, on pensait que ça allait bien relancer, mais il y avait encore beaucoup trop d’équipiers ».

À l’entrée dans les cinquante dernières bornes, quelques relances ont bien vu le jour, mais sans que cela n’opère réellement de sélection. « Ce n’est pas vraiment la course qu’on espérait, confirmait Romain. Mais du fait des chemins en moins, d’une météo parfaite et d’un peloton très homogène, la course a été rendue plus facile et n’a pas fait les différences qu’on souhaitait ». Malgré tout, l’ancien champion d’Europe juniors a bel et bien tenté son va-tout. « On s’est rabattu comme on le voulait sur les deux ascensions précédant le circuit final, et notamment la côte de Marta, où Romain a attaqué, racontait Benoît. Mais de nouveau, personne n’a suivi. C’est dommage qu’il n’ait pas été accompagné ». « Je me devais de tenter dans l’ascension la plus difficile de la journée, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, expliquait le jeune homme. Malheureusement, je me suis retrouvé tout seul et je n’y ai pas tellement cru. J’espérais recevoir un peu de soutien pour aller jusqu’à l’arrivée ». Personne n’a toutefois pu clairement s’extirper du peloton, et Romain Grégoire a dès lors ouvert la route seul pendant une quinzaine de kilomètres avec dix à vingt secondes d’avance. Son entreprise a finalement été définitivement neutralisée à quinze kilomètres du but, et le peloton s’est présenté groupé et fourni pour le circuit final.

Une sérieuse accélération a fracturé le paquet dans l’avant-dernière bosse, mais c’est dans l’ultime côte que Marc Hirschi a pu se détacher seul. Le peloton s’est reconstitué mais n’a pu revoir le Suisse, victorieux avec quelques mètres d’avance. Derrière lui, Thibaud Gruel s’est notamment mêlé à la bagarre dans l’emballage. « J’étais encore plutôt bien dans les bosses dans le final, confiait-il. Quand ça a bataillé, j’étais plutôt devant et on était encore trois dans le groupe principal. J’ai essayé de me placer au mieux pour aller chercher un petit résultat au sprint, mais j’ai été un peu enfermé. J’arrivais bien lancé de derrière mais je n’ai pas vraiment trouvé l’ouverture pour passer et faire un peu mieux que huitième ». « On a bien sauvé les meubles car on n’avait pas réellement de sprinteur, disait Benoît. Thibaud a pris l’initiative de sprinter et bravo à lui. C’est top de la part d’un jeune coureur. Cette huitième place est la belle satisfaction du jour, et on a pu voir que Thibaud se débrouillait très bien sur ce genre de course. Il fallait être là au bout de 260 bornes. C’est très prometteur pour les années à venir ». « J’étais un peu frustré en passant la ligne mais c’était ma première Classique WorldTour aujourd’hui, donc repartir avec un top-10, c’est déjà pas mal », souriait Thibaud.

Malgré un résultat probant, c’est avec un pointe de frustration que la Groupama-FDJ a quitté la Bretagne ce dimanche, sans pouvoir conserver son titre. « On est déçu du scénario de la course, qui n’a pas tourné en notre faveur, concluait Benoît. Romain a montré qu’il était en forme, qu’il faisait partie des plus forts, mais on ne peut pas se satisfaire de ça. On veut aller chercher des résultats ». « Au final, on ne peut pas regretter le comportement, ponctuait Romain. On ne peut pas choisir seuls du scénario de la course, et aujourd’hui l’arrivée groupée était quasiment inévitable. On a vraiment fait ce qu’on pouvait ».

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