L’Étoile de Bessèges version 2024 a démarré de solide manière ce jeudi après-midi pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Dans l’arrivée explosive à Rousson, terme de la deuxième étape, Kevin Geniets (4e) et Rémy Rochas (5e) sont tous deux parvenus à prendre place dans le top-5, le grimpeur savoyard ayant même tenté d’anticiper le sprint à 300 mètres de la ligne. La victoire est revenue à Axel Laurance tandis que se profile une journée mouvementée vendredi tout autour de Bessèges.
La première étape ayant été annulée en raison de manifestations dans le secteur, les organisateurs de l’Étoile de Bessèges avaient été contraints de reporter le coup d’envoi de la 54ème édition à ce jeudi, à l’occasion du deuxième acte. Le peloton avait ainsi rendez-vous à Marguerittes pour le départ, et devait rejoindre l’arrivée en côte de Rousson 163 kilomètres plus loin, là où l’épreuve s’était déjà arrêtée en 2022. Les coureurs savaient de fait en partie où ils posaient les roues. Mais d’abord, il aura fallu moins de dix minutes à Maximilien Juillard (Van Rysel-Roubaix), Matisse Julien (CIC U Nantes Atlantique) et Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d’Azur) pour constituer l’échappée du jour, à laquelle le peloton a accordé un avantage maximal d’environ quatre minutes. L’écart a entamé sa décrue à mi-parcours, et le peloton est revenu à tout juste une minute et trente secondes à l’entame de la dernière heure de course et après deux bosses franchies sans difficulté aucune. La poursuite s’est encore renforcée à l’entrée dans les vingt derniers kilomètres, et la guerre de placement a dès lors vraiment pris tout son sens. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pas quitté les premiers rangs, lui permettant notamment de passer au travers d’une première chute sérieuse intervenue à dix bornes du terme.
« J’aurais peut-être dû anticiper davantage », Rémy Rochas
L’échappée a comme attendu rendu les armes, à 6,5 kilomètres de l’arrivée, et la nervosité est encore montée d’un cran pour approcher la bosse finale du Plateau de Castellas (900m à 9%) dans les meilleures dispositions possibles. « L’idée était de protéger les bons grimpeurs que sont Kevin, Rémy et Quentin, exposait Yvon Caër. Ça a été agressif au moment du positionnement. Kevin a réussi à être bien placé grâce à Cyril, mais Rémy comme Quentin ont malheureusement dû faire un effort au pied de la bosse pour remonter ». Le récent vainqueur du Grand Prix cycliste de Marseille a précisément attaqué le pied de la bosse en cinquième position, alors que ses deux compères comblaient les trous quelques longueurs derrière. Le rythme et les pentes ont effectué les premiers dégâts par l’arrière, puis les favoris sont arrivés dans les derniers hectomètres. « Kevin devait attendre et faire son sprint avec les meilleurs pour essayer de gagner l’étape, indiquait Rémy. De mon côté, quand j’ai vu le panneau 300 mètres, j’ai essayé d’anticiper. Je ne me suis pas retourné, j’ai tout donné, mais ils m’ont passé. Tout le monde était à fond. J’aurais peut-être dû anticiper davantage. Avec une minute d’effort supplémentaire, ça m’aurait davantage correspondu, mais trois minutes c’est un petit peu court ». Auteur d’une franche accélération, le grimpeur de poche a été avalé par Axel Laurance, Mads Pedersen et … Kevin Geniets à 150 mètres de la ligne.
« On a une force collective qui peut nous permettre de voir la course avec enthousiasme », Yvon Caër
Le coureur d’Alpecin-Deceuninck a finalement réglé ce sprint à l’arrachée alors que Kevin Geniets a pris la quatrième place dans la même seconde, Rémy Rochas passant lui la ligne en cinquième position à quatre secondes. « Rémy a essayé de gagner, soulignait Yvon. Il n’a pas suffisamment de puissance sur 150 mètres, mais sur 300, il aurait pu surprendre, prendre une petite avance et aller au bout. Il n’a pas de regrets à avoir ». « Mes objectifs sont un peu plus tard, mais la forme est quand même déjà bonne, se félicitait l’intéressé. Même si les profils ne sont pas complètement à mon avantage en ce début de saison, il y a quand même de quoi faire de bons efforts. Je m’en sors bien aujourd’hui, je suis assez content et on va faire au mieux pour essayer de faire un bon classement général, avec Kevin, Quentin ou moi-même. Ça fait vraiment plaisir, on a un beau collectif depuis le début de saison. Il faut en profiter un maximum pour aller chercher des résultats pour l’équipe ». Ce jeudi, Quentin Pacher a également signé une honorable quinzième place à quinze secondes du vainqueur. « Maintenant qu’on est bien positionné, on a une force collective qui peut nous permettre de voir la course avec enthousiasme, ponctuait Yvon. Avoir trois cartouches pour le classement général, c’est évidemment mieux que d’être isolé. La journée de samedi risque d’être moins difficile que les années précédentes, donc on peut s’attendre à ce que certaines équipes engagent un mouvement offensif demain ». « Ça va vraiment être tactique dans l’étape vallonnée autour de Bessèges, soufflait Rémy. Ça peut donner lieu à une belle bataille entre les favoris et les équipes de grimpeurs ».
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