Les prétendants au classement général du Tour Down Under étaient attendus ce jeudi dans le final explosif vers Uraidla, et Rémy Rochas n’a pas manqué le coche. Dans l’ultime côte de la journée, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est même passé deux fois à l’offensive, franchissant d’ailleurs le sommet en tête. À l’arrivée, il a finalement récolté la neuvième place dans un petit groupe de favoris, à cinq secondes du lauréat Javier Romo. Il occupe désormais la onzième place du général. Une journée prometteuse en vue de Willunga Hill.
Mis à l’honneur lors des deux premiers actes, les sprinteurs laissaient ce jeudi le devant de la scène aux puncheurs-grimpeurs sur le Tour Down Under. L’ascension de Knotts Hill (2,7 km à 7,7%), située à tout juste cinq kilomètres du terme, faisait de cette étape un premier point de passage capital pour tous ceux aspirant à un bon classement général cette semaine. « C’était une belle montée, à faire deux fois, et qu’on avait à ma connaissance jamais effectuée en course, introduisait Jussi Veikkanen, spécialiste s’il en est de l’épreuve australienne. On avait pu reconnaître le circuit en amont, les mecs connaissaient donc parfaitement les endroits clés. L’approche était assez technique, et dès le premier passage, on sentait un peu de stress ». « De notre côté ça s’est plutôt bien passé, enchaînait Rémy Rochas. Ça a commencé à accélérer quand on est arrivés dans la partie la plus difficile, à cinquante kilomètres de l’arrivée. UAE Team Emirates-XRG a accéléré dans la première montée et on a déjà perdu bon nombre de coureurs ». Après un premier passage sur la ligne, certains ont pu opérer leur retour dans le pack et la bataille de positions s’est réenclenchée tandis que le duo d’échappés composé de Geoffrey Bouchard et Fergus Browning était logiquement avalé.
« On peut espérer un beau résultat à Willunga Hill », Rémy Rochas
« Le stress pour le placement s’est encore accru en vue du deuxième passage à Knotts Hill », soulevait Jussi. « L’équipe a fait du très bon boulot, notamment Clément et Sven, autour de Quentin et moi-même, assurait cependant Rémy. Je suis arrivé placé dans les trente premiers au pied de la dernière bosse, et je suis revenu sur la tête du peloton avec l’aspiration ». À huit kilomètres, la grande explication a donc pu s’initier et Rémy Rochas était aux premières loges pour y assister, et y prendre part. « Il y a eu quelques grosses attaques dès le pied, puis tout le monde a eu besoin de souffler un peu, disait le Savoyard. Kwiatkowski s’est dit que c’était le moment pour y aller, et vu que c’est un petit peu ma référence tactiquement, j’ai suivi sa roue. On a pris un peu d’avance, mais j’ai voulu gérer car Jayco-AlUla roulait à bloc derrière. Suite à ça, on s’est fait reprendre et je me suis remis dans les roues. Il y a eu d’autres attaques sur le haut de la bosse, puis j’ai moi-même tenté une grosse attaque à 500 mètres du sommet pour essayer de m’extirper. Malheureusement, le final ne s’y prêtait pas trop ». « Rémy a tenté, mais ce n’était pas forcément le moment idéal, analysait Jussi. Il a voulu se tester, ça n’a pas porté ses fruits, mais on retiendra qu’il était assez à l’aise dans la montée ».
Après s’être légèrement détaché, l’homme de la Groupama-FDJ a donc été repris peu après la bascule, puis c’est Javier Romo qui a lancé un contre que personne n’a accompagné dans l’immédiat. « Je visais plutôt les attaques de petites grappes, car étant tout seul, je ne pouvais pas sauter sur tout ce qui bougeait », expliquait Rémy. L’Espagnol a finalement pu résister et l’emporter, cinq secondes devant un groupe de dix-sept coureurs incluant Rémy Rochas. « Je suis arrivé dans la dernière courbe avec pas mal de vitesse mais j’ai été bloqué par deux coureurs qui ont stoppé leur effort un peu tôt, disait l’intéressé. Je termine neuvième, j’aurais espéré un peu mieux mais c’est tout de même de bon augure pour la suite. Je me dis qu’on n’était pas nombreux à pouvoir produire de vrais efforts au sommet de la bosse, donc en étant patient et dans une très bonne journée comme aujourd’hui, on peut espérer un très beau résultat à Willunga Hill samedi. On partira en tout cas dans cette optique-là ». « C’est de très bon augure, confirmait Jussi, mais il faudra bien se canaliser samedi. On n’aura pas le droit à l’erreur car ça se jouera à très peu de choses. Il faudra la jouer finement ». En attendant l’étape reine, Rémy Rochas a fait un bond au onzième rang du général, à quinze secondes de Romo, nouveau leader. « Il faudra rester concentré demain, avertissait enfin Jussi. C’est un peu vallonné, et cinq coureurs avaient devancé le sprint il y a deux ans sur cette même étape ».