Trois semaines environ après avoir atterri de l’autre côté du globe, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’apprêtait donc à clôturer son séjour « Down Under » ce dimanche, lors de la Cadel Evans Great Ocean Road Race. Une épreuve remportée par Laurence Pithie en 2024, qui avait alors constitué la première victoire de la saison. Les hommes de Jussi Veikkanen savaient très précisément où ils mettaient les pieds, mais une donnée fondamentale s’est ajoutée à l’équation sur le circuit de Geelong. « On savait qu’il ferait très, très chaud, et on n’y a pas échappé, introduisait le directeur sportif finlandais. Au compteur de la voiture, j’ai relevé un maximum de 42 degrés. Ça en dit beaucoup sur les conditions du jour. Ça a évidemment rendu la course plus difficile, et beaucoup de mecs se sont retrouvés en galère à cause de la chaleur ». « C’était un circuit à l’usure, toujours en prise, et du fait de la chaleur, on avait du mal à récupérer des efforts, témoignait Rémy Rochas. De mon côté, je me sentais bien sans être top, mais j’ai gardé en tête qu’avec la chaleur, les sensations peuvent différer un peu. En regardant les têtes de mes collègues dans le peloton, je me disais que ça n’allait pas si mal, surtout lorsqu’il y avait des efforts à faire dans les bosses ».

Alors qu’Andrea Raccagni Noviero a été le seul à bien vouloir former l’échappée du jour, le paquet a atteint la fameuse ascension de Challambra Crescent (1100m à 8,5%) à soixante-treize kilomètres du but. Suivie d’une butte de 400 mètres à 9,5%, cette montée était à répéter à quatre reprises. « Dès le deuxième tour, c’est monté très vite, mais à chaque fois, il y avait des temps morts entre les bosses donc ça rentrait », expliquait Rémy. « On savait comment la course allait se décanter, reprenait Jussi. Ce qu’on avait imaginé au briefing s’est vérifié sur le terrain. La consigne était que Rémy et Quentin accompagnent dans la dernière montée, et que Lewis attende son tour dans le sprint ». À l’entame du dernier tour, une petite quarantaine d’hommes composait encore le peloton, qui s’est donc dirigé vers l’ultime enchaînement de bosses. « On s’est retrouvés bien placés avant Challambra Crescent avec Lewis, ça a vraiment accéléré, et on n’était plus qu’une douzaine au sommet », complétait Rémy. Les échappés ont été revus, les favoris du jour se sont détachés, mais Mauro Schmid s’est d’emblée fait la malle dans la descente. « J’ai essayé de me mettre en tête pour maintenir au maximum la vitesse du groupe, de même au pied du petit repecho, puis j’ai été relayé par Woods », ajoutait le grimpeur savoyard.

À l’issue des dernières difficultés, soit à cinq kilomètres du but, Schmid demeurait en tête, avec une dizaine de coureurs à sa poursuite, dont les deux représentants de la Groupama-FDJ. « Dans le final, j’ai à nouveau roulé en chasse, malheureusement Lewis a pris une cassure en queue de groupe, racontait Rémy. Quand je me suis retourné, j’ai vu qu’il n’était plus là. Il m’avait parait-il prévenu à la radio mais ça ne fonctionnait pas ». « Je ne suis vraiment pas à l’aise avec la chaleur, et je me suis entraîné dur pour ça cette année, exposait Lewis. Je savais que ce parcours me convenait, donc je voulais vraiment faire de mon mieux même si les conditions n’étaient vraiment pas optimales pour moi. Sur la fin, j’ai soudainement eu la nausée, je commençais à voir flou, et j’étais vraiment dans le dur. Donc pour ma santé, j’ai décidé de ne pas insister et je pense que c’était la bonne décision ». « Il a réussi à passer les deux dernières montées, mais il s’est mis dans un tel état qu’il n’a pas pu récupérer, ponctuait Jussi. C’est dommage et frustrant pour lui, car c’était vraiment une belle opportunité dans une arrivée en petit comité ». De son côté, Rémy Rochas a tenu sa place dans le groupe de poursuite mais n’a pu disputer la gagne, revenue à Mauro Schmid quelques mètres devant.

Sur la ligne, le grimpeur de poche a signé la huitième place, dans la lignée de ses belles prestations sur le Tour Down Under. « J’ai fait un peu trop d’efforts avant le sprint, disait-il. Je suis déçu de ne pas avoir pu faire mieux aujourd’hui mais on a quand même fait une très belle course. Les gars ont fait un super travail, et le plan de base a été parfaitement exécuté. Lewis était aussi très fort, donc c’est de bon augure pour la suite. On va maintenant apprendre et identifier tous les petits points à améliorer pour essayer d’aller chercher des victoires ». « Tout le monde a bien travaillé cet hiver, tout le monde est physiquement au niveau, mais il faut maintenant trouver les bons réglages en course, concluait Jussi. C’est ça qui va nous faire progresser et c’est la petite différence qui nous manque dans les résultats. On avait certainement mieux dans les jambes sur cette campagne australienne que ce que les résultats bruts laissent à penser. Ça nous laisse un peu sur notre faim ».

A lire dans cette catégorie…