Autour de la Butte du Montaigu, qui était à franchir à cinq reprises ce jeudi, Rémi Cavagna a donné de sa personne pour tenter d’éviter un emballage en côte. Auteur de plusieurs accélérations dans la dernière heure de course, et notamment dans le dernier tour, le coureur auvergnat n’a toutefois pu tromper la vigilance du peloton. Il a finalement rejoint la ligne à la 30e position, trente-sept secondes après le vainqueur Sam Bennett. Dernier acte ce vendredi dans les rues du Mans.
Au départ de Tiercé, les pronostics étaient ouverts ce jeudi sur la troisième étape du Région Pays de la Loire Tour. Après 165 kilomètres, l’arrivée était jugée au sommet de la Butte du Montaigu (1,3 km à 6%), où une vraie bagarre était en effet attendue entre les puncheurs et certains sprinteurs. Incluse dans un circuit final de douze kilomètres, la montée était à couvrir à cinq reprises en tout et pour tout, et l’échappée matinale est parvenue à rejoindre une première fois son sommet, à cinquante kilomètres du but, avec une avance supérieure à deux minutes. L’écart était réduit de moitié un tour plus tard, et Rémi Cavagna est dès lors entré en action, à environ trente-cinq kilomètres du terme. « On avait décidé d’attaquer à l’entrée du circuit, et ce que Rémi a fait avec un petit groupe, relatait Yvon Caër. Malheureusement, personne n’a vraiment voulu le relayer. On sentait que tout le monde se méfiait un petit peu et certains coureurs étaient présents juste pour défendre leur leader qui était derrière, et ne collaboraient donc pas. Qui plus est, après la descente, ils se retrouvaient avec un vent de face et ce n’était pas forcément propice pour creuser. L’idée était que Rémi ait un coup d’avance et qu’il puisse éventuellement servir à Tom plus tard, mais les circonstances n’étaient pas favorables ». Dans le troisième passage de la Butte de Montaigu, le groupe de tête incluant l’Auvergnat a été revu par le peloton, et de premières sérieuses attaques ont émergé parmi les favoris.
« Rémi retrouve de belles sensations », Yvon Caër
Tom Donnenwirth a alors parfaitement répondu et le peloton s’est par la suite recomposé quelque peu. Très vigilant, le puncheur tricolore a par la suite été idéalement placé par Cyril Barthe à l’approche de l’avant-dernière montée. « L’idée était que Tom suive les attaques des leaders dans la bosse, confiait Yvon. Il l’a fait. Il a d’abord été l’un des seuls à prendre la roue de Vauquelin quand il a attaqué, mais quand Vauquelin en a remis juste avant le sommet, Tom a explosé. La répétition des efforts est sans doute encore difficile à digérer. Il paie peut-être encore un peu son jeune vécu de coureur issu d’équipe continentale. Il a encore besoin de volume pour encaisser l’enchaînement des difficultés. Pour autant, il n’y a pas de regret. On a fait le boulot pour qu’il puisse être en situation, il l’était, et ce sont clairement les jambes qui n’ont pas répondu ». Seul Rémi Cavagna a donc basculé dans un peloton d’une trentaine d’unités à l’amorce du dernier tour, et le « TGV de Clermont-Ferrand » a remis le couvert. « Il a réessayé car il n’y avait plus rien à perdre, complétait Yvon. L’idée est aussi qu’il se fasse plaisir dans ce qu’il sait faire. Il en avait l’opportunité aujourd’hui, il l’a fait, et je pense qu’il retrouve de belles sensations ». Vendredi, l’épreuve arrivera à son terme du côté du Mans, avec un tracé très dynamique incluant la côte de Gazonfier. « C’est un circuit très punchy et assez technique, concluait Yvon. On va tout essayer pour jouer l’étape, également avec Rémi, Cyril. Si Tom est bien, on essaiera aussi de le faire entrer en action dans le final ».