Douze. Ils sont désormais douze à s’être imposés en cette saison 2022 avec le maillot de la « Conti » Groupama-FDJ sur les épaules. Ce dimanche, Rait Ärm est venu allonger cette impressionnante liste en remportant avec autorité le Grand Prix de la Somme. Offensif et opportuniste, l’Estonien est parvenu à se faire la malle dans le final au sein d’un trio qu’il a réglé à l’arrivée. Et de vingt-trois bouquets pour le cru 2022 de la Conti !
Il y a de cela onze ans, Anthony Roux s’imposait sur le Grand Prix de la Somme avec les couleurs de la FDJ. Ce dimanche, la « Conti » Groupama-FDJ s’alignait dans les Hauts-de-France pour tenter de lui trouver un successeur, dans une course désormais labellisée en classe 2. Quelques équipes continentales étaient donc au départ, mais aussi de nombreuses formations amateures françaises. Et cela s’est fait ressentir. « C’était très animé, racontait Jérôme Gannat. On a un peu retrouvé le déroulement d’une course amateure. Ça partait, ça rentrait, et ça relançait sans cesse. Il y a d’abord eu une échappée de sept coureurs où Rait était déjà présent, après trente bornes. C’est rentré après une dizaine de kilomètres de chasse puis il y a encore eu de multiples attaques. Au km 70, juste avant qu’on attaque les petites difficultés du jour, un groupe de trente coureurs s’est dégagé. Quinze des dix-neuf équipes du plateau étaient représentées, et certaines avaient trois coureurs dont nous avec Rait, Enzo et Eddy ». Malgré une collaboration parfois laborieuse, ce premier « peloton » a pu se construire un avantage de deux minutes sur le reste de la concurrence avant d’entamer la dernière heure de course. « Nos trois coureurs ont ensuite décidé d’augmenter le rythme dans le quatrième grand prix de la montagne, à 50 kilomètres de l’arrivée, et ils se sont retrouvés à vingt-trois, complétait Jérôme. Il y a de nouveau eu de multiples attaques et un groupe de quatre s’est formé à 35 kilomètres de l’arrivée avec Rait. Ils ont mis un peu de temps à prendre de l’avance, mais Eddy et Enzo l’ont bien protégé derrière ».
« On était tous contents pour Rait », Jérôme Gannat
L’écart a finalement pu atteindre les trente secondes, et le quatuor de tête est bientôt devenu un trio. « Dans une partie montante, j’ai attaqué et on a lâché un autre coureur », racontait Rait. « Derrière, six coureurs sont ressortis avec Enzo, mais il y avait Casper van Uden qui représentait un vrai danger, pointait Jérôme. Enzo n’a donc pas du tout participé, et l’écart a demeuré de trente secondes jusqu’à la fin. Devant, Rait a bien géré. Il connaissait bien le Lituanien (Aivaras Mikutis) qui l’accompagnait et se savait plus rapide. On avait une petite incertitude sur Alfred George. Ce n’est jamais gagné d’avance, mais Rait a fait une course parfaite. Il n’y a rien à redire. Il a toujours été dans les coups, et il était très fort. Il était en pleine confiance. On l’avait désigné leader, mais il a pris les échappés et a vraiment saisi sa chance. Il a été très opportuniste ». Dans une arrivée à trois, l’Estonien a donc facilement réglé ses deux ultimes rivaux du jour pour s’offrir son tout premier succès avec la Conti. « Il avait gagné une étape et le général sur le Baltic Chain Tour, mais c’est super de le voir gagner avec notre maillot, assurait Jérôme. On était tous contents pour lui, car c’est un coureur méritant. Il a aussi fait beaucoup de boulot pour Jensen ou Paul dans les sprints. D’un point de vue personnel, c’est aussi très important pour lui. Il a eu un début de saison un peu difficile avec deux chutes puis le Covid. Depuis un petit moment, il marchait vraiment fort, et ça couronne sa forme actuelle. C’est aussi une bonne chose pour son avenir personnel. Il est dans sa quatrième année Espoirs et j’espère que cette victoire va lui apporter des contacts. C’est un coureur qui mérite et qui selon moi peut encore faire mieux ». « Je suis vraiment content de cette victoire, ponctuait l’intéressé. Et bien sûr, une victoire n’est jamais le travail d’un seul homme, c’est l’équipe qui gagne, et tout le monde m’a aidé à y parvenir aujourd’hui ». Enzo Paleni a par ailleurs également pris place dans le top-10 du jour, en sixième position. Prochain rendez-vous pour la Conti : la Ronde de l’Isard.
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