Il ne fallait pas être attentiste, ce dimanche, au départ de Cesenatico. Lors du deuxième acte du Tour de France, la bataille pour l’échappée a en effet tourné court. Il n’aura fallu que cinq kilomètres pour voir onze hommes se faire la malle, et Quentin Pacher était bien de ceux-là, après s’être signalé parmi les premiers attaquants du jour. Validé par le peloton, le groupe de tête a dès lors progressivement pu prendre le large, direction Bologne, sur 200 kilomètres et à travers six côtes. Aux côtés du coureur occitan : Kévin Vauquelin, Cristian Rodriguez, Mike Teunissen, Hugo Houle, Bram Welten, Jonas Abrahamsen, Harold Tejada, Nelson Oliveira, Jordan Jegat et Axel Laurance. « Ils se sont tout le temps bien entendus, confiait Frédéric Guesdon, présent dans la voiture suiveuse derrière l’échappée. Ils ont compris qu’il fallait s’entendre pour aller au bout et ils ont bien géré ». Si leur avantage a souvent fluctué, il a tout de même flirté avec la barre symbolique des dix minutes à environ soixante bornes du terme. Le peloton s’est pourtant agité dans les deux premières côtes du final, au point de redevenir menaçant pour les échappés.

Au premier passage sur la ligne à Bologne, avant les deux ascensions de San Luca (1,9 km à 10,4%), l’écart était ainsi ramené à environ quatre minutes. La guerre dans l’échappée s’est donc enclenchée peu de temps après. « C’était la gagne ou rien, assurait Quentin. Je suis monté assez vite dans le premier passage de la Basilique. En raison de la présence des deux Arkéa-B&B Hotels et d’un groupe assez conséquent, je craignais un peu la période de transition entre les deux ascensions. Je préférais faire une première sélection et me retrouver dans un petit groupe qui collabore ». La première montée a finalement écarté quatre coureurs, mais seulement provisoirement. L’échappée de dix hommes s’est recomposée à l’abord de la descente, où des accélérations ont vu le jour. « Ce que j’avais prévu s’est produit, soufflait Quentin. Dans la portion de transition, ça a commencé à se regarder, puis ça a attaqué et on s’est fait piéger ». Après avoir suivi une première accélération d’Oliveira, puis absorbé une autre attaque de Teunissen, Quentin Pacher n’a pu reprendre la roue du Portugais quand celui-ci s’est enfui avec Vauquelin et Abrahamsen à vingt-deux kilomètres du terme.

Si le peloton a temporisé, assurant donc une victoire à l’échappée, Quentin Pacher a pâti d’un manque de collaboration derrière le trio. « On a assez vite compris que c’était fini, disait Frédéric. Ils se sont bien entendus devant, et avec trente secondes de retard au pied de la dernière difficulté sur un coureur comme Vauquelin, on savait que ça allait être difficile de rentrer ». « On est rentré sur les deux qui ont cédé, mais Kevin était trop fort », ajoutait Quentin, accompagné de Tejada et Rodriguez en poursuite. L’homme de tête a toujours conservé une quarantaine de secondes d’avance, et donc pu s’offrir la victoire à Bologne. Derrière Abrahamsen, deuxième de l’étape après avoir anticipé, Quentin Pacher a tout de même réglé le reste des poursuivants pour la troisième place du jour. « La condition physique est là, il faut maintenant en faire quelque chose, ajoutait-il. Il faut faire des choix pendant la course. Parfois on fait les bons, parfois des moins bons. J’ai fait les bons au début, puis je n’ai pas fait le bon un petit instant et ça m’a condamné ». « Physiquement, je pense qu’il était capable d’encore mieux, concluait Frédéric. Troisième d’une étape du Tour, c’est une bonne place, mais on n’aura peut-être pas souvent de telles opportunités, donc on est forcément un peu déçus quand on manque la gagne ».

Derrière Quentin Pacher, auteur de son meilleur résultat en carrière sur le Tour, Romain Grégoire a également répondu présent parmi les favoris et pris la seizième place du jour. Valentin Madouas, pour sa part, arborera le maillot de meilleur grimpeur par procuration lundi, dans la plus longue étape du Tour (230 kilomètres), dessinée pour les sprinteurs.

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