La première étape de montagne du Tour de Suisse ce vendredi a donné lieu à deux courses en une : la victoire d’étape d’une part, le classement général de l’autre, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ était présente aux deux échelons. Quentin Pacher a ainsi passé sa journée en tête avant d’obtenir la sixième place au sommet de Moosalp. Derrière lui, Thibaut Pinot a accroché la roue des meilleurs jusqu’à la ligne, tandis que Stefan Küng s’est admirablement défendu pour demeurer dans le top-10 du classement général (7e). Sébastien Reichenbach pointe pour sa part à la dixième position avant un deuxième acte montagneux samedi vers Malbun.
« Rassuré sur ma condition », Quentin Pacher
Les coureurs prenaient de la hauteur ce vendredi sur le Tour de Suisse. Après quelques journées accidentées, c’est la vraie montagne qui se présentait à l’occasion de la sixième étape. Seuls deux cols figuraient au programme, mais quels cols : le Nufenenpass (13,6 km à 7,8%), culminant à près de 2500 mètres d’altitude à mi-parcours, et l’ascension de Moosalp (17,7 km à 7,6%), tout juste au-dessus des 2000 mètres pour conclure. « Vu le profil, il y avait une grosse probabilité que l’échappée puisse aller au bout, donc il fallait qu’on soit dedans, affirmait Philippe Mauduit. On avait désigné plusieurs coureurs pour essayer d’y aller, et Quentin en faisait partie ». Après une quinzaine de minutes, le puncheur occitan est parvenu à se dégager avec d’abord deux coureurs, avant d’être petit à petit rejoint par d’autres. C’est finalement un groupe de douze qui a pris le large, avec Fausto Masnada (Quick Step-Alpha Vinyl), Nelson Oliveira (Movistar), Michael Matthews, Dion Smith (BikeExchange-Jayco), Jose Herrada (Cofidis), Clément Champoussin (AG2R-Citroën), Roland Thalmann (Suisse), Andrea Pasqualon (Intermarché-Wanty Gobert), Brent Van Moer (Lotto-Soudal), Quinn Simmons (Trek-Segafredo) et Nico Denz (DSM). « Le but était d’être dans l’échappée, de préférence avec Thibaut, expliquait Quentin. J’y étais, mais sans lui, car certaines équipes ne voulaient sans doute pas qu’il y soit. J’étais vraiment très motivé pour être devant. Je n’y croyais pas trop au début car on n’a pas pris trop d’avance, mais on a vraiment creusé l’écart dans le premier col. Tout le monde a bien collaboré toute la journée. C’était tout de même éprouvant car il y avait beaucoup de dénivelé et il faisait encore très chaud aujourd’hui ».
Au sommet du Nufenenpass, l’échappée réduite à onze hommes comptait encore près de six minutes d’avance. Un écart sensiblement similaire au pied de l’ascension finale, rejointe après une longue vallée. Quentin Pacher a alors tenté d’anticiper à l’avant, mais a été décroché par une poignée de coureurs à quinze bornes du sommet. « J’ai eu un petit passage à vide au pied du dernier col, qui m’a coûté la possibilité d’accompagner les 4-5 qui jouent la victoire, expliquait-il. J’ai repris un second souffle à cinq kilomètres de l’arrivée, j’ai pu résister au retour du peloton et aller faire une place dans le top-10. C’est satisfaisant. Je voulais aller crescendo au fil de la semaine. Pour l’instant, c’est ce qu’il se passe. Je suis rassuré sur ma condition, c’était une étape avec plus de 4000 mètres de dénivelé, donc finir dans le top-10 sur une épreuve WorldTour comme celle-ci, c’est bon signe ». « Je pense qu’il est tombé sur un peu plus fort que lui, mais c’était bien qu’il soit devant et ça montre que c’était la meilleure solution pour essayer de gagner l’étape, ajoutait Philippe. Visiblement, ça va mieux pour lui. Il s’adapte plutôt bien à la chaleur au fil des jours ». Après quasiment dix-huit kilomètres d’ascension, Quentin Pacher a signé la sixième place au sommet, à 1’33 du vainqueur Nico Denz. Thibaut Pinot, lui, est arrivé moins d’une minute plus tard (12e) en compagnie des principaux favoris. « C’était une journée importante pour moi, car c’était la première arrivée au sommet, commentait le Franc-Comtois. J’avais envie de me tester face aux autres leaders. Malgré la chaleur, je voulais faire du mieux possible. Les mecs ont fait du bon boulot pour essayer de me garder au frais, avec pas mal de bidons et de glaçons. C’est ce qui m’a permis d’avoir de bonnes sensations dans le dernier col. Je suis rassuré, aussi car il faisait très chaud et c’est un point important pour moi en vue du Tour ».
« Il reste une belle étape », Thibaut Pinot
Au sein d’un peloton déjà réduit à 93 coureurs au départ de l’étape, et de moins en moins épais au fil de la journée, Stefan Küng a également impressionné. Le spécialiste du chrono a accompagné les tous meilleurs grimpeurs jusqu’à deux kilomètres du sommet, alors qu’une dizaine de coureurs à peine demeurait encore dans le groupe maillot jaune. Le Suisse a finalement rallié la ligne trente-neuf secondes après les meilleurs. Seulement. « Après les premières étapes, sur lesquelles je me suis senti bien, je me suis dit que j’allais tenter de suivre en montagne, glissait-il à l’arrivée. Je n’ai pas de préparation adaptée pour faire un classement général, mais je progresse, et cette année, j’ai passé un cap qui m’a permis de jouer devant. J’ai craqué juste avant la partie plus roulante, c’est dommage, mais j’ai tout donné et je ne peux rien me reprocher ». « Personne ne s’attendait à ce que Stefan arrive au sommet d’une montée de dix-huit kilomètres avec les meilleurs, saluait Philippe Mauduit. Il est dans une forme exceptionnelle et il a encore confirmé tout son talent aujourd’hui. C’est dommage que Seb ait craqué un peu plus tôt ». Au bout du compte, les deux Helvètes ont perdu une place au classement général ce vendredi, mais Stefan Küng occupe la septième place à 49 secondes de Fuglsang, et Sébastien Reichenbach la dixième à 1’29. Place désormais au deuxième acte montagneux samedi vers la montée de Malbun (12,5 km à 8,5%). « Il reste une belle étape, on verra quel plan adopter pour aller chercher un résultat », ponctuait Thibaut.
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