L’Équipe cycliste Groupama-FDJ était en verve ce dimanche vers Barcelone, à l’occasion de la septième et dernière étape du Tour de Catalogne. Michael Storer, Sébastien Reichenbach et Quentin Pacher ont d’abord intégré l’échappée du jour, et le dernier cité a même repoussé l’aventure, en compagnie d’un autre concurrent, jusqu’à douze kilomètres de l’arrivée sur le circuit de Montjuic. Attila Valter est alors entré en scène et est parvenu à accrocher la roue des favoris avant de sprinter pour la victoire. Seul Andrea Bagioli aura réussi à le devancer, le Hongrois devant se contenter d’une très belle deuxième place malgré tout. Arrivé au sein de ce même groupe, Sébastien Reichenbach achève l’épreuve en quatorzième position.
Le Tour de Catalogne venait donc à son terme ce dimanche sur le traditionnel et bien-connu circuit de Montjuic, sur les hauteurs de Barcelone. Avant d’effectuer six tours de ce circuit punchy, il fallait aussi parcourir un tracé en ligne de près de quatre-vingt-dix kilomètres, qui a été particulièrement disputé. « Le plan était d’être représenté dans l’échappée, car on sait qu’une fois arrivée sur le circuit, elle peut aller loin et parfois se jouer la victoire, indiquait Quentin Pacher. Ça a beaucoup bataillé en début de course, aussi car la lutte pour le général s’est mêlée à tout ça ». Ce n’est donc qu’après une quarantaine de kilomètres de lutte qu’un groupe est parvenu à s’extirper. Douze coureurs ont ainsi fait le trou dans une difficulté non-répertoriée, dont Michael Storer, Sébastien Reichenbach et Quentin Pacher pour la Groupama-FDJ. « Il y a le plan et il y a ce qu’on arrive à mettre en place sur route, glissait Philippe. Avoir trois hommes dans le groupe, c’était très très bien, et ça nous permettait d’avoir des ambitions concrètes pour la journée. Le point noir était qu’il y avait aussi Dylan Teuns, pointé à deux minutes au classement général, ce qui ne permettait pas à l’échappée de pouvoir vraiment s’évader ». « On était présents dans les différents coups et on s’est retrouvés à trois devant, relatait Quentin. C’était top d’être si bien représentés. On pouvait avoir plusieurs façons de procéder dans le final. Malheureusement, on n’a jamais pu prendre beaucoup d’avance et on est arrivés sur le circuit final avec juste une minute ».
« Je ne peux pas être triste », Attila Valter
Après un véritable mano-a-mano sur la partie en ligne, la bataille finale a démarré sur les hauteurs de Barcelone à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée. Dès les premières pentes, l’échappée a alors explosé. « Étant donné qu’on était bien représentés, le but était d’être dans les différentes offensives assez vite pour pouvoir justement se débarrasser de Teuns et jouer la victoire d’étape, resituait Quentin. Seb a mis une première attaque, Kruijswijk a contré et j’ai suivi ». Les deux hommes se sont nettement détachés et ont alors engagé un bras de fer avec le peloton, qui s’est rapproché au fil des tours. « On y a cru, bien sûr, car on ne sait pas comment ça va réagir derrière, disait Philippe. On sait qu’il va y avoir la bagarre, qu’ils vont à chaque tour se rapprocher dans les bosses, mais que bien souvent, ça temporise, ça se regarde, ça récupère, ce qui permet à l’échappée de reprendre quelques secondes. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé pendant quatre tours sur six. Pour que ça passe, il aurait fallu une minute de plus en entrant sur le circuit, car quand les mecs frais mettent en route, ils reprennent du temps assez rapidement ». À deux tours du terme, Quentin Pacher et Steven Kruijswijk n’ont plus compté que vingt secondes d’avance et une nouvelle accélération au sein du peloton a donc eu raison de leur entreprise. « On a tout donné et il nous a manqué un tour et demi pour aller jouer la victoire, commentait Quentin. On avait une tactique, et on s’y est tenu ». « C’est encore une très belle performance de Quentin, soutenait Philippe. C’est décevant quand ça ne va pas au bout, mais il faut reconnaitre la belle partie de manivelles qu’il a menée. Il a crevé l’écran pendant tout le final ».
L’Occitan a finalement rendu les armes à treize kilomètres du but, et c’est alors Attila Valter qui a pris le relais pour l’équipe en tentant de suivre les favoris. Le Hongrois était ainsi présent dans un peloton très réduit à un tour du terme, en compagnie de Sébastien Reichenbach. Quand tout s’est finalement décanté dans la dernière ascension de Montjuic, les deux hommes n’ont pu suivre les grands favoris, mais à la faveur d’un temps de latence en tête et de la descente, la jonction a pu être établie sous la flamme rouge. « J’ai essayé de faire ma course et d’économiser mon énergie, commentait Attila plus tard. J’ai mis une petite attaque à un tour de l’arrivée, mais quand j’ai vu que le peloton ne laissait pas faire, j’ai laissé tomber. Dans le final, Seb était encore avec moi et je lui ai demandé dans la descente de me ramener devant car je sentais que j’avais encore les jambes assez fraîches pour faire un bon sprint. Il m’a très bien lancé, j’étais dans la roue de Bagioli mais je n’ai tout simplement pas eu le dernier coup de rein sur la fin pour le passer ». Un an après sa troisième place sur ce même tracé, Attila Valter s’est donc contenté de la deuxième, pour une demi-roue. « Je pense que c’est quand même une belle deuxième place, ajoutait Attila. La semaine a été vraiment compliquée pour moi, donc il était difficile d’imaginer de pouvoir accrocher un podium. C’est un peu doux-amer de ne pas gagner mais je n’ai jamais été aussi proche d’une victoire WorldTour, donc ça reste un bon résultat. Je ne peux pas être triste. Ça aurait été bien de gagner mais c’est une bonne manière de clôturer la semaine. C’est un boost pour ma confiance ».
« Les gars ont fait une belle semaine », Philippe Mauduit
C’est sur cette bonne note que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est venue achever son Tour de Catalogne. « C’est une belle satisfaction pour Attila, car on l’a vu douter cette semaine, mais se rassurer au fil des jours et finalement il conclut une belle deuxième place, confiait Philippe. C’est bien pour sa mise en confiance en vue du Giro. De manière générale, l’équipe était très forte dans les étapes les plus difficiles. C’est important car ça note la qualité de leur physique. On sait qu’on peut jouer la gagne, il n’y a pas de doute. Le point positif est que le groupe était très homogène, au point qu’ils étaient capables d’être à plusieurs dans les échappées. Les gars ont fait une bonne semaine. Évidemment, il aurait été mieux de gagner au moins une étape, mais c’est la loi du sport. Tu ne gagnes pas à chaque fois que tu performes ». « On a fait une journée bien pleine, c’est top, et c’est à l’image de notre Tour de Catalogne, complétait Quentin, auteur de l’autre podium de la semaine. On avait une équipe très homogène. Je suis personnellement satisfait de mon Tour de Catalogne, même si j’espérais me rapprocher de la victoire aujourd’hui, sur l’étape qui me convenait le plus. Malgré tout, j’ai vu que j’étais dans le tempo dans cette course et sur cette première partie de saison. Ça laisse donc de bons espoirs pour la suite de l’année ».
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