L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a encore affiché une détermination sans faille ce vendredi, dans une dix-huitième étape du Tour de France promise à l’échappée. Valentin Madouas et Quentin Pacher se sont ainsi arrachés dans la première difficulté du jour pour se faire une place à l’avant. Mais au sein d’un groupe d’une trentaine d’unités, les deux coureurs tricolores n’ont pu tirer leur épingle du jeu dans un final à la fois physique et tactique. Le puncheur occitan a finalement été le premier à couper la ligne, en douzième position, 37 secondes après le vainqueur Victor Campenaerts.
De très nombreuses équipes comptaient sur ce jeudi 18 juillet pour ne pas repartir les mains vides du Tour de France. De Gap à Barcelonnette, le terrain bosselé de la dix-huitième étape se prêtait parfaitement à la victoire d’une échappée. Comme la veille, plus de la moitié du peloton ambitionnait donc de se projeter à l’avant, donnant ainsi lieu à un départ encore très rapide. À la différence de la veille, en revanche, les premières pentes se présentaient dès le kilomètre 20. « Au final, ça a été assez limpide, indiquait Quentin Pacher. Il y a eu quelques attaques avant qu’on arrive dans la première difficulté, puis ça s’est fait de manière assez classique. L’échappée est partie avec des mecs capables de bien passer les bosses, et encore suffisamment frais en cette troisième semaine. Ça a accouché d’un gros groupe, et vu le profil, on se doutait qu’UAE Team Emirates ne chasserait pas derrière ». En l’absence de coureurs bien placés au général, ce sont donc 37 coureurs qui ont pris le large, dont Quentin Pacher et Valentin Madouas pour le compte de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « Je pense que c’était ma pire journée du Tour au niveau des sensations, confiait pourtant le Breton. Je me suis retrouvé devant en ayant flairé le bon coup, et j’ai même pété un peu du groupe après avoir pris un coup de chaud dans la première bosse ».
« Ça a été hyper décousu », Quentin Pacher
Au terme de la descente suivante, l’ancien champion de France a néanmoins pu rejoindre son compère Quentin Pacher, ainsi que de vrais clients tels que Wout van Aert, Richard Carapaz, Oier Lazkano, Jai Hindley, Michael Matthews, Michal Kwiatkowski ou encore Geraint Thomas. Le peloton a laissé l’écart enfler jusqu’à dix minutes tandis que des premiers lâchés étaient à signaler dans l’échappée dans la côte de Saint-Apollinaire, à soixante bornes du terme. Personne n’est en revanche parvenu à se faire la malle avant l’ultime côte répertoriée, à environ quarante kilomètres du but. « Une fois qu’on est dans l’échappée, on n’a fait que la moitié du job, expliquait Quentin. On formait quasiment un peloton, et le projet était de s’échapper de l’échappée. Ça a été hyper décousu à partir du moment où on a su qu’on allait se jouer la gagne. Ça a été très intense, il fallait faire énormément de choix, et avoir les jambes, aussi. On est en troisième semaine, et je manquais personnellement d’un peu de fraicheur ». Il n’a dès lors pu suivre l’accélération de Michal Kwiatkowski au sommet de l’ultime côte, tandis que Mattéo Vercher et Victor Campenaerts ont rattrapé le Polonais peu avant la descente. Cinq autres coureurs se sont intercalés, et les deux représentants de la Groupama-FDJ se sont retrouvés piégés, et bientôt relégués à une minute au sein d’un groupe étoffé.
« Un chemin de croix toute la journée », Valentin Madouas
« Ça s’est joué à des détails, disait Valentin. Avec un tel groupe, ça allait forcément être tactique et il fallait flairer les bons coups ». Les écarts se sont resserrés dans les quinze derniers kilomètres, Valentin Madouas a tenté de faire le « jump » seul sur le groupe de poursuite, sans succès, mais c’est bien le trio de tête qui a pu se disputer la victoire. « Ce n’était pas évident, confiait Benoît. On savait que ce serait tactique une fois qu’on aurait passé les bosses. Je pense que les gars étaient un peu à la limite physiquement. Le petit regret est peut-être de n’avoir pas plus osé, à l’instar de Vercher qui était également à la limite dans les bosses. On était là, mais il nous en manque pour jouer la gagne ». Le Brestois de 28 ans, 27e de l’étape, confirmait les propos de son directeur sportif. « Il y a bien sûr de la déception, mais j’étais vraiment dans une journée très compliquée aujourd’hui, confiait-il. Je ne sais pas pourquoi. J’avais peut-être mal récupéré d’hier. En tout cas, j’étais complètement nul. Ça a été un chemin de croix toute la journée, j’étais à l’arrache dans toutes les bosses. On s’est battus avec la tête pour essayer de se rapprocher car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans le vélo. Il fallait continuer à y croire, on a donné tout ce qu’on avait, mais toutes les attaques qu’on a pu faire depuis le début du Tour ont peut-être pesé un peu dans ce final ».
« On va encore essayer », Benoît Vaugrenard
Quentin Pacher a lui participé au sprint au troisième échelon pour se doter de la douzième place de l’étape. « À partir du moment où on a tout donné sur le vélo, il n’y a pas de regrets à avoir, confiait-il. C’est la course ». « Peut-être qu’on paie nos efforts d’hier, mais c’est toujours difficile de savoir quand les efforts valent la peine d’être faits, concluait Benoît. On voulait jouer l’étape hier, aujourd’hui aussi, et on a beaucoup donné. Un sentiment de déception prédomine, forcément, car on vient pour gagner et on en est assez loin. Ce n’est pas fini, certes, mais on sait que les étapes de montagne seront plus compliquées. On va encore essayer d’aller dans l’échappée, et on verra ce qu’il se passe. On n’a pas 36 000 solutions ». « De toute façon, on se doit de retenter, et on ne sait pas ce qui peut arriver, confirmait Valentin. L’étape d’aujourd’hui nous correspondait mieux sur le papier, mais on verra ces prochains jours ».
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