L’édition 2022 de la Drôme Classic a ce dimanche donné lieu à une belle course de mouvements autour d’Étoile-sur-Rhône. Quentin Pacher y a activement pris part pendant un certain temps, même s’il a finalement dû se résoudre à laisser filer un duo comprenant Jonas Vingegaard, victorieux de l’épreuve. Le puncheur occitan a ensuite réintégré un petit peloton et s’est alors adjugé la onzième place du jour, juste devant son coéquipier Sébastien Reichenbach.
« Deux journées solides pour moi », Quentin Pacher
Au lendemain de l’Ardèche Classic, propice aux puncheurs-grimpeurs, la Drôme Classic faisait ce dimanche davantage la part belle aux purs puncheurs, à travers des montées plus courtes et parfois bien plus abruptes. Dans les deux tours de la première boucle autour d’Étoile-sur-Rhône, une échappée a d’abord vu le jour après une âpre lutte en début de course. Asbjorn Hellemose (Trek-Segafredo), Anthon Charmig (Uno-X Pro), Axel Mariault (Team U Nantes Atlantique), Mathias Bregnhoj (Riwal Cycling Team), Thomas Denis (Go Sport-Roubaix Lille Métropole) et Johan Mees (Bingoal-Pauwels Sauces-WB) ont finalement composé le groupe de tête qui a compté jusqu’à cinq minutes d’avance. Un écart qui n’était toutefois plus que de deux minutes au moment d’entamer le grand circuit, plus au sud. L’allure s’est grandement accélérée dans le peloton après la troisième montée du Mur d’Allex, et tout est finalement rentré dans l’ordre à une quarantaine de kilomètres du but. « Aujourd’hui, on avait la volonté d’anticiper à partir du Col de la Grande Limite, indiquait Benoît Vaugrenard. On ne voulait pas attendre le final avec les purs puncheurs. On voulait avoir un coup d’avance sur les Alaphilippe & co, et il fallait donc être bien vigilant à la manière de courir des équipes favorites ». Alors, quand Juan Ayuso, Mauri Vansevenant, Jonas Vingegaard et Quentin Lafay se sont extraits, Quentin Pacher a bel et bien réagi, avec un léger contretemps. « On sait que la course s’emballe souvent dans l’enchaînement des difficultés à partir de ce col, reprenait Quentin. Ça s’est effectivement agité à ce moment-là, je me suis glissé dans le mouvement de course. J’ai eu raison car c’est à ce moment qu’est sorti le vainqueur ».
Avec trois autres coureurs, Quentin Pacher a franchi le sommet du « col » avec quinze secondes de retard mais a dans la foulée opéré la jonction. « On a réussi à rentrer au pied de la côte des Roberts, mais les deux mecs qui sont ressortis étaient une jambe au-dessus », ajoutait-il. À peine venait-il de revenir que Vingegaard et Ayuso en ont remis une couche et ont laissé leurs concurrents sur place. « Quentin avait fourni un gros effort pour rentrer, puis c’est quand même le deuxième du Tour qui sort, ce n’est pas n’importe qui, complétait Benoît. Quentin a fait la course qu’il devait faire, il n’a aucun regret. Il était dans l’échappée qui se joue la gagne. Ça s’est simplement fait à la pédale ». « On a essayé de s’organiser dans le contre pour rester à proximité du duo, mais on s’est finalement fait reprendre dans une partie de transition avant le Mur d’Allex, relatait Quentin. Ensuite, j’ai essayé de récupérer au mieux pour faire un beau finish ». Derrière les deux hommes de tête, trois coureurs ont réussi à s’intercaler et un peloton aminci s’est alors présenté au pied de la côte Chaude, où était jugée l’arrivée, pour les places d’honneur. Quentin Pacher s’est octroyé la onzième place sur la ligne, et Sébastien Reichenbach la douzième. « J’étais encore un peu court aujourd’hui, observait Quentin. Mais je suis content, ce sont deux journées solides pour moi, avec presque deux top-10. C’est plutôt bien pour une reprise, avec un beau plateau, et sur deux courses exigeantes qui ont été lancées loin de l’arrivée. C’est rassurant vis à vis de la préparation que j’ai eue et ça montre que j’ai bien bossé à l’entraînement. J’ai hâte d’être à la suite ».
« J’ai fait beaucoup d’erreurs que je ne referai pas par la suite », Romain Grégoire
À la tête d’une équipe remaniée ce week-end, Benoît Vaugrenard n’avait lui rien à redire sur l’état d’esprit affiché par ses coureurs. « On a fait ce qu’on avait à faire, commentait-il d’abord. Plusieurs de nos coureurs revenaient du Covid et n’avaient donc pas couru depuis quelque temps. On partait un peu dans l’inconnue avec eux. C’est donc une satisfaction de déjà les voir revenir à un bon niveau. On ne savait pas du tout comment ils allaient réagir. Or, ils ont répondu présent, d’autant qu’on ne peut pas se cacher sur ces courses. Pour eux, c’est très encourageant pour la suite. Les deux jeunes de la Conti reprenaient la compétition, ils ont vu ce qu’était le haut-niveau, c’était une bonne expérience. Ils ont beaucoup appris sur ces deux jours, notamment sur la gestion de l’effort. On n’avait pas nos têtes d’affiches ici mais on s’est battus avec nos armes et finalement, on a fait un beau petit week-end ». Pour sa première promotion avec l’équipe WorldTour, Romain Grégoire (19 ans) a respectivement terminé 34e et 38e samedi et dimanche. « C’était un bon week-end, un dur week-end aussi, et j’ai fait beaucoup d’erreurs que je ne referai pas par la suite, a-t-il confié. Il faut courir à ce niveau-là pour s’en rendre compte. Je peux masquer ces erreurs à l’échelon inférieur grâce au niveau physique, mais ça ne passe pas du tout chez les pros. C’était un gros week-end d’apprentissage, mais aussi un beau week-end physique car je suis bien fatigué. Ce sont de bons efforts pour la suite. C’était cool avec cette équipe expérimentée. J’ai pu apprendre à leurs côtés, ils m’ont donné des conseils et m’ont partagé leur expérience. C’est aussi important pour moi ».
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