Deux jours après le Grand Prix de Poggiana, la « Conti » a de nouveau laissé son empreinte sur une course italienne réservée aux Espoirs, mardi. Sur le Grand Prix de Capodarco, la formation bisontine a tout fait pour favoriser les desseins de Reuben Thompson. Le Néo-Zélandais s’est lui-même fendu de nombreuses offensives, mais au sommet de l’ascension de Capodarco, le jeune homme de 21 ans a dû se contenter de la quatrième place, battu sur l’explosivité. C’est malgré tout avec un joli bilan que Jérôme Gannat et ses hommes repartent des terres transalpines.
« L’équipe m’a rendu la tâche facile », Reuben Thompson
De Poggiana à Capodarco, de la Vénétie aux Marches, plus de 400 kilomètres séparaient les deux épreuves U23 inscrites au calendrier de l’Équipe continentale Groupama-FDJ, dimanche et mardi. Sur la côte adriatique, c’est un profil bien différent de l’avant-veille qui attendait les coureurs. Alors que Laurence Pithie (3e) et Reuben Thompson (5e) étaient parvenus à intégrer la bonne échappée à Poggiana, un tracé incluant une ascension de 3,5 kilomètres à franchir huit fois devait faire la différence à Capodarco. « La première partie de course se faisait sur un circuit le long de la mer, pendant cinquante kilomètres, précisait Jérôme Gannat. Ça s’est plutôt bien passé pour nous. Enzo s’est retrouvé devant, d’abord seul puis avec un autre coureur. Sur le circuit vallonné, un groupe est ressorti dans la descente avec Laurence. Il y a ensuite eu une grosse accélération du peloton. Finlay et Reuben sont sortis avec les plus forts et ont retrouvé deux équipiers devant, ce qui a permis à l’échappée de dix-huit de prendre du temps sur le peloton. On en avait quatre en tête, c’était parfait. Au moment où c’était important, Laurence et Enzo ont bien roulé pour faire le break ». « Encore une fois, je ne saurais dire assez de bien de l’équipe aujourd’hui, confirmait Reuben. C’était une course qui aurait pu être super difficile à contrôler, mais l’équipe m’a rendu la tâche facile et enlevé beaucoup de stress. Avec Finlay, on a pu rester sagement derrière. Lorsque la course a vraiment démarré dans le quatrième tour, on a pu faire la jonction. Laurence et Enzo ont alors fait un superbe travail pour permettre à ce groupe de faire le trou ».
Une fois le peloton écarté de la lutte pour la victoire, la tactique est entrée en ligne de compte à l’avant de la course, et de très nombreuses offensives ont fait irruption à trois tours de l’arrivée. Reuben Thompson, Finlay Pickering et Enzo Paleni ont tour à tour suivi ou attaqué, avant que la sélection ne s’opère dans la bosse de Capodarco (3,5 km à 6%). « C’était un peu compliqué dans le final, relevait Jérôme. On ne voulait pas prendre toute la course à notre compte, au risque que tout le monde nous laisse faire. À dix-huit, l’entente n’était pas super et beaucoup de mecs essayaient de sauter des relais. Reuben a attaqué pour faire une première sélection, ce qui s’est produit car ils n’étaient plus qu’une douzaine ». Dans les deux derniers tours, les coureurs devaient emprunter un petit mur sur les hauteurs de la ville de Capodarco pour conclure l’ascension de manière plus explosive. Lors du premier passage, Reuben Thompson a effectué un nouveau tri parmi la concurrence et n’a emmené que cinq hommes dans son sillage. « Finlay a imprimé un super bon tempo afin de réduire le groupe », soulignait le Néo-Zélandais. Une dizaine de bornes plus loin, c’est ce même groupe de six qui s’est attaqué à l’ascension finale. Le représentant de la Conti a dès lors lâché ses dernières cartouches. « Ça restait une arrivée pour puncheurs, expliquait Jérôme. Reuben voulait faire une sélection car il savait que ça allait être difficile de s’imposer dans les derniers mètres. Il a essayé une fois, deux fois, trois fois. Il est allé chercher un peu tout le monde et en a fait beaucoup. Il a énormément tenté, mais ça n’a pas permis de faire la différence. Il avait aussi fourni pas mal d’efforts avant. Plus que ses adversaires ».
« On reviendra pour gagner », Jérôme Gannat
Sur les pentes de Capodarco, le « Kiwi » n’est donc parvenu à distancer ses derniers rivaux, et tout s’est donc joué au punch dans le mur final de 400 mètres. Il n’a alors pu rivaliser avec Nicolo Buratti et Davide de Pretto, premier et deuxième, et s’est incliné de peu face à Martin Marcellusi pour la troisième place. « J’ai attaqué plusieurs fois mais il fallait être beaucoup plus fort pour faire la différence, car la montée n’était pas très raide et l’aspiration jouait beaucoup dans les roues, expliquait Reuben. Je suis déçu de ne pas avoir pu conclure le super boulot de l’équipe, mais j’ai vraiment tout donné dans une ascension qui ne me convenait sans doute pas parfaitement. Il m’a manqué ce punch nécessaire ». « Il n’y a pas grand-chose à se reprocher, reprenait Jérôme. Il savait que dans une arrivée à six, ses chances étaient limitées. Si on ne peut pas s’imposer au sprint, il faut absolument essayer, et c’est ce qu’il a fait. C’est très bien ». Si la « Conti » n’a cette fois pu accrocher le podium, le séjour en Italie reste de bonne facture. « On est satisfaits, ponctuait Jérôme. À Capodarco, on a fait une belle course offensive, une belle course d’équipe. Enzo a été devant toute la journée et a remporté le prix de meilleur grimpeur. Laurence n’était pas sur un profil qui lui convenait mais s’en est bien sorti. Reuben termine 4e, Finlay 9e, Enzo 14e. Le Grand Prix de Capodarco est une course mythique pour les Espoirs, et on reviendra pour la gagner. Je pense qu’on a davantage de regrets à Poggiana. On aurait dû gagner, mais c’est la course… »
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