Pour la deuxième fois en moins de deux mois, les coureurs français avaient donc rendez-vous du côté de Saint-Martin-de-Landelles ce dimanche. Après le championnat de France, c’est donc la Polynormande qui reprenait ses droits sur ce circuit bien connu du peloton hexagonal, dans une épreuve qui constituait par ailleurs la quatorzième manche de la Coupe de France FDJ. Le tracé était en revanche bien plus court que fin juin, avec seulement 170 kilomètres à parcourir depuis Avranches, et avec deux scénarios de course bien identifiés. « Soit une échappée bien constituée allait au bout, soit ça arrivait au sprint en cas de petite échappée, exposait Benoît Vaugrenard. Mais vu les températures très élevées du jour, on se doutait qu’une échappée pouvait aller loin. On savait que ça allait être compliqué dans le peloton avec la chaleur. On avait donc bien dit d’être vigilants au départ, il ne fallait surtout pas louper le coche, et ne surtout pas avoir à rouler sur le circuit ». Brieuc Rolland avait bien entendu le message, et n’a pas manqué le bon coup, parti après environ trente bornes. « On avait pour consigne de ne pas laisser filer un groupe avec des équipes dangereuses, disait le jeune homme. On est sorti dans le deuxième tour de circuit avec des équipes dangereuses, justement ». « Il faisait partie des mecs qui devaient bouger, et il l’a très bien fait, commentait Benoît. Cela nous a permis d’avoir un coup d’avance, ce qui est toujours mieux sur ce circuit ».

À l’avant, l’habituel pensionnaire de « La Conti » a retrouvé Joris Delbove (St-Michel-Mavic-Auber 93), Maximilien Juillard (Van Rysel-Roubaix), Paul Lapeira (Decathlon AG2R La Mondiale), Pascal Eenkhoorn, Liam Slock (Lotto-Dstny), Anthony Delaplace, Mathis Le Berre (Arkéa-B&B Hôtels), Pierre-Henry Basset, Matisse Julien (CIC U Nantes Atlantique), Damien Girard et Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d’Azur). « On a assuré un bon tempo toute la journée pour essayer de faire le break avec le peloton et éviter un retour », confiait Brieuc. Le peloton est d’ailleurs resté sous la minute pendant un très long moment, mais l’écart a atteint deux minutes à soixante-dix bornes du but, et il a dès lors été très compliqué de l’abaisser. « On sait que c’est toujours très difficile de rentrer sur ce circuit, surtout face à douze bons coureurs, insistait Benoît. On savait que l’échappée avait de grandes chances d’aller au bout, et c’est ce qu’il s’est passé ». Si de grosses relances sont intervenues dans le peloton dans la dernière heure de course, l’échappée a toujours conservé plus d’une minute d’avance, tout en s’égrenant petit à petit sur le circuit bosselé de Saint-Martin-de-Landelles. Tout s’est finalement éclairci dans la dernière boucle de treize kilomètres. « La course a été très usante avec la chaleur et l’enchaînement des difficultés, relatait Brieuc. Dans le dernier tour, il y a eu deux attaques consécutives dans les deux côtes du circuit qui ont fait exploser le groupe, et je me suis retrouvé à l’avant avec Paul Lapeira et Pascal Eenkhoorn ».

Légèrement décroché suite à l’attaque du champion de France à sept bornes du terme, le jeune Breton a fait état d’une belle abnégation pour recoller et envisager la victoire dans une lutte à trois. « Forcément, j’ai pensé à la gagne, je la voulais, glissait-il. J’ai essayé à un kilomètre de l’arrivée, mais ça n’a pas fonctionné ». Lapeira a répondu, puis le trio est resté roue dans roue jusque dans les 200 derniers mètres sans voir le retour de leurs poursuivants. Puis, au sprint, le porteur du maillot bleu-blanc-rouge a ravi la mise et Brieuc Rolland a dû se contenter de la troisième marche du podium. « Je n’ai pas de regret, assurait-il. Je suis battu par plus fort ». « Brieuc marchait bien, et il a fait la course qu’il devait faire, ajoutait Benoît. Ça s’est fait à la pédale, et ils étaient plus rapides au sprint. On vient pour gagner, pas pour faire troisième, mais on ne peut pas nourrir de regrets. On a tiré le maximum de ce qu’on pouvait tirer. C’est une belle place aussi pour Brieuc, et pour l’avenir. Il va rejoindre la WorldTour, et ça confirme que ce qu’on fait avec les jeunes depuis un moment continue de payer ».

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